Les troubles au Kazakhstan, membre de l'Opep+, font chauffer les prix du pétrole, les investisseurs craignant de possibles ruptures d'approvisionnement, mais le marché de l'uranium semblait pour l'instant épargné, même si le pays est le deuxième producteur mondial.
Le président Kassym-Jomart Tokaïev, a rejeté vendredi toute possibilité de négociation avec les protestataires.
Le pays est le plus grand producteur de pétrole d'Asie centrale, avec les 12èmes réserves prouvées de brut au monde, d'après l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Le Kazakhstan produisait quelque 1,8 million de barils par jour en 2020.
C'est aussi le deuxième producteur de pétrole des pays partenaires de l'Opep au sein de l'Opep+, derrière la Russie. L'or noir représentait 21% du produit intérieur brut (PIB) kazakh en 2020, selon la Banque mondiale.
La production de Tengizchevroil, la plus grande entreprise pétrolière du Kazakhstan, a été "temporairement ajustée en raison des protestations sur le champ de Tengiz", indique Stephen Brennock de PVM Energy.
Mais pour de nombreux analystes, rien n'indique que la production de pétrole kazakh ait été significativement affectée. Vendredi, "la production dans les trois principaux champs du pays se poursuivait", assure M. Brennock.
"Les troubles au Kazakhstan sont haussiers à court terme", fait remarquer Neil Wilson, analyste chez Markets.com.
D'ailleurs, en fin de séance vendredi, les cours du brut se sont repliés un peu, le Brent cédant 0,28% à 81,76 dollars vers 16H230 et le WTI 0,54% à 79,03 dollars.
Le Kazakhstan, le 9e plus vaste pays du monde, regorge de manganèse, de fer, de chrome et de charbon.
Il dispose également des deuxièmes plus importantes ressources mondiales identifiées d'uranium, selon le rapport annuel sur les matières premières Cyclope. Fournisseur des centrales atomiques françaises, il génère 40% de la production mondiale, selon les données de CRU Consulting.
Pour Toktar Turbay, analyste chez CRU Consulting, la crise actuelle est cependant plus "susceptible de créer un inconfort mineur" qu'une véritable crise, la Chine ayant accumulé suffisamment d'uranium pour répondre à ses besoins en cas de perturbations à court terme.
"Des mines d'uranium sont placées dans des régions reculées de l'oblast du Turkestan, largement épargnées par les manifestations et les affrontements en cours dans le pays", explique-t-il.
"Plus de la moitié des exportations d'uranium kazakh sont destinées à la Chine. Il pourrait y avoir des obstacles logistiques à la livraison des produits aux frontières, car les principaux itinéraires passent par la région d'Almaty", où tous les principaux affrontements ont eu lieu, prévient l'expert.
AFP
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