Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré mardi que l'Union européenne était disposée à entamer un dialogue sur le statut de plus de 2 millions de Syriens déplacés par la guerre et "réfugiés" au Liban depuis 12 ans.
"Le principal point de désaccord avec les Européens est que le Liban estime que la majorité des Syriens qu’il accueille restent dans le pays pour des raisons économiques, alors que l'UE insiste sur le fait qu'il s'agit de réfugiés politiques", a déclaré M. Bou Habib lors d'une conférence de presse qu’il a tenue mardi.
Il a souligné que "malgré les propos du chef de la diplomatie européenne (Josep Borrell), les Européens ont accepté d'entamer un dialogue avec les Libanais sur les points litigieux, alors qu'auparavant ils ne voulaient même pas aborder la question".
M. Borrell avait déclaré que l’UE ne soutenait pas le retour des Syriens dans leur pays, à moins qu’il ne soit "volontaire", qu’il se fasse en toute sécurité et qu’il soit supervisé par des groupes internationaux, lors de la conférence de Bruxelles, consacrée au dossier des réfugiés syriens.
"Nous avons un problème car le Liban, qui compte 4 millions d'habitants, accueille 2 millions de réfugiés, ce qui signifie que la moitié de la population est constituée de réfugiés", a déclaré M. Bou Habib, soulignant toutefois qu'"il est hors de question de procéder à un rapatriement forcé des Syriens".
"Il n'y aura que des retours volontaires en tenant compte des droits de l'homme, des principes humanitaires et de la sécurité", a-t-il ajouté.
L’affaire Rami Adwane
Interrogé sur le sort de l'ambassadeur du Liban en France, Rami Adwan, le ministre a déclaré que ce dernier va retourner à Beyrouth et que son dossier serait transmis aux autorités judiciaires.
"À partir du 21 juin, (mercredi) l'ambassadeur Adwan quittera la résidence diplomatique car il ne sera plus diplomate. Il a été nommé en dehors du cadre diplomatique et redeviendra un citoyen ordinaire", a déclaré M. Bou Habib.
M. Adwan a été suspendu de ses fonctions le 14 juin, suite à des plaintes de viol et d'abus verbaux et physiques déposées contre lui par deux anciennes employées de l'ambassade libanaise.
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