La Syrie refuse de s’immiscer dans la présidentielle libanaise, préférant rester à l’écart du bourbier local qui entoure cette crise. Maintenant que ses relations avec les pays arabes se sont améliorées, en particulier avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, Damas se passerait bien d’un regain de tensions et de l’émergence de nouveaux problèmes. De fait, tous ceux qui se sont rendus récemment en Syrie, notamment l’ancien président de la République Michel Aoun, ont été informés du fait que la Syrie ne s’immiscera pas dans les échéances libanaises, particulièrement la présidentielle. Elle laissera aux Libanais le soin de décider, bien que le président syrien Bachar Assad préfère collaborer avec le chef des Marada, Sleiman Frangié.
D’autre part, la Syrie ne souhaite pas non plus prendre l’initiative dans le dossier des déplacés syriens. Elle laisse le soin aux Libanais de décider de la manière de traiter avec Damas dans cette affaire, bien qu’elle soit convaincue que celle-ci restera sans issue, même si une délégation libanaise se rendait dans la capitale syrienne pour en discuter. De fait, le régime syrien estime qu’il s’agit d’un dossier à caractère politique et démographique et non pas humanitaire. Par conséquent, un retour en arrière est impossible pour ce dernier. De même, les choses ne seront plus ce qu’elles étaient avant la guerre en Syrie.
Selon des sources syriennes, le régime a pour objectif principal de maintenir le calme et la stabilité, et de ne pas raviver les fronts. Et ce dans l’attente d’une solution politique qui finira par se présenter, puisqu’il s’agit de la porte d’entrée pour la reconstruction et l’afflux des fonds arabes, notamment ceux du Golfe. Bachar el-Assad souhaite également mettre fin aux frappes aériennes israéliennes sur son pays. Cela sera sans aucun doute tributaire d’une entente avec les Gardiens de la révolution iraniens, mais celle-ci risque de ne pas être imminente. L’Iran devra d’abord s’engager à cesser tous les fronts militaires dans la région.
Pour certains observateurs, la prudence reste de mise, malgré toutes les tentatives du régime syrien de faire bonne figure. On craint, en effet, que le régime ne freine les tentatives positives de rapprochement avec les États arabes et qu’il ne revienne aux atermoiements et tergiversations, sous impulsion iranienne, dans le but de garder la voie ouverte à l’approvisionnement du Hezbollah.
Selon les mêmes observateurs, cette question revêt une grande importance pour Bachar el-Assad dans la mesure où il monnayera cela auprès des Iraniens, en attendant que les investissements arabes se débloquent, une fois que les sanctions à son encontre seront levées.
Nul ne peut prédire quand ces sanctions seront levées. De plus, le Hezbollah reste une nécessité militaire pour le président syrien, malgré le fait que les Russes œuvrent à compenser cette réalité en renforçant certaines unités de l’armée syrienne et en améliorant leurs capacités militaires et leur entraînement.
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