Les autorités ont à nouveau coupé l'accès à l'internet mobile dimanche au Soudan où les militants appellent à manifester "en mémoire des martyrs" de la répression sanglante et à braver un déploiement sécuritaire massif.
Mais, dimanche, les manifestants entendent descendre une nouvelle fois dans les rues face aux autorités de transition chapeautées par le général Burhane.
L'homme fort du pays a prolongé son mandat de deux ans avec son putsch qu'il décrit comme "une correction du cours de la révolution" ayant mis un point final en 2019 à 30 ans de dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir.
Le général peine toutefois à présenter aux 45 millions de Soudanais le gouvernement civil qu'il a promis en réinstallant le Premier ministre civil Abdallah Hamdok le 21 novembre, après un mois de résidence surveillée.
Les partisans d'un pouvoir civil au Soudan, eux, appellent sur les réseaux sociaux à faire de 2022 "l'année de la poursuite de la résistance", réclamant justice pour les dizaines de manifestants tués depuis le putsch, mais aussi pour les plus de 250 civils abattus lors de la "révolution" de 2019.
Dans un pays quasiment toujours sous la férule de l'armée depuis son indépendance il y a 65 ans, les manifestants veulent aussi, comme le proclament leurs slogans, que "les militaires rentrent dans leurs casernes" et que le pays reprenne le chemin de la démocratie.
Dimanche encore, les autorités soudanaises seront observées par la communauté internationale qui dénonce une escalade de la violence.
Outre les morts et la coupure des télécommunications, les forces de sécurité sont également accusées d'avoir eu recours en décembre à un nouvel outil de répression: le viol d'au moins 13 manifestantes, selon l'ONU.
En outre, chaque jour et dans chaque quartier, les Comités de résistance, les groupuscules qui organisent les manifestations, annoncent de nouvelles arrestations ou disparitions dans leurs rangs.
Les Européens ont déjà exprimé leur indignation, de même que le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken et l'ONU. Tous plaident régulièrement pour un retour au dialogue comme préalable à la reprise de l'aide internationale coupée après le putsch dans ce pays, l'un des plus pauvres au monde.
La rue, elle, scande à l'envi qu'elle ne veut "ni partenariat, ni négociation" avec l'armée tandis qu'en face, un conseiller du général Burhane a jugé vendredi que "les manifestations ne sont qu'une perte d'énergie et de temps" qui ne mènera "à aucune solution politique".
AFP
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