L’opposition et le CPL discutent actuellement de la forme que prendra l’annonce de leur soutien à la candidature de l’ancien ministre des Finances Jihad Azour à la présidence de la République, au grand dam du Hezbollah qui a repris ses attaques verbales contre ses adversaires.
Les parties de l’opposition et le Courant patriotique libre (CPL) ne doivent plus tarder à annoncer leur appui à la candidature de l’ancien ministre des Finances Jihad Azour à la présidence de la République. De sources concordantes, on indique que cette annonce devrait se faire durant le week-end ou au plus tard lundi.
D’ici là, les forces de l’opposition et le CPL intensifient leurs réunions, qui portent, entre autres, sur la forme que celle-ci prendra. Ils doivent d'une part décider s’ils vont publier un communiqué commun ou si chaque partie diffusera le sien, et d'autre part s’entendre sur le contenu.
Des concertations ont eu lieu à ce sujet avec Bkerké où le député Sélim Sayegh a été reçu vendredi. Le chef du CPL, Gebran Bassil, s’était aussi rendu chez le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, après son retour de Paris, pour discuter de l’avancée des pourparlers avec l’opposition et des résultats de la tournée patriarcale au Vatican et en France, où Mgr Raï a eu un entretien avec le président Emmanuel Macron.
Des représentants des courants de l’opposition et du CPL devaient se retrouver vendredi en fin de journée pour d’ultimes discussions. Au-delà de la forme, les deux blocs politiques planchent également sur la stratégie à suivre une fois leur choix annoncé. Cette stratégie se justifie par le fait qu’ils feront face immanquablement à une farouche opposition du tandem Amal-Hezbollah, qui essaie d’imposer son candidat, le chef des Marada, Sleiman Frangié, pratiquement par la force du blocage. Et pour cela, les deux semblent prêts à tout.
Un procès d’intention
Depuis que l’appui de l’opposition et du CPL à la candidature de Jihad Azour s’est confirmé, le Hezbollah s’est lancé dans une véritable entreprise de sape, au mépris des principes démocratiques élémentaires. Parallèlement, le président de la Chambre, Nabih Berry, faisant fi des dispositions de la Constitution, posait des conditions pour la convocation d’une réunion parlementaire électorale. Dans un communiqué publié jeudi par son bureau de presse, M. Berry s’est défendu de bloquer la présidentielle en s’abstenant de convoquer une réunion électorale, prenant pour prétexte «l’absence de candidats sérieux». Selon lui, il suffit qu’il y ait deux candidatures sérieuses pour qu’il convoque la Chambre. Autrement dit, si la candidature de M. Azour n’est pas jugée sérieuse, le Parlement ne serait pas convoqué pour élire un président, alors que la procédure électorale est très claire. Conformément à la Constitution, «en cas de vacance de la présidence par décès, démission ou pour toute autre cause, l'Assemblée se réunit immédiatement et de plein droit pour élire un nouveau Président (…)». «La Chambre, réunie pour élire le président de la République, constitue un collège électoral et non une assemblée délibérante. Elle doit procéder uniquement, sans délai ni débat, à l'élection du chef de l'État.» (articles 74 et 75)
Pas plus tard que vendredi, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, s’est attelé à détruire l’option Azour, poursuivant ainsi ce qu’il avait commencé sur ce plan, avec d’autres cadres du Hezbollah, il y a une dizaine de jours.
Lors d’une assemblée funéraire dans un village de la Békaa-ouest, il a fait un véritable procès d’intention à l’opposition, l’accusant de «manœuvrer» et critiquant au passage, mais indirectement, le ralliement du CPL, son seul (ancien?) allié chrétien, au choix électoral de celle-ci.
L’argument qu’il a avancé pour défendre l’option Frangié, alors que le pays sombre de plus en plus en plus dans une crise inextricable, repose principalement sur le fait que «Sleiman Frangié ne poignardera pas «la résistance dans le dos». Et de poursuivre: «Nous voulons aussi qu’il constitue un trait d’union entre nous et les autres, ce qu’il est capable de réaliser, tout comme il est capable de résoudre de nombreux problèmes stratégiques dans le pays» – des problèmes qu’il n’a évidemment pas énumérés. Il a, en revanche, accusé ses adversaires politiques de «manœuvrer pour faire échec à (leur) candidat et imposer le leur, le véritable». «Chacun d’eux cache son véritable candidat», a-t-il insisté, en soulignant «la constance» du Hezbollah «qui fera face à cette crise aussi longtemps qu’il le faudra».
