Le conseiller aux Affaires étrangères du guide suprême iranien Ali Khamenei, Kamal Kharazi, a effectué il y a près d’un mois une mission à Beyrouth, pavant la voie à la récente visite, la semaine dernière, du ministre iranien des Affaires étrangères, Amir Abdollahyan, qui a informé ses alliés, notamment le Hezbollah, des grandes lignes de l’accord conclu entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous l’égide de la Chine. Il les a également informés du plan de règlement prévu pour la région et qui devrait assurer la stabilité et mettre fin aux conflits.
Lors de sa visite, M. Kharazi a affirmé à un groupe de journalistes qu’il est «erroné d’accuser l’Iran de s’immiscer dans les affaires internes libanaises». «Nous soutenons le Hezb sur base de notre alliance, sans pour autant nous ingérer dans les détails internes, a-t-il souligné. L’accord de Pékin aura certainement des retombées positives sur la région». À une question sur le désarmement du Hezbollah, le ministre iranien a répondu : «Où se trouve l’intérêt du Liban si le Hezb rend ses armes? Qui défendra les ressources maritimes dans ce cas?»
Le duopole chiite (Amal-Hezbollah) estime que la visite de Abdollahyan, venant après celle de M. Kharazi, constitue le premier pas officiel de l’Iran en direction du Liban après la signature de l'accord susmentionné. Lors de ses entretiens, le chef de la diplomatie iranienne a insisté sur «l’aide de son pays au Liban en matière de fourniture de carburant et d’électricité». Il a également demandé aux responsables de s’aligner sur la position iranienne. Outre les généralités, il a annoncé les prémices d’une «amélioration de la situation régionale qui aura indubitablement un impact sur le redressement du Liban».
De son côté, le duopole chiite saisit l’occasion de cette visite pour souligner «l’importance d’arrondir les angles pour régler le problème de la présidentielle et mettre un terme au chaos actuel».
Pour autant, malgré l’accord bilatéral sous l’égide de Pékin, l’Iran ne va pas céder ses zones d’influence dans la région, à savoir le Liban et la Syrie, faisant fi ainsi de la clause qui prévoit «le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires internes», totalement occultée, soit dit en passant, par les médias iraniens.
Pour en revenir à la visite du ministre iranien, une rencontre a eu lieu à l’ambassade d’Iran regroupant des représentants des différentes régions et communautés libanaises. Dans les milieux proches du Hezbollah on indique qu’il s’agit là d’une première dans les usages diplomatiques «qui reflète que le Liban reste dans le giron iranien».
En outre, tout porte à croire que la région se dirige vers la paix, à commencer par le Yémen et la Syrie. La question de la présidentielle au Liban suivra. L'Iran serait favorable à l'élection d'un candidat consensuel capable de rétablir la stabilité (ce qui exclut, donc, Sleiman Frangié ainsi que Michel Moawad, candidat officiel de l’opposition).
Quoi qu'il en soit, la question de la présidentielle et les deux candidats en lice divisent les parties internes ainsi que les États étrangers. Une troisième proposition est à l’étude parmi la liste de candidats avancée par Bkerké.
Les enjeux sont grands… La région est toujours dans la tourmente… Le Liban devrait pouvoir profiter de tout changement positif dans la région. Sans oublier que Washington estime que pourvoir au poste de Gouverneur de la Banque centrale, qui arrive au terme de son mandat, est de la plus haute importance et passe par l’élection d’un président de la République.
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