Le ministre des Télécoms, Johnny Corm, explique que la hausse des tarifs d'Internet ne touche, « contrairement aux rumeurs qui circulent, que l’abonnement à internet via Ogero qui est toujours facturé en livres libanaises ».
Le Conseil des ministres, réuni mercredi sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati, a remis à plus tard la majoration de la tarification d’internet "pour complément d'étude" et parce qu’au moment de la discussion de ce point, "bon nombre de ministres avaient déjà quitté la séance”, explique à Ici Beyrouth, le ministre sortant des Télécommunications, Johny Corm.
M. Corm avait réclamé le décret correspondant pour pouvoir financer les salaires des employés d’Ogero, le fournisseur public de téléphonie et d’internet, ainsi que la maintenance du réseau.
Le ministre précise que cette augmentation, « contrairement aux rumeurs qui circulent, ne touche que l’abonnement à internet via Ogero qui est toujours facturé en livres libanaises ». Le service internet dispensé à travers des sociétés sous licence, les opérateurs de téléphonie mobile Touch et Alfa, (3G et 4G), ou des sociétés sans licences, ce qu’on appelle communément des distributeurs de quartier, n’est pas du tout concerné par cette majoration puisqu’il est déjà facturé en dollars. « Celui qui paie 20 dollars ne va absolument pas payer 140 dollars », indique M. Corm.
Il explique que « le ministère proposera deux plans via Ogero. Le premier de 80 gigabytes au prix de 420 000 livres soit 4,5 dollars et le second de 100 gigabytes à 630 000 livres soit 6,7 dollars ».
Cette tarification représente le quart de ce qu’elle était avant la crise de 2019. Ces plans constituent 60% des abonnements à internet au Liban.
M. Corm souligne que le secteur des télécommunications doit pouvoir s’autofinancer. « L’État peut le soutenir et payer les employés, la maintenance et le carburant sans que celui-ci ne génère des fonds. Mais je suis certain que le Conseil des ministres ne va pas approuver éternellement des avances de Trésor », constate-t-il.
C’est pour cette raison que le ministre estime que ce décret sera approuvé lors de la prochaine réunion du cabinet qui se tiendra probablement après la fête de l’Adha.
1320 milliards de manque à gagner par mois
À titre indicatif, le report de la majoration de la tarification représente, selon lui, un manque à gagner de 1 320 milliards de livres libanaises par mois au ministère des Télécommunications. À savoir que les dividendes du ministère des Télécoms sont actuellement de l’ordre de 220 milliards de livres par mois.
M. Corm rappelle que « ce montant couvrira tous les frais du ministère et pourrait permettre d’investir pour renouveler ce qui doit l’être sur le réseau ». Il considère que si cette augmentation est approuvée, le secteur de la téléphonie fixe et d'internet sera sauvé tout comme celui de la téléphonie mobile l’avait été lorsque les tarifs avaient été majorés en juillet dernier.
Rappelons dans ce cadre que les recettes d’Ogero sont versées directement au ministère des Finances qui les redistribue en fonction des besoins incombant aux dépenses de l’État et pas exclusivement à Ogero.
D’autre part, les employés du fournisseur public de téléphonie et d’internet au Liban peuvent souffler. A l’instar des autres fonctionnaires libanais, ils vont pouvoir toucher les aides sociales accordées au secteur public en avril dernier. L’avance du Trésor de deux mille milliards de livres destinées à payer les prestations sociales temporaires et les allocations de transport pour l’année 2023, a été approuvée en conseil des ministres, mercredi matin.
Contactée par Ici Beyrouth, la présidente du syndicat des employés d’Ogero, Emily Nassar s’est montrée satisfaite même si « nous sommes encore loin de ce que nous demandons », souligne-t-elle, avant d’indiquer que le mouvement d’escalade qui était prévu « a été suspendu pour le moment en attendant de voir comment vont évoluer les choses ».
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