Mohammad Raad a ensuite accusé sans vergogne l’opposition «de bloquer de la sorte la présidentielle alors que nous sommes pressés d’organiser l’élection d’un chef de l’État». Poursuivant sans sa lancée, il a attribué à ses adversaires «la volonté de vouloir prendre le contrôle de l’État au service de ses ennemis». Des propos qui peuvent impressionner le public du Hezbollah, mais qui affligent une majorité de Libanais soucieuse de voir le pays se doter d’un président capable de proposer, avec une équipe compétente, des solutions sérieuses aux nombreux problèmes structurels dont il souffre et dont le Hezbollah et son camp sont en grande partie la cause.
Appui de Taqaddom à l’opposition
Quoi qu’il en soit, d’aucuns s’attendent à ce que la campagne hezbollahie contre l’option Azour s’intensifie, surtout que l’ancien ministre des Finances semble près de réunir un nombre de voix parlementaires substantiel en sa faveur.
Vendredi, le parti Taqaddom, dont font partie les députés Najat Aoun Saliba et Marc Daou, a annoncé sans détours son «opposition à un candidat de l’axe de la Moumanaa» (Syrie-Iran-Hezbollah), affirmant dans un communiqué qu’il «soutient tout candidat qui bénéficie de la confiance de différentes forces et qui pourra de ce fait obtenir une majorité de voix» parlementaires.
Taqaddom – un parti qui adhère aux principes du soulèvement du 17 octobre contre la classe politique – a indiqué qu’il est «prêt à soutenir ce candidat, même s’il lui faut pour cela se rapprocher de forces avec qui il n’est pas d’accord sur plusieurs autres points». Le parti a par ailleurs vivement critiqué le président de la Chambre, Nabih Berry, l’appelant à débloquer la présidentielle.
Le même appel à M. Berry a été lancé par un autre député du changement, Waddah Sadek, également favorable à l’option Azour. «L’opposition a aujourd’hui un candidat sérieux, en coordination avec le CPL», a-t-il écrit sur son compte Twitter. Un clin d’œil on ne peut plus clair à Nabih Berry. «Par voie de conséquence, plus rien ne justifie le maintien des portes du Parlement fermées et la violation persistante des articles 74 et 75 de la Constitution», a-t-il dit, en accusant le tandem Amal-Hezbollah, de «vouloir un candidat qui facilitera leur mainmise sur le pays».
Selon lui, l’annonce du candidat de l’opposition devrait se faire avant lundi.
Les parties de l’opposition et le Courant patriotique libre (CPL) ne doivent plus tarder à annoncer leur appui à la candidature de l’ancien ministre des Finances Jihad Azour à la présidence de la République. De sources concordantes, on indique que cette annonce devrait se faire durant le week-end ou au plus tard lundi.
D’ici là, les forces de l’opposition et le CPL intensifient leurs réunions, qui portent, entre autres, sur la forme que celle-ci prendra. Ils doivent d'une part décider s’ils vont publier un communiqué commun ou si chaque partie diffusera le sien, et d'autre part s’entendre sur le contenu.
Des concertations ont eu lieu à ce sujet avec Bkerké où le député Sélim Sayegh a été reçu vendredi. Le chef du CPL, Gebran Bassil, s’était aussi rendu chez le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, après son retour de Paris, pour discuter de l’avancée des pourparlers avec l’opposition et des résultats de la tournée patriarcale au Vatican et en France, où Mgr Raï a eu un entretien avec le président Emmanuel Macron.
Des représentants des courants de l’opposition et du CPL devaient se retrouver vendredi en fin de journée pour d’ultimes discussions. Au-delà de la forme, les deux blocs politiques planchent également sur la stratégie à suivre une fois leur choix annoncé. Cette stratégie se justifie par le fait qu’ils feront face immanquablement à une farouche opposition du tandem Amal-Hezbollah, qui essaie d’imposer son candidat, le chef des Marada, Sleiman Frangié, pratiquement par la force du blocage. Et pour cela, les deux semblent prêts à tout.
