NBA: le Heat survit à Jokic et remet les pendules à l'heure
©Nikola Jokic (Denver Nuggets) face à Gabe Vincent (Miami Heat) pendant le deuxième match de la finale de la NBA dimanche à Denver. Matthew Stockman/AFP
Fort d'une adresse retrouvée, à presque 50% derrière l'arc, et d'une défense acharnée, qui n'a plié que sous le poids de Nikola Jokic, vainement ultra-dominant avec 41 points, Miami a égalisé en remportant à Denver (111-108) le deuxième match de la finale NBA dimanche.

C'est bien connu: le Heat ne manque ni d'orgueil, ni de combativité, ni de souffle. Et ce n'est pas parce que les Nuggets reçoivent à "Mile High City", ainsi surnommée car elle culmine à un mile (1.609 m) d'altitude, que cela allait empêcher l'équipe d'Erik Spoelstra de montrer son meilleur visage pour reprendre l'avantage du parquet.

Et, pour situer la performance, Miami, qui n'avait plus gagné dans le Colorado depuis 2016, inflige à Denver sa première défaite à domicile dans ces play-offs.

"Celle-là on est allé la chercher avec les tripes!", s'est exclamé au micro de NBATV Bam Adebayo, qui sait ce qu'il faut mettre comme intensité pour gagner ce type de matches si importants, lui qui fut meurtri de l'échec sur la dernière marche, trois ans plus tôt face aux Lakers de LeBron James, dans la bulle anti-Covid d'Orlando.

L'entraîneur de Denver, Michael Malone, fulminait lui après ses joueurs: "Parlons d'effort. Nous avions des gars sur le terrain qui s'apitoyaient sur leur sort parce qu'ils ne réussissaient pas leurs tirs. Ce n'est pas la présaison, ce n'est pas la saison régulière. C'est la finale de la NBA! Cela me laisse vraiment perplexe, c'est décevant."

"Coast-to-coast"

S'il y a pourtant un joueur à épargner côté Nuggets, c'est Nikola Jokic. Au sommet de son art, surpuissant aussi à l'intérieur (16/28 aux tirs, 11 rbds), il a répondu, seul, aux salves d'attaque du Heat, qui a vite mené 21-10.

Le géant serbe a ensuite été écrasant dans le troisième quart-temps, inscrivant 18 points dont ce "coast-to-coast", cette course folle de sa raquette au cercle adverse, héritant de "MVP! MVP! MVP!" hurlés des tribunes.

Jokic l'est déjà deux fois (2021 et 2022), en saison régulière. Mais d'une finale, pas encore, et s'il est bien parti pour l'être, après son triple-double du premier match, un premier sacre pour les Nuggets ne pourra reposer que sur son seul scoring.

Aussi délicieuses furent-elles parfois, comme ce ballon dévié d'une main pour le dunk arrière d'Aaron Gordon (12 pts), ses passes furent en revanche plus rares, au nombre de quatre. Or, quand il en fait moins de six, Denver a un bilan de trois victoires et huit défaites cette saison.


"Il y a eu beaucoup d'erreurs de communication et d'incompréhension", a-t-il déploré.

Côté Miami, il s'agissait de rester fidèle à ses principes de jeu et de garder confiance. Alors, comme leur entraîneur Erik Spoelstra les avait enjoints la veille -"Prenez les tirs et prenez feu!"-, les Floridiens ont réussi à trouver la mire derrière l'arc en réussissant 17 de leur 35 tentatives, là même où ils avaient péché trois soirs plus tôt (33%).

Vincent montre l'exemple

Gabriel Vincent auteur d'un 4/6 pour 23 points au total, a montré l'exemple, après que Mike Strus, remonté plus que plombé par son 0/9 au premier match, a planté ses quatre premières banderilles primées en début de rencontre (14 pts, 6 passes).

Autre changement notable, les lancers francs: 18 marqués sur 20 obtenus, bien plus que le 2/2 du premier match.

Bien plus agressif, donc, le Heat n'en a pas moins subi une grosse tempête au début du deuxième quart-temps, quand les Nuggets lui ont infligé un 21-6, pour compter jusqu'à 15 unités d'avance.

Mais, sans paniquer, les Floridiens ont fait le dos rond et su revenir à hauteur, alors portés par Bam Adebayo, guerrier infatigable (21 pts, 9 rbds).

Et pour répondre, coup pour coup, comme dans un combat de boxe, au K.O. cherché par Jokic, Miami a été d'une efficacité redoutable dans le dernier quart-temps, remporté 36-25, avec Duncan Robinson auteur de ses 10 points à 100% pour le commencer, et Jimmy Butler pour parachever ce travail d'équipe en y marquant 8 de ses 21 points (9 passes).

Miami a tout de même tremblé jusqu'au bout, quand Jamal Murray, longtemps sous l'éteignoir défensif, s'est révolté dans le money-time, en enchaînant 10 de ses 18 points (10 passes). Mais son shoot au buzzer a échoué à arracher la prolongation.
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