Porter un double masque. Sortir munie d’une solution hydroalcoolique. Veiller à sprayer abondamment chaque bouton d’ascenseur et/ou poignée de porte effleurés, si mon coude n’a pas rempli la nouvelle fonction qui lui échoit, à savoir remplacer mes doigts, et bien sûr inonder mes mains de ce liquide pare-virus. Rentrer. Faire tourner le lave-linge. Me doucher. Vérifier que mes empreintes digitales sont encore visibles. Recommencer à la prochaine sortie en espérant que la date soit la plus éloignée possible dans le calendrier.
C’est sur ce mode obsessionnel que mes années se suivent et se ressemblent, depuis que le Covid-19 s’est invité dans nos vies, tant et si bien que j’ai fini par les confondre. Depuis 2019, on assiste à un mauvais feuilleton interminable. Une sorte de télé-réalité qui dépasse de loin ce que les scénaristes ont jamais écrit pour le grand ou le petit écran. Du jamais vu. Du jamais vécu. De quoi en perdre mon latin (désormais has been) allégrement remplacé par le terriblement sexy alphabet grec qui lui, a le vent (et le coronavirus) en poupe.
Qui aurait dit que les langues mortes seraient à nouveau déterrées et feraient la une de l’actualité sanitaire? Comme quoi rien ne se perd vraiment dans ce monde qui tire à sa fin; ce qui ne serait pas une mauvaise idée, tellement vivre est devenu une bataille au quotidien, sur tous les plans.
Je me demande si prendre de l’âge en restant invisible ne serait pas plus pratique. Ne plus se soucier des racines blanches, vivre en pyjama, avoir une relation adultérine, passionnellement torride avec mon PC; parler avec ma chienne, l’entendre me répondre (oui, oui!) et en arriver à argumenter avec elle sur le taux du change au marché noir et le prix de ses croquettes.
J’assume mon statut de misanthrope avec fierté, tout comme le plaisir fou éprouvé à m’endormir les trois dernières années écoulées le 31 décembre avant minuit pour annoncer que mon sommeil a duré une année, histoire qu’un prince charmant vienne peut-être me réveiller par un baiser – après s’être isolé dix jours et avoir effectué deux PCR, d’où cette indispensable année de sommeil qui se trouve amplement justifiée. Jusque-là, aucun prétendant digne de ce nom n’a été retenu. Les princes (charmants ou pas) ont tous pris la poudre d’escampette vers des ailleurs plus cléments.
Pour cette première chronique de 2022, j’ai du mal; du mal à survoler 2021 sans verser des larmes amères sur mes ami-e-s fauché-e-s par le Covid. Sans me révolter contre cette injustice de trop, comme si on tirait à la courte-paille les noms de ceux qui allaient se rétablir et ceux qui allaient nous déserter pour toujours. Caprice du virus oblige, et malheureusement laxisme impardonnable de la part de certains médecins indignes de ce nom, qui n’ont pas su réagir à temps et administrer les traitements disponibles rapidement avant que le virus ne s’attaque aux organes vitaux. Parce qu’avec le Covid-19, c’est la Formule 1! Il faut aller très vite, l’empêcher surtout de se répliquer. Chaque jour de perdu est un jour de gagné pour lui. Saleté de maladie!
Difficile pour moi de badiner, de surfer sur un tempo d’écriture plus léger. J’ai pensé à un moment zapper ce texte, puis je me suis dit qu’il fallait que les mots sortent, même s’ils manquent de peps. Après tout, il a fallu faire plusieurs deuils: celui de nombreux êtres aimés, celui d’un style de vie à jamais révolu, celui d’un pays si gangrené par la corruption de ses leaders qu’il se trouve en phase terminale, et que ces derniers dépècent encore sa dépouille, en bons charognards qu’ils sont.
Côté Prosecco, ma valeur sûre, ça s’est très bien passé: j’ai bu à la santé de 2022 en 2021 et j’ai passé le cap de minuit avec Morphée, mon plus précieux et fidèle allié. J’ai éteint mon portable pour éviter les messages de vœux, surtout ceux de mon cercle intime d’amies, chacune d’elles ayant vécu un drame personnel; drame révoltant que l’écorchée vive que je suis n’arrive pas encore à digérer, presque un an après.
Dans la même lignée, concernant le Quinté Plus, c’est le premier Nouvel An où on ne se souhaite rien, volontairement, chacune d’entre nous préférant jouer à l’autruche pour ne pas devoir éclater en sanglots. Et puis, nous sommes un peu jetlaguées en ce moment côté fuseau émotionnel…
Du côté de l’actualité virale planétaire, Omicron a remporté le premier prix de «Qui veut gagner des millions?». Il est en voie de devenir milliardaire, cocu comme il l’est. Il amasse des millions de followers par jour. Son compte Tweeter fait le buzz! Jamais l’expression «It went viral» n’a autant été nailed! On lui souhaite vivement de continuer à se propager afin d’avoir enfin la fameuse herd immunity que les «vaccins» n’ont pas réussi à atteindre.
Une pensée émue pour tous ceux qui se sont fait shooter trois fois et ont néanmoins contracté le dernier mutant en date; en espérant vivement qu’il soit le dernier tout court et que cette série noire prenne enfin fin, même si on ose à peine utiliser le mot «noir», depuis que Blanche-Neige est pointée du doigt, pour racisme camouflé.
