La chaîne britannique BBC a révélé une implication de personnalités de haut rang au sein du régime syrien, dans le trafic de Captagon, au terme d’une enquête qu’elle a menée conjointement avec l'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP).
Des extraits des résultats de cette enquête ont été repris par l’agence locale al-Markaziya. La BBC a notamment annoncé avoir obtenu un accès exclusif au contenu d’un téléphone portable qui appartiendrait à Raji Falhout, le chef de la milice "al-Fajr" affiliée à la sécurité militaire à al-Suwayda. Des sacs contenant des cachets de Captagon avaient été découverts lors d’un raid effectué contre l'un de ses quartiers généraux en juillet 2022.
Une machine à comprimer les cachets avait également été découverte. Dans la messagerie téléphonique de Falhout, un échange entre ce dernier et un Libanais autour de l’achat de cette machine et du transport du Liban vers la Syrie, ainsi que des équipements de l’usine de fabrication du Captagon, a été trouvé.
Selon la même enquête, Le Libanais en question serait Hussein Riad al-Fatrouni, affilié au Hezbollah «qui a aidé le régime syrien à changer le cours de la guerre en sa faveur et qui est également accusé de trafic de drogue, bien qu'il le nie constamment».
Un journaliste syrien d'al-Suwayda a informé l'équipe d'enquêteurs de la BBC que "le Hezbollah est impliqué dans ce trafic, mais qu’il fait très attention à ce que ses membres ne jouent pas un rôle majeur dans le transport et la contrebande des marchandises".
L'équipe a en outre réussi à obtenir un accès à l'une des casernes militaires du régime à Alep, où "un soldat syrien lui a confié que lui et beaucoup de ses collègues étaient devenus des trafiquants de drogue pour arrondir leurs fins de mois" et que ce trafic "était devenu une routine pour eux".
"Nous n'étions pas autorisés à nous rendre à l’usine. "Ils" choisissaient un lieu de rencontre et nous achetions (la drogue) au Hezbollah", a-t-il raconté, toujours selon le document de la BBC. Il a aussi raconté: "Nous recevions les marchandises et nous coordonnions avec la quatrième division [de l'armée syrienne] pour faciliter nos déplacements".
L'équipe affirme avoir «obtenu des preuves supplémentaires de l’implication de la famille Assad dans le trafic de drogue, surtout lorsque le procès d’un homme d’affaires libano-syrien, Hassan Dekkou, a été ouvert au Liban en 2021. Hassan Dekkou était surnommé dans la presse libanaise "roi du Captagon".
Dekkou a été condamné pour la contrebande de 100 millions de pilules de Captagon qui avaient été saisies en Malaisie et qui étaient destinées à l’Arabie Saoudite. Selon l'enquête, ce lot avait été évalué à près d'un, voire 2 milliards de dollars, ce qui en avait fait l'une des plus importantes saisies de drogue au monde.
Les journalistes de la BBC ont rencontré le juge qui avait été chargé d’instruire le dossier de l'affaire Dekkou. Le magistrat les a informés que "la plupart des preuves obtenues provenaient de l'écoute des communications téléphoniques entre Dekkou et plusieurs trafiquants de drogue". Il a également indiqué que ce dernier avait affirmé au cours du procès qu'il avait "coopéré avec la quatrième division de l’armée syrienne dans la lutte contre le trafic de Captagon". Durant son procès, "il avait montré sa carte d’identification délivrée par cette brigade, à titre de preuve".
Le juge d’instruction a raconté à ses interlocuteurs qu’il n’avait trouvé "aucune preuve de l’implication de responsables syriens dans le trafic de Captagon mené par Dekkou", mais ces derniers, précise la BBC "ont découvert le contraire dans le procès-verbal du procès, un document de 600 pages".
Il s’agit notamment de captures d'écran de messages envoyés par Dekkou à une personne qu'il appelait "le patron" dans son téléphone. La personne en question avait un numéro spécial, avec des chiffres qui se répètent. Dans ces messages, Dekkou discute de l'acheminement de «marchandises, principalement du Captagon, vers la région d'al-Saboura, où la quatrième division de l’armée syrienne dispose d'une base importante».
Selon des sources de la BBC, le numéro spécial appartiendrait au général de brigade Ghassan Balloul, numéro deux de la quatrième division que dirige Maher el-Assad, frère du président syrien Bachar el-Assad. Ghassan Balloul est également à la tête du Bureau syrien de la sécurité nationale.
