Il était une fois l’Épiphanie…
La première Épiphanie remonte très loin avant la naissance de Jésus-Christ, plus précisément à l’Antiquité, où on fêtait le dieu Dionysos qui était lié aux saisons et donc aux cycles de la végétation. Cette fête qui avait lieu en hiver symbolisait sa résurrection et *de facto* la repousse de la végétation.

C’est au sein des toutes premières communautés chrétiennes d'Orient, au IVe siècle, que l’on commence à associer cette fête à la période suivant la naissance de Jésus. L'Épiphanie correspond à une «manifestation» dans le grec ancien. Après avoir fêté la naissance de Jésus à Noël, les chrétiens vont commencer à célébrer le «Messie», c'est-à-dire le personnage providentiel qu'il représente. Les signes de cette messianité se trouvent dans les premières manifestations qui authentifient le Christ. Elles sont au nombre de trois: certains évoquent le premier miracle réalisé par Jésus lors des noces de Cana, d'autres parlent de son baptême dans l'eau du Jourdain, mais au plus proche de sa naissance, la première «manifestation» de son caractère sacré est vite associée à la quête et à l'adoration des rois mages qui, eux-mêmes, reconnaissent le Messie peu de temps après sa naissance. Le 6 janvier, soit 12 jours après Noël, devient ainsi la toute première fête sacrée du calendrier liturgique. En Occident, l'Épiphanie va progressivement absorber les anciennes traditions romaines et païennes, et on va petit à petit se réunir autour d'une galette pour la célébrer.

Chez les chrétiens, la galette des rois fait référence aux trois rois mages qui se sont rendus à Bethléem, pour se recueillir devant la crèche où est né Jésus, offrant à l'enfant de précieux présents.



Pourquoi la fève de la galette des rois?

Élément important de la galette des rois, la fève est la touche finale d'une Épiphanie réussie. À l'origine, il s'agissait d'une fève alimentaire, c'est-à-dire d'un légume-grain qui était le plus consommé en Europe. La fève est une plante solide qui peut se développer dans n'importe quel terrain, ce qui explique sa popularité dès le Moyen Âge. À l’époque, le dénicheur de la fève devait payer sa tournée à la tablée. On raconte que les plus avares avalaient la fève afin de ne pas débourser d'argent. C'est ainsi que serait née la fève en porcelaine, pour que le «roi ait peur de l'avaler». Dès le XVIIIe siècle, les premières fèves en porcelaine apparaissent. Elles représentent d'abord l'Enfant Jésus, pour reprendre la tradition chrétienne de l'Épiphanie. Après le Second Empire, cette fève en porcelaine se généralise et se régionalise, représentant toute sorte de personnages, d'objets ou de métiers. Au XXe siècle, la fève en plastique va encore multiplier les possibilités, transformant parfois l'objet en support publicitaire ou en figurine de dessin animé. La fève est ainsi devenue un objet de collection.

L'Épiphanie selon les pays qui la fêtent…


En Europe, en Espagne ou au Portugal en particulier, on fête le jour des Rois mages. Les enfants reçoivent en effet leurs cadeaux le 6 janvier plutôt que la veille ou le matin de Noël. Le père Noël est d'ailleurs un personnage secondaire pour les plus petits, qui préfèrent envoyer leurs lettres à Gaspard, Melchior et Balthazar. De grands défilés mettant en scène les Rois mages sur des chars sont organisés dans les villes et villages ibériques mais aussi en Amérique latine. Cette tradition de fête dans la rue est également respectée en Belgique et aux Pays-Bas. Au Mexique, on célèbre la fête en dégustant la
«Rosca», un gâteau en forme de couronne souvent glacé au sucre. Là aussi, on cache une fève pour désigner le roi. En Russie, des milliers de gens sautent carrément dans l'eau glacée chaque année au moment de l'Épiphanie... en mémoire du baptême du Christ.



L’Épiphanie et la Nativité, fêtes communes chez les Arméniens

Au commencement, toutes les Églises chrétiennes célébraient à la fois Noël et le baptême du Christ, le même jour, le 6 janvier, comme le fait l'Église arménienne. Mais plus tard, la date de Noël a été déplacée au 25 décembre qui était initialement consacré à la fête païenne du Soleil à Rome. En vue d'abolir cette fête païenne, l'Église catholique a fixé la date de Noël le 25 décembre au lieu du 6 janvier. Il était difficile pour l'Église de Jérusalem de célébrer Noël à Jérusalem puis de se rendre à la Rivière du Jourdain, le même jour, le 6 janvier, pour y célébrer le baptême de Jésus. Les deux fêtes ont été séparées: Noël était désormais célébré le 25 décembre et le baptême le 6 janvier. Cependant, de nos jours, l'Église arménienne, fidèle à la tradition ancienne du christianisme, continue de célébrer Noël et le baptême le même jour, le 6 janvier. Dans l'Église arménienne, une cérémonie spéciale de bénédiction de l'eau a lieu chaque année après la messe de Noël. La croix est immergée dans cette eau bénite, puis retirée, symbolisant le baptême de Jésus-Christ.

 

 
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