Après avoir critiqué l'occupation par les partis politiques majoritaires des sièges réservés aux chrétiens au Parlement, le chef de l'Église chaldéenne, le patriarche Louis Raphaël Sako, fait face à une virulente campagne médiatique à son encontre.
Le chef de l'Église chaldéenne, le patriarche Louis Raphaël Sako, s'est retrouvé au centre d'une campagne médiatique acharnée, suite à certaines de ses déclarations critiques sur la représentation politique de la minorité chrétienne d'Irak. Le patriarche Sako, comme l'avait fait avant lui les évêques irakiens, critiquait le fait que les partis politiques majoritaires occupaient au Parlement des sièges réservés selon la loi aux composantes minoritaires de la population, dont les chrétiens.
En Irak, la loi électorale en vigueur prévoit que cinq sièges au Parlement sont réservés aux candidats appartenant aux communautés chrétiennes autochtones. Une manière de permettre à la composante chrétienne d'exprimer ses revendications dans l'exercice du pouvoir législatif. Cependant, le vote pour élire les candidats destinés à occuper les sièges réservés aux minorités n'est pas exercé exclusivement par les électeurs chrétiens. Les non-chrétiens peuvent également voter; le risque est que les forces politiques majoritaires puissent diriger les élections. Cette question a déjà été mise en lumière lors des élections irakiennes de 2018, au cours desquelles les forces politiques majoritaires ont détourné une partie de leurs votes au profit de candidats briguant des sièges chrétiens. Au centre des tensions se trouve le "Mouvement de Babylone", la projection politique d'une milice formée dans le cadre des opérations militaires contre Daesh. Il occupe actuellement quatre des cinq sièges réservés aux candidats chrétiens.
Les évêques des Églises présentes à Mossoul et dans la plaine de Ninive avaient critiqué tout cela et annoncé un possible boycott des prochaines élections par la composante chrétienne irakienne. Le patriarche chaldéen Sako est alors intervenu sur le sujet et, le 8 mai, dans une interview accordée à une chaîne de télévision du Kurdistan irakien, il a même évoqué la possibilité de recourir aux instances judiciaires internationales pour sauvegarder une répartition correcte et non manipulée de la part des sièges parlementaires.
Ces déclarations ont suscité une série d'attaques et de dénigrement à l'encontre du patriarche, notamment sur les réseaux sociaux. À cela, les responsables du Bureau des dotations aux communautés religieuses minoritaires (chrétiens, yazidis, mandei-sabei, shabak) sont rapidement intervenus dans un communiqué pour exprimer leur solidarité avec le patriarche et rejeter fermement les accusations portées à son encontre. Dans la soirée du 12 mai, plus de 200 chrétiens se sont rassemblés sur la place Tahrir, au centre de Bagdad, pour marquer leur solidarité.
Enfin, c'est l'Europe qui s'est rangée derrière le patriarche Sako. Dimanche soir 14 mai, le patriarche chaldéen a reçu une délégation d'ambassadeurs et de représentants diplomatiques en Irak de France, d'Italie, d'Espagne, du Royaume-Uni, du Saint-Siège et de l'Union européenne, qui ont exprimé la «solidarité» de leurs gouvernements respectifs.
Le chef de l'Église chaldéenne, le patriarche Louis Raphaël Sako, s'est retrouvé au centre d'une campagne médiatique acharnée, suite à certaines de ses déclarations critiques sur la représentation politique de la minorité chrétienne d'Irak. Le patriarche Sako, comme l'avait fait avant lui les évêques irakiens, critiquait le fait que les partis politiques majoritaires occupaient au Parlement des sièges réservés selon la loi aux composantes minoritaires de la population, dont les chrétiens.
Une controverse chronique
En Irak, la loi électorale en vigueur prévoit que cinq sièges au Parlement sont réservés aux candidats appartenant aux communautés chrétiennes autochtones. Une manière de permettre à la composante chrétienne d'exprimer ses revendications dans l'exercice du pouvoir législatif. Cependant, le vote pour élire les candidats destinés à occuper les sièges réservés aux minorités n'est pas exercé exclusivement par les électeurs chrétiens. Les non-chrétiens peuvent également voter; le risque est que les forces politiques majoritaires puissent diriger les élections. Cette question a déjà été mise en lumière lors des élections irakiennes de 2018, au cours desquelles les forces politiques majoritaires ont détourné une partie de leurs votes au profit de candidats briguant des sièges chrétiens. Au centre des tensions se trouve le "Mouvement de Babylone", la projection politique d'une milice formée dans le cadre des opérations militaires contre Daesh. Il occupe actuellement quatre des cinq sièges réservés aux candidats chrétiens.
Le patriarche révolté
Les évêques des Églises présentes à Mossoul et dans la plaine de Ninive avaient critiqué tout cela et annoncé un possible boycott des prochaines élections par la composante chrétienne irakienne. Le patriarche chaldéen Sako est alors intervenu sur le sujet et, le 8 mai, dans une interview accordée à une chaîne de télévision du Kurdistan irakien, il a même évoqué la possibilité de recourir aux instances judiciaires internationales pour sauvegarder une répartition correcte et non manipulée de la part des sièges parlementaires.
Des soutiens multiples
Ces déclarations ont suscité une série d'attaques et de dénigrement à l'encontre du patriarche, notamment sur les réseaux sociaux. À cela, les responsables du Bureau des dotations aux communautés religieuses minoritaires (chrétiens, yazidis, mandei-sabei, shabak) sont rapidement intervenus dans un communiqué pour exprimer leur solidarité avec le patriarche et rejeter fermement les accusations portées à son encontre. Dans la soirée du 12 mai, plus de 200 chrétiens se sont rassemblés sur la place Tahrir, au centre de Bagdad, pour marquer leur solidarité.
Enfin, c'est l'Europe qui s'est rangée derrière le patriarche Sako. Dimanche soir 14 mai, le patriarche chaldéen a reçu une délégation d'ambassadeurs et de représentants diplomatiques en Irak de France, d'Italie, d'Espagne, du Royaume-Uni, du Saint-Siège et de l'Union européenne, qui ont exprimé la «solidarité» de leurs gouvernements respectifs.
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