Lettres à Beyrouth, juste après- (40)- La mémoire de la lumière...
Tout se meut ou se meurt. Tout change de forme, de lieu, ou de couleur. Et dans tous ces restes éparpillés de nous un peu partout dans tous les coins de nos irréversibles sans demeure, seule demeure... la lueur.
À la même heure. Au même endroit. Chaque jour, dans tous nos émois -et moi !? - Elle est là, elle. Comme un souvenir inébranlable. Infini. Une résistance sans collision. Aurore. En douceur. La même parmi tous ces mêmes transformés. La seule éternelle parmi les promis à jamais. Et elle revient. À chaque seconde. À son même point de repère ou sa mosaïque d’horizons. La même à chaque milliseconde, en fractions par milliers, jour après jour, nuit après nuit. Autant d’images éphémères que de souvenirs. Lumière tamisée des soirs sans sommeil. Celle qui frappe où le cœur est ouvert. Lumière d’un soleil couchant. Celle qui a l’espoir des rêves ou la douleur des finitudes. Celle des feux. D’artifices. De bois. De la rampe. De ces espaces ouverts. De nos espaces clos. Dérobés. Ces entre-deux temps. Elle. La seule fidèle. Confidente. Frappante. Cicatrisante. Magique. La seule preuve de tous nos fils conducteurs. Mon seul cordon ombilical. Comme une voie lactée. Comme une poussière d’étoiles. Comme si tout(s) - était encore là. 


 

 
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