Des extraits des résultats de cette enquête ont été repris par l’agence locale al-Markaziya. La BBC a notamment annoncé avoir obtenu un accès exclusif au contenu d’un téléphone portable qui appartiendrait à Raji Falhout, le chef de la milice "al-Fajr" affiliée à la sécurité militaire à al-Suwayda. Des sacs contenant des cachets de Captagon avaient été découverts lors d’un raid effectué contre l'un de ses quartiers généraux en juillet 2022.
Une machine à comprimer les cachets avait également été découverte. Dans la messagerie téléphonique de Falhout, un échange entre ce dernier et un Libanais autour de l’achat de cette machine et du transport du Liban vers la Syrie, ainsi que des équipements de l’usine de fabrication du Captagon, a été trouvé.
Selon la même enquête, Le Libanais en question serait Hussein Riad al-Fatrouni, affilié au Hezbollah «qui a aidé le régime syrien à changer le cours de la guerre en sa faveur et qui est également accusé de trafic de drogue, bien qu'il le nie constamment».
Un journaliste syrien d'al-Suwayda a informé l'équipe d'enquêteurs de la BBC que "le Hezbollah est impliqué dans ce trafic, mais qu’il fait très attention à ce que ses membres ne jouent pas un rôle majeur dans le transport et la contrebande des marchandises".
L'équipe a en outre réussi à obtenir un accès à l'une des casernes militaires du régime à Alep, où "un soldat syrien lui a confié que lui et beaucoup de ses collègues étaient devenus des trafiquants de drogue pour arrondir leurs fins de mois" et que ce trafic "était devenu une routine pour eux".
"Nous n'étions pas autorisés à nous rendre à l’usine. "Ils" choisissaient un lieu de rencontre et nous achetions (la drogue) au Hezbollah", a-t-il raconté, toujours selon le document de la BBC. Il a aussi raconté: "Nous recevions les marchandises et nous coordonnions avec la quatrième division [de l'armée syrienne] pour faciliter nos déplacements".
L'équipe affirme avoir «obtenu des preuves supplémentaires de l’implication de la famille Assad dans le trafic de drogue, surtout lorsque le procès d’un homme d’affaires libano-syrien, Hassan Dekkou, a été ouvert au Liban en 2021. Hassan Dekkou était surnommé dans la presse libanaise "roi du Captagon".
Dekkou a été condamné pour la contrebande de 100 millions de pilules de Captagon qui avaient été saisies en Malaisie et qui étaient destinées à l’Arabie Saoudite. Selon l'enquête, ce lot avait été évalué à près d'un, voire 2 milliards de dollars, ce qui en avait fait l'une des plus importantes saisies de drogue au monde.
Les journalistes de la BBC ont rencontré le juge qui avait été chargé d’instruire le dossier de l'affaire Dekkou. Le magistrat les a informés que "la plupart des preuves obtenues provenaient de l'écoute des communications téléphoniques entre Dekkou et plusieurs trafiquants de drogue". Il a également indiqué que ce dernier avait affirmé au cours du procès qu'il avait "coopéré avec la quatrième division de l’armée syrienne dans la lutte contre le trafic de Captagon". Durant son procès, "il avait montré sa carte d’identification délivrée par cette brigade, à titre de preuve".
Le juge d’instruction a raconté à ses interlocuteurs qu’il n’avait trouvé "aucune preuve de l’implication de responsables syriens dans le trafic de Captagon mené par Dekkou", mais ces derniers, précise la BBC "ont découvert le contraire dans le procès-verbal du procès, un document de 600 pages".
Il s’agit notamment de captures d'écran de messages envoyés par Dekkou à une personne qu'il appelait "le patron" dans son téléphone. La personne en question avait un numéro spécial, avec des chiffres qui se répètent. Dans ces messages, Dekkou discute de l'acheminement de «marchandises, principalement du Captagon, vers la région d'al-Saboura, où la quatrième division de l’armée syrienne dispose d'une base importante».
Selon des sources de la BBC, le numéro spécial appartiendrait au général de brigade Ghassan Balloul, numéro deux de la quatrième division que dirige Maher el-Assad, frère du président syrien Bachar el-Assad. Ghassan Balloul est également à la tête du Bureau syrien de la sécurité nationale.
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