Un procès d’intention
Depuis que l’appui de l’opposition et du CPL à la candidature de Jihad Azour s’est confirmé, le Hezbollah s’est lancé dans une véritable entreprise de sape, au mépris des principes démocratiques élémentaires. Parallèlement, le président de la Chambre, Nabih Berry, faisant fi des dispositions de la Constitution, posait des conditions pour la convocation d’une réunion parlementaire électorale. Dans un communiqué publié jeudi par son bureau de presse, M. Berry s’est défendu de bloquer la présidentielle en s’abstenant de convoquer une réunion électorale, prenant pour prétexte «l’absence de candidats sérieux». Selon lui, il suffit qu’il y ait deux candidatures sérieuses pour qu’il convoque la Chambre. Autrement dit, si la candidature de M. Azour n’est pas jugée sérieuse, le Parlement ne serait pas convoqué pour élire un président, alors que la procédure électorale est très claire. Conformément à la Constitution, «en cas de vacance de la présidence par décès, démission ou pour toute autre cause, l'Assemblée se réunit immédiatement et de plein droit pour élire un nouveau Président (…)». «La Chambre, réunie pour élire le président de la République, constitue un collège électoral et non une assemblée délibérante. Elle doit procéder uniquement, sans délai ni débat, à l'élection du chef de l'État.» (articles 74 et 75)
Pas plus tard que vendredi, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, s’est attelé à détruire l’option Azour, poursuivant ainsi ce qu’il avait commencé sur ce plan, avec d’autres cadres du Hezbollah, il y a une dizaine de jours.
Lors d’une assemblée funéraire dans un village de la Békaa-ouest, il a fait un véritable procès d’intention à l’opposition, l’accusant de «manœuvrer» et critiquant au passage, mais indirectement, le ralliement du CPL, son seul (ancien?) allié chrétien, au choix électoral de celle-ci.
L’argument qu’il a avancé pour défendre l’option Frangié, alors que le pays sombre de plus en plus en plus dans une crise inextricable, repose principalement sur le fait que «Sleiman Frangié ne poignardera pas «la résistance dans le dos». Et de poursuivre: «Nous voulons aussi qu’il constitue un trait d’union entre nous et les autres, ce qu’il est capable de réaliser, tout comme il est capable de résoudre de nombreux problèmes stratégiques dans le pays» – des problèmes qu’il n’a évidemment pas énumérés. Il a, en revanche, accusé ses adversaires politiques de «manœuvrer pour faire échec à (leur) candidat et imposer le leur, le véritable». «Chacun d’eux cache son véritable candidat», a-t-il insisté, en soulignant «la constance» du Hezbollah «qui fera face à cette crise aussi longtemps qu’il le faudra».
Mohammad Raad a ensuite accusé sans vergogne l’opposition «de bloquer de la sorte la présidentielle alors que nous sommes pressés d’organiser l’élection d’un chef de l’État». Poursuivant sans sa lancée, il a attribué à ses adversaires «la volonté de vouloir prendre le contrôle de l’État au service de ses ennemis». Des propos qui peuvent impressionner le public du Hezbollah, mais qui affligent une majorité de Libanais soucieuse de voir le pays se doter d’un président capable de proposer, avec une équipe compétente, des solutions sérieuses aux nombreux problèmes structurels dont il souffre et dont le Hezbollah et son camp sont en grande partie la cause.
Appui de Taqaddom à l’opposition
Quoi qu’il en soit, d’aucuns s’attendent à ce que la campagne hezbollahie contre l’option Azour s’intensifie, surtout que l’ancien ministre des Finances semble près de réunir un nombre de voix parlementaires substantiel en sa faveur.
Vendredi, le parti Taqaddom, dont font partie les députés Najat Aoun Saliba et Marc Daou, a annoncé sans détours son «opposition à un candidat de l’axe de la Moumanaa» (Syrie-Iran-Hezbollah), affirmant dans un communiqué qu’il «soutient tout candidat qui bénéficie de la confiance de différentes forces et qui pourra de ce fait obtenir une majorité de voix» parlementaires.
Taqaddom – un parti qui adhère aux principes du soulèvement du 17 octobre contre la classe politique – a indiqué qu’il est «prêt à soutenir ce candidat, même s’il lui faut pour cela se rapprocher de forces avec qui il n’est pas d’accord sur plusieurs autres points». Le parti a par ailleurs vivement critiqué le président de la Chambre, Nabih Berry, l’appelant à débloquer la présidentielle.
Le même appel à M. Berry a été lancé par un autre député du changement, Waddah Sadek, également favorable à l’option Azour. «L’opposition a aujourd’hui un candidat sérieux, en coordination avec le CPL», a-t-il écrit sur son compte Twitter. Un clin d’œil on ne peut plus clair à Nabih Berry. «Par voie de conséquence, plus rien ne justifie le maintien des portes du Parlement fermées et la violation persistante des articles 74 et 75 de la Constitution», a-t-il dit, en accusant le tandem Amal-Hezbollah, de «vouloir un candidat qui facilitera leur mainmise sur le pays».
Selon lui, l’annonce du candidat de l’opposition devrait se faire avant lundi.
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