Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a une fois de plus plaidé pour l’approbation du décret en vertu duquel les tarifs d’internet devraient être multipliés par sept. Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue mardi, il a clarifié les raisons et les mécanismes de la nouvelle tarification d’internet, qui reste, selon lui, inférieure à celle qui était appliquée avant la crise.
Le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, a une fois de plus appelé à l’approbation du décret en vertu duquel les tarifs d’internet devraient être multipliés par sept.
La raison de cette hausse? Permettre à Ogero de continuer à assurer ses services dans un contexte de crise aiguë, assure-t-il, à Ici Beyrouth.
L’augmentation des tarifs d’Internet, est indispensable, selon le ministre sortant des télécoms, «s’il faut qu’Ogero continue d’assurer ses services». Ces nouvelles rentrées vont permettre de couvrir les dépenses du ministère entre salaires et maintenance du réseau. «Ainsi, les Télécoms ne vont plus être en difficulté financière et ne vont plus avoir besoin de réclamer des avances du Trésor», explique M. Corm.
Il assure que la nouvelle tarification prend en considération le pouvoir d’achat affaibli des Libanais. «Le ministère proposera deux plans via Ogero. Le premier de 80 gigabytes au prix de 420 000 livres soit 4,5 dollars et le second de 100 gigabytes à 630 000 livres soit 6,7 dollars», explique-t-il.
Il relève que cette tarification représente le quart de ce qu’elle était avant la crise de 2019. «Ces plans constituent 60% des abonnements à internet au Liban», ajoute le ministre, qui précise que ceux à 5 et 6 millions de livres sont des abonnements d’entreprises et pas de particuliers, comme l’ont mentionné certains médias.
Une augmentation qui ne touche que les abonnements à Ogero
M. Corm tient à rappeler que, «contrairement aux rumeurs qui circulent, l’augmentation de la tarification d’internet ne touche que celle dispensée par Ogero, laquelle est toujours facturée en livres libanaises et ne concerne pas le prix payé en dollars frais pour internet». Celui-ci, indique-t-il, est «soit assuré par des sociétés sous licence, telles que IDM, Inconet, etc, soit par le biais des opérateurs de téléphonie mobile Touch et Alfa, qui vendent des services 3G et 4G, ou encore par l’intermédiaire de sociétés sans licences, ce qu’on appelle communément des distributeurs de quartier». «La solution à cette illégalité, réitère le ministre, est l’application du décret 9458 qui propose d’organiser les réseaux de tous ces distributeurs illégaux pour qu’ils soient connectés au réseau officiel libanais.»
À noter que non moins de 60% des fournisseurs d’accès à internet au Liban sont dans une situation illégale et ne disposent pas d’une licence.
L’objectif, ajoute le ministre, est que cesse le monopole, que le réseau devienne public et que chaque abonné puisse choisir le fournisseur qu’il souhaite, indépendamment de la région où il réside ou travaille.
Concernant la question du «E1» (une ligne E1 est l'une des premières formes de connectivité internet adoptées par les entreprises) qui a été soulevée dans les médias comme étant vendue à un prix dérisoire, alors que les opérateurs de téléphonie et d’internet mobiles Alfa et Touch la vendent cher, M. Corm précise que la «E1» est considérée comme une matière première (des données) du ministère. «Nous la distribuons à Alfa et Touch qui l'utilisent comme matière première et la transforment grâce aux investissements qu'ils réalisent. Je ne peux donc pas augmenter le prix de l’E1 sans augmenter le prix d'internet, étant donné qu’ils sont liés», explique-t-il.
Pour ce qui est des réformes et des politiques d’austérité que certains lui conseillent d’effectuer avant d’augmenter la tarification, M. Corm se contente de souligner que toute réforme ou plan d’austérité a besoin d’investissements et donc de fonds.
À la question de savoir si le Conseil des ministres approuvera le décret, d'autant qu'il en avait ajourné l'examen durant sa dernière réunion, M. Corm répond que le gouvernement pourrait se réunir la semaine prochaine. Il a ensuite relevé que le cabinet se trouve devant deux choix: soit assurer les fonds pour les télécommunications en adoptant la nouvelle tarification, soit soutenir le secteur. Le ministre tient toutefois à rappeler que ce sont les citoyens qui, au final, ont payé cher le prix de toutes les politiques de subvention.
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