Plus authentiques et souvent meilleur marché que l’hôtellerie traditionnelle, les maisons d’hôtes ont le vent en poupe au Liban. Elles séduisent aussi bien les touristes et les expatriés que les locaux qui trouvent en elles, au vu de la crise économique et financière qui sévit, un package idéal pour un petit bol d’air frais loin du stress quotidien.
Quasi inexistantes il y a une vingtaine d’années et constituant une très bonne alternative à l’hôtellerie traditionnelle, elles ont vu leur nombre bondir ces dix dernières années. On en recense près de 150 au Liban (contre une quarantaine en 2005). Et ce n’est pas fini, car ce secteur est en pleine croissance. Malgré un manque de statistiques et de rapports officiels, tous les professionnels du secteur affirment que la demande de maisons et chambres d’hôte ne cesse de croître.
Vieilles demeures traditionnelles, anciens palais ou simples maisons de campagne, les maisons d’hôtes se multiplient un peu partout sur le territoire et l’offre est de plus en plus qualitative, voire luxueuse.
Elles sont désormais listées dans l'application BAM Leb, créée par la délégation de l'Union européenne au Liban et l’Agenda Culturel pour les locaux et les touristes qui souhaitent explorer ce que le Liban a à offrir.
Des tarifs qui varient de 25 à 350 dollars la nuitée
Le taux d’occupation et le chiffre d'affaires des maisons d'hôtes varient d’un établissement à un autre. Certains affichent complet tous les week-ends de mai à septembre, avec des pics en juillet et en août pour les jours de semaine.
La durée du séjour est généralement de deux à trois nuits. Quant au tarif de la nuitée, il peut aller de 25 à 350 dollars pour deux personnes, petit-déjeuner inclus. Ce grand écart dans les prix dépend de la région, du confort offert et des équipements proposés. Il convient de noter que plusieurs maisons d’hôtes proposent également des déjeuners pour des prix qui varient entre 10 et 70 dollars par personne.
En comptant trois à onze chambres à louer en moyenne par maison d’hôtes, ce qui fait environ 2.000 chambres, elles représentent moins de 10 % de l’offre d’hébergement hôtelier au Liban estimée à quelque 25.000 chambres d’hôtel.
Une procédure d’ouverture facile
L’ouverture des maisons d’hôtes a été facilitée par la promulgation d’un décret gouvernemental qui simplifie la procédure afin d’encourager le développement de ce secteur.
Pour décrocher l’appellation «maison d’hôtes», il faut tout d’abord se référer au ministère du Tourisme pour obtenir une approbation préliminaire, d’une durée d’un an, jusqu’à la réception de tous les documents requis, photos, constitution d’une société ou d’un fonds de commerce, sur la base desquels ledit ministère accorde une approbation définitive.
Les propriétaires, qui sont souvent des personnes vouant un amour particulier au Liban, souhaiteraient créer un label pour faciliter la catégorisation de l’offre, comme ailleurs dans le monde, au vu du grand écart des prestations d’un établissement à l’autre.
Par ailleurs, pour légiférer ce secteur, un syndicat est en cours de formation. Il s’agit du Syndicat des propriétaires et investisseurs de maisons d'hôtes au Liban. Les membres fondateurs se sont réunis en début de semaine avec le ministre sortant du tourisme, Walid Nassar. Randa Faddoul Gebrayel a été nommée secrétaire et Youssef Chalhoub trésorier. Les candidatures d'affiliation au Syndicat seront ouvertes du 22 mai au 6 juin 2023, au ministère du Tourisme.
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