Quant à la théorie du genre qui fait fureur en Europe, nous sommes, au Liban, les avant-gardistes, puisque nous avons, nous, un gendre qui fait Führer…
PS: Que 2022 vous soit douce.
C’est sur ce mode obsessionnel que mes années se suivent et se ressemblent, depuis que le Covid-19 s’est invité dans nos vies, tant et si bien que j’ai fini par les confondre. Depuis 2019, on assiste à un mauvais feuilleton interminable. Une sorte de télé-réalité qui dépasse de loin ce que les scénaristes ont jamais écrit pour le grand ou le petit écran. Du jamais vu. Du jamais vécu. De quoi en perdre mon latin (désormais has been) allégrement remplacé par le terriblement sexy alphabet grec qui lui, a le vent (et le coronavirus) en poupe.
Qui aurait dit que les langues mortes seraient à nouveau déterrées et feraient la une de l’actualité sanitaire? Comme quoi rien ne se perd vraiment dans ce monde qui tire à sa fin; ce qui ne serait pas une mauvaise idée, tellement vivre est devenu une bataille au quotidien, sur tous les plans.
Je me demande si prendre de l’âge en restant invisible ne serait pas plus pratique. Ne plus se soucier des racines blanches, vivre en pyjama, avoir une relation adultérine, passionnellement torride avec mon PC; parler avec ma chienne, l’entendre me répondre (oui, oui!) et en arriver à argumenter avec elle sur le taux du change au marché noir et le prix de ses croquettes.
J’assume mon statut de misanthrope avec fierté, tout comme le plaisir fou éprouvé à m’endormir les trois dernières années écoulées le 31 décembre avant minuit pour annoncer que mon sommeil a duré une année, histoire qu’un prince charmant vienne peut-être me réveiller par un baiser – après s’être isolé dix jours et avoir effectué deux PCR, d’où cette indispensable année de sommeil qui se trouve amplement justifiée. Jusque-là, aucun prétendant digne de ce nom n’a été retenu. Les princes (charmants ou pas) ont tous pris la poudre d’escampette vers des ailleurs plus cléments.
Pour cette première chronique de 2022, j’ai du mal; du mal à survoler 2021 sans verser des larmes amères sur mes ami-e-s fauché-e-s par le Covid. Sans me révolter contre cette injustice de trop, comme si on tirait à la courte-paille les noms de ceux qui allaient se rétablir et ceux qui allaient nous déserter pour toujours. Caprice du virus oblige, et malheureusement laxisme impardonnable de la part de certains médecins indignes de ce nom, qui n’ont pas su réagir à temps et administrer les traitements disponibles rapidement avant que le virus ne s’attaque aux organes vitaux. Parce qu’avec le Covid-19, c’est la Formule 1! Il faut aller très vite, l’empêcher surtout de se répliquer. Chaque jour de perdu est un jour de gagné pour lui. Saleté de maladie!
Difficile pour moi de badiner, de surfer sur un tempo d’écriture plus léger. J’ai pensé à un moment zapper ce texte, puis je me suis dit qu’il fallait que les mots sortent, même s’ils manquent de peps. Après tout, il a fallu faire plusieurs deuils: celui de nombreux êtres aimés, celui d’un style de vie à jamais révolu, celui d’un pays si gangrené par la corruption de ses leaders qu’il se trouve en phase terminale, et que ces derniers dépècent encore sa dépouille, en bons charognards qu’ils sont.
Côté Prosecco, ma valeur sûre, ça s’est très bien passé: j’ai bu à la santé de 2022 en 2021 et j’ai passé le cap de minuit avec Morphée, mon plus précieux et fidèle allié. J’ai éteint mon portable pour éviter les messages de vœux, surtout ceux de mon cercle intime d’amies, chacune d’elles ayant vécu un drame personnel; drame révoltant que l’écorchée vive que je suis n’arrive pas encore à digérer, presque un an après.
Dans la même lignée, concernant le Quinté Plus, c’est le premier Nouvel An où on ne se souhaite rien, volontairement, chacune d’entre nous préférant jouer à l’autruche pour ne pas devoir éclater en sanglots. Et puis, nous sommes un peu jetlaguées en ce moment côté fuseau émotionnel…
Du côté de l’actualité virale planétaire, Omicron a remporté le premier prix de «Qui veut gagner des millions?». Il est en voie de devenir milliardaire, cocu comme il l’est. Il amasse des millions de followers par jour. Son compte Tweeter fait le buzz! Jamais l’expression «It went viral» n’a autant été nailed! On lui souhaite vivement de continuer à se propager afin d’avoir enfin la fameuse herd immunity que les «vaccins» n’ont pas réussi à atteindre.
Une pensée émue pour tous ceux qui se sont fait shooter trois fois et ont néanmoins contracté le dernier mutant en date; en espérant vivement qu’il soit le dernier tout court et que cette série noire prenne enfin fin, même si on ose à peine utiliser le mot «noir», depuis que Blanche-Neige est pointée du doigt, pour racisme camouflé.
Quant à la théorie du genre qui fait fureur en Europe, nous sommes, au Liban, les avant-gardistes, puisque nous avons, nous, un gendre qui fait Führer…
PS: Que 2022 vous soit douce.
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