Augmentation des salaires dans les secteurs privé et public
Le Conseil des ministres a approuvé mardi l’augmentation des salaires dans les secteurs privé et public. Réuni sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati, le gouvernement a ainsi donné son aval à un accroissement du salaire minimum dans les entreprises privées qui est ainsi passé de 4,5 millions de livres à 9 millions de livres. De même les allocations de transport sont passées de 125.000 livres à 250.000 livres par jour. La rémunération des journaliers a été fixée officiellement à 400.000 livres par jour.

Dans le secteur public, la rémunération des fonctionnaires a été quadruplée, avec un minimum de 8 millions de livres par mois, à condition d’assurer 14 jours de présence, sans pour autant dépasser les 18 jours. Les allocations de transport ont été fixées à 450.000 livres par jour.

Quant aux allocations familiales, elles ont été fixées à 3,425 millions de livres libanaises.

Quant aux militaires, ils verront leur traitement de base tripler à condition que leur salaire mensuel ne soit pas inférieur à 7 millions de livres. En ce qui concerne les pensions des retraités, elles ont été triplées. Les rémunérations des prestataires techniques, ainsi que celles des vacataires de l’Université libanaise et du Conservatoire, ont été doublées.

De plus, une augmentation de 50% a été accordée aux vacataires de l’enseignement primaire, de l’enseignement complémentaire, de l’enseignement secondaire, de l’enseignement professionnel et technique et de l’enseignement technique agricole formel.

Toutes ces augmentations ne doivent en aucun cas dépasser 50 millions de livres libanaises par mois et ne sont pas incluses dans les indemnités de fin de service. Elles restent à caractère exceptionnel.

Ces augmentations prendront effet à la fin du mois de mai.

Pour financer la nouvelle grille salariale du secteur public, le Conseil des ministres a, en outre, décidé d’augmenter le dollar douanier à 60.000 livres à partir du 18 avril, contre 45.000 livres. Et ce, pour accroître les recettes du Trésor.

Abordant les mouvements de protestation qui se sont tenus parallèlement à la séance du cabinet, M. Mikati a assuré comprendre les revendications des fonctionnaires. «Elles ont été résolues et approuvées en fonction des ressources disponibles», a-t-il affirmé.


La subvention des médicaments

Par ailleurs, le gouvernement a approuvé la demande du ministère des Travaux publics et des Transports d’avaliser un projet de décret ayant pour objectif de modifier les bases de calcul du prix au mètre carré pour déterminer la redevance annuelle d’occupation temporaire du domaine public maritime.

De plus, la subvention des médicaments pour les maladies chroniques, les cancers, les fournitures de dialyse et les matières premières pour l’industrie pharmaceutique se poursuit à hauteur de 35 millions de dollars tirés des droits de tirage spéciaux (DTS).

Le Conseil des ministres a également approuvé la demande du ministère de l’Intérieur de verser à la ville de Beyrouth une redevance pour le balayage et la collecte des déchets.

Pour ce qui est de LibanPost dont le contrat expire le 31 mai, le ministre des Télécommunications, Johnny Corm a proposé trois options: la prolongation du contrat actuel renouvelé à vue depuis 2019, choix qui a été rejeté par le Premier ministre, le lancement d’un nouvel appel d’offres ou la reprise par l’État du secteur postal.

Mécontentement du secteur public

Les décisions du Conseil des ministres ont été rejetés par les organismes du secteur public, comme par les militaires et les civils à la retraite. Ils ont estimé «qu’elles ne respectent pas le minimum de leurs revendications et de leurs droits légitimes».

Dans un communiqué publié mardi soir, ces organismes ont réclamé un réajustement des salaires et des retraites selon l’indice de cherté de vie et de l’inflation. Ils ont également revendiqué que les salaires et les retraites soient calculés selon un taux de change fixe du dollar. Ils ont également appelé le gouvernement à leur fournir les fonds nécessaires pour les soins de santé.

Les organismes du secteur public ont menacé de «recourir à l’escalade», si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
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