Coran profané: le chantage diplomatique de Téhéran
©Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une conférence de presse à Téhéran, le 17 juillet 2023. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Le chef de la diplomatie iranienne a conditionné le retour de relations normalisées avec la Suède par l'adoption de "mesures concrètes", vendredi 21 juillet. Téhéran a notamment rappelé son ambassadeur à Stockholm, à la suite d'une nouvelle profanation d'un exemplaire du Coran par un réfugié irakien sur le territoire suédois.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré vendredi qu'aucun ambassadeur suédois ne serait accepté en Iran tant que des "mesures concrètes" n'auront pas été prises par la Suède pour éviter toute nouvelle profanation du Coran sur son territoire.

Lors d'une interview à la télévision d'Etat, Hossein Amir-Abdollahian a indiqué que "le mandat de l'ambassadeur suédois à Téhéran a pris fin" et que, "conformément aux directives du président, tant que le gouvernement suédois n'aura pas pris des mesures sérieuses concernant la profanation du Coran, nous n'accepterons pas le nouvel ambassadeur suédois".

Il a également précisé que l'ambassadeur iranien ne sera pas envoyé en Suède.

Cette annonce intervient peu après une manifestation organisée devant l'ambassade suédoise à Téhéran qui a évolué en sit-in: des protestataires ont clamé leur intention de rester sur place jusqu'à ce que l'ambassadeur suédois soit expulsé d'Iran.


D'autres manifestations ont eu lieu vendredi en Irak et au Liban, sur fond de tensions diplomatiques entre Stockholm et plusieurs pays musulmans, suite à deux évènements organisés à Stockholm pour profaner le Coran. Leur instigateur, Salwan Momika, un réfugié irakien, avait incendié des pages du livre fin juin, avant de le piétiner et de le déchirer jeudi lors d'un rassemblement autorisé dans la capitale suédoise.

La police suédoise a autorisé les évènements de M. Momika au nom de la liberté de réunion, tout en assurant que cela ne signifiait pas qu'elle les approuvait.

"Répéter ces actions au prétexte de la liberté d'expression est inacceptable et injustifié", avait fustigé le chef de la diplomatie iranienne lors d'un appel téléphonique avec son homologue suédois.

Malo Pinatel, avec AFP
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