Dialogue national – Priorité à une décentralisation administrative et financière élargie, lance Bassil de Baabda
©Photo source: dalati et nohra
Le chef du CPL fustige ses détracteurs politiques ainsi que le tandem chiite et le Premier ministre libanais

Au premier comme au deuxième jour des concertations menées mardi et mercredi par le président libanais Michel Aoun avec les chefs de file politique dans la perspective d’un dialogue national qu’il souhaite enclencher au sujet d’une nouvelle stratégie de défense, seules les composantes du camp du 8 Mars ont répondu par l’affirmative à l’appel.
Un dialogue qui relève donc davantage du monologue ce qui ne semble pas déranger outre-mesure Gebran Bassil, le chef du Courant patriotique libre (CPL) fondé par le président Aoun et qui a été reçu mardi en fin de matinée à Baabda. « J’ai proposé au chef de l’Etat d’organiser la conférence avec ceux qui se sont dit disposés à y prendre part », a-t-il déclaré à la presse après l’entretien, estimant que ceux qui boycotteront ces assises devraient « en assumer la responsabilité (….) parce qu’en ce faisant, ils rejettent les solutions aux trois sujets à l’ordre du jour du dialogue, à des fins électorales mesquines », en allusion à la stratégie nationale de défense, la décentralisation administrative et financière élargie et le plan de redressement financier. Il a insisté que sur le fait que les trois ne seraient réalisés qu’à travers le dialogue, répondant ainsi indirectement aux chefs du Courant du Futur, Saad Hariri, et des Forces libanaises, Samir Geagea, qui avaient jugé inutile l’appel à un dialogue national avant les législatives de mai 2022.

Gebran Bassil a d’ailleurs profité de la tribune de Baabda pour tirer à boulets rouges contre ses deux détracteurs, contestant leur discours et pour défendre le projet de décentralisation administrative et financière « prévu par l’accord de Taëf ». « Il est impératif que la décentralisation administrative soit aussi financière », a-t-il insisté, estimant que celle-ci doit être examinée « dans le cadre d’un projet de réforme politique, fondé sur les dispositions de Taëf en vue d’abolir le confessionnalisme et non seulement le confessionnalisme politique, pour aboutir à un Etat laïque ». Pas un mot sur les réformes structurelles que le Liban est pressé de lancer afin de pouvoir bénéficier d’aides internationales indispensables à son rétablissement/
Ce que Gebran Bassil n’a pas cependant dit, c’est comment une classe dirigeante qui a lamentablement échoué dans la gestion des affaires publiques, parce qu’elle fait passer ses propres intérêts avant ceux de l’Etat, et qui s’est distinguée par son absence de vision, peut aujourd’hui prétendre pouvoir poser les jalons d’un nouveau Liban, indépendamment des calculs et des intérêts politiciens qu’elle continue de mettre en avant.
M. Bassil a dans le même temps lancé une nouvelle pique à l’encontre du tandem chiite, Amal et le Hezbollah, ainsi qu’au Premier ministre, Nagib Mikati, en fustigeant ceux qui bloquent la reprise des réunions du gouvernement. Il a dénoncé « un plan politique programmé avant les élections pour faire flamber le dollar, interdire l’audit juri-comptable et empêcher la justice d’assumer son rôle ».
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