Télécoms: le gouvernement multiplie par 7 les tarifs d’Ogero

Le Conseil des ministres s’est réuni jeudi sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati. Les ministres ont poursuivi l’examen du projet de budget pour l’exercice 2023 et ont approuvé l’augmentation de la tarification des services de téléphonie et d’internet délivrés par Ogero, le fournisseur public.
Le Conseil des ministres a approuvé jeudi la demande formulée par le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, pour augmenter de sept fois la tarification des services fournis par Ogero. Une mesure nécessaire pour assurer la pérennité des services du fournisseur public, comme l’affirme à Ici Beyrouth M. Corm.
«Ces nouvelles rentrées vont permettre de couvrir les dépenses du ministère, en termes de salaires et de maintenance du réseau, explique M. Corm. Les Télécoms ne devraient plus être en difficulté financière ni avoir besoin de réclamer des avances au Trésor.»
Malgré ces augmentations, les tarifs restent raisonnables, affirme M. Corm. Il explique ainsi que le ministère proposera deux plans pour Internet via Ogero: le premier, de 80 gigabits au prix de 420.000 livres, soit 4,5 dollars, et le second de 100 gigabits à 630.000 livres, soit 6,7 dollars. Quant à la téléphonie fixe, les 1.000 minutes en communication locale seront facturées 200.000 livres.
Cette nouvelle tarification doit être publiée dans le Journal officiel et sera sans doute effective à partir du 1ᵉʳ septembre, note M. Corm. Et de préciser que la sécurisation des 9 millions de dollars, pour pouvoir acheter du carburant, sera abordée lors du prochain Conseil des ministres, qui devrait se tenir lundi 7 août. «Ce fuel est nécessaire pour faire fonctionner les générateurs d’Ogero, sachant que la somme voulue n’est pas mentionnée dans le projet de budget pour l’exercice 2023», précise-t-il.
Budget 2023
Réuni sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati, le gouvernement a par ailleurs chargé le ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, de prendre les mesures nécessaires pour acheter du blé, conformément aux dispositions de l’accord de prêt convenu avec la Banque mondiale (BM).

À l’ordre du jour également, le projet de loi sur le budget 2023. Une réunion supplémentaire devrait se tenir lundi pour finaliser l’examen de ce document.
Lors de la réunion, le gouvernement a aussi pris connaissance du contrat de gestion du secteur postal remporté par Merit-Colis Privé France qui sera présenté à la Cour des comptes. Il a en outre approuvé un projet de décret visant à cadrer 956 vacataires de l’Université libanaise.
Sécurisation des salaires des fonctionnaires
Le gouvernement, qui devait entendre les explications détaillées du premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, assurant l’intérim à la tête de la Banque du Liban, n’a pas planché sur les exigences de ce dernier pour organiser le processus par lequel le gouvernement pourrait s’endetter en dollars de la BDL. Le ministre sortant des Finances, Youssef el-Khalil, a affirmé à cet égard à Ici Beyrouth que, contrairement aux informations rapportées dans certains médias, Najib Mikati ne l’a pas chargé de discuter avec M. Mansouri de cette question. Il l’a plutôt chargé de «prendre les mesures qui s’imposent en vue de faciliter le travail des vice-gouverneurs de la BDL et de trouver la formule adéquate pour adopter les décisions qui relèvent de l’entité». Il a également prié M. Khalil de communiquer régulièrement au Conseil des ministres le résultat de ses démarches.
M. Khalil a assuré, en outre, déployer tous les efforts pour sécuriser les salaires des fonctionnaires. Il a, par ailleurs, remis à M. Mikati les rapports de la firme de conseil Oliver Wyman et de la société KPMG mandatées par le gouvernement libanais pour procéder à l’audit financier et comptable des comptes de la Banque du Liban (BDL).
Signalons enfin qu’un Conseil des ministres devrait se tenir le 17 août, avec à l’ordre du jour notamment le dossier pédagogique et l’entretien des routes.
 
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