Il est des jours comme un certain jeudi 30 décembre, qui bouclent une semaine, un mois, une année où, bien lasses, nous allons les pieds lourds et les épaules endolories à l’entrepôt pour retrouver nos fidèles compagnes de mission, afin de préparer les envois à partir de Lyon vers notre pays, de l’autre côté de la Méditerranée.
Ces nombreux jours-là, où nous nous retrouvons à seulement deux ou trois dans la froidure et l’humidité de l’hiver en train de manipuler un transpalette, hisser à 2 mètres un carton, nous tordre en tous sens pour filmer une palette ou traiter 20 m3 de dons, ces jours-là, nous ne gardons la foi en cette mission que nous nous sommes fixée qu’en nous disant: «Ce jouet-là fera plaisir!», «Tu as vu ce médicament? Il en vaut vraiment la peine!» et «Ce carton de pansements pour grands brûlés, il va bien dépanner!»...
Et puis les heures s’écoulent. Et voilà qu’une puis deux, puis plusieurs personnes connues ou jamais vues passent par chez nous pour apporter des dons, voir à quoi ressemble notre repaire ou nous donner un coup de main en famille. L’entrepôt bruisse d’activité à la sombre lueur de deux lampes blafardes et des torches de nos téléphones; les rires fusent à la joie d’avoir fini une palette.
Et ensuite, fin d’année oblige, des dons financiers arrivent, des inconnus encouragent l’action du collectif; on aurait pu choisir n’importe quelle association, mais non, on choisit le collectif Solidarité Lyon Beyrouth.
Et là, la magie opère. Les pieds s’allègent, les épaules se redressent, nous ne sommes plus seules, tout cela a du sens et pas seulement pour nous.
Mais qui sommes-nous donc? Qui est ce collectif?
Le collectif Solidarité Lyon Beyrouth a été fondé par une dizaine de Franco-Libanais voulant à tout prix soutenir leurs compatriotes juste après l’explosion du 4 août 2020. Le choc était immense et nul ne pouvait rester là, les bras ballants en regardant les informations hallucinantes qui arrivaient de Beyrouth.
Le collectif réunit des particuliers et des associations de tous bords, toutes cultures et toutes religions, Lyonnais de longue date ou arrivés du Liban la veille. Cela, ajouté aux anniversaires des bénévoles, permet de trinquer fréquemment au prompt rétablissement du Liban. Nous n’oublions jamais que nous venons du pays de Bacchus et vivons dans la plus importante région viticole de France...
L’action se déroule dans la banlieue est de Lyon à Saint Priest. Le maire de la ville, Gilles Gascon, a répondu présent dès la première heure et la ville nous accompagne activement depuis lors.
L’objectif du collectif est de soutenir, autant que possible, nos compatriotes libanais qui en auraient besoin sans distinction de religion, d'origine, de préférence politique ou de localisation géographique.
Déjà 550 m3 de produits de première nécessité ont été distribués au Liban pour venir en aide aux victimes de l’explosion et de la crise économique qui ravage notre pays. Déjà 9 et bientôt…15 containers.
Les dons arrivent de toute la France, à l’instar des particuliers, les entreprises et ONG se mobilisent. Des partenariats forts nous permettent de mener à bien cette action: l’AISP (ex-casques bleus), Famar Lyon, Byblos Group et tant d’autres. La fondation CMA CGM et l’équipe de CEVA Logistics contribuent par leur générosité et leur bienveillance à rendre nos actions envisageables.
Au bout de la chaîne, Arcenciel! Une équipe formidable, une structure reconnue de tous, un impact international. Et notre correspondante locale, qui œuvre bénévolement avec l’équipe d’Arcenciel pour répartir aussi efficacement que possible les dons arrivés de France.
En ce début d’année, j’ai une pensée émue pour Francine, gentille Lyonnaise de 85 printemps qui, malgré ses problèmes de santé, m’appela un soir de novembre pour me demander: «Vous me direz ce que je peux envoyer? Vous pensez que du chocolat ferait plaisir? Qu’est-ce qu’ils préfèrent, du lait ou du noir?»
Chère Francine de Noël, je vous souhaite une douce et sereine année. Je sais que vous partagez ces vœux avec moi et les adressez du fond du cœur aux Libanais, aux Français et à vous tous qui pensez au peuple du Liban.
Ces nombreux jours-là, où nous nous retrouvons à seulement deux ou trois dans la froidure et l’humidité de l’hiver en train de manipuler un transpalette, hisser à 2 mètres un carton, nous tordre en tous sens pour filmer une palette ou traiter 20 m3 de dons, ces jours-là, nous ne gardons la foi en cette mission que nous nous sommes fixée qu’en nous disant: «Ce jouet-là fera plaisir!», «Tu as vu ce médicament? Il en vaut vraiment la peine!» et «Ce carton de pansements pour grands brûlés, il va bien dépanner!»...
Et puis les heures s’écoulent. Et voilà qu’une puis deux, puis plusieurs personnes connues ou jamais vues passent par chez nous pour apporter des dons, voir à quoi ressemble notre repaire ou nous donner un coup de main en famille. L’entrepôt bruisse d’activité à la sombre lueur de deux lampes blafardes et des torches de nos téléphones; les rires fusent à la joie d’avoir fini une palette.
Et ensuite, fin d’année oblige, des dons financiers arrivent, des inconnus encouragent l’action du collectif; on aurait pu choisir n’importe quelle association, mais non, on choisit le collectif Solidarité Lyon Beyrouth.
Et là, la magie opère. Les pieds s’allègent, les épaules se redressent, nous ne sommes plus seules, tout cela a du sens et pas seulement pour nous.
Mais qui sommes-nous donc? Qui est ce collectif?
Le collectif Solidarité Lyon Beyrouth a été fondé par une dizaine de Franco-Libanais voulant à tout prix soutenir leurs compatriotes juste après l’explosion du 4 août 2020. Le choc était immense et nul ne pouvait rester là, les bras ballants en regardant les informations hallucinantes qui arrivaient de Beyrouth.
Le collectif réunit des particuliers et des associations de tous bords, toutes cultures et toutes religions, Lyonnais de longue date ou arrivés du Liban la veille. Cela, ajouté aux anniversaires des bénévoles, permet de trinquer fréquemment au prompt rétablissement du Liban. Nous n’oublions jamais que nous venons du pays de Bacchus et vivons dans la plus importante région viticole de France...
L’action se déroule dans la banlieue est de Lyon à Saint Priest. Le maire de la ville, Gilles Gascon, a répondu présent dès la première heure et la ville nous accompagne activement depuis lors.
L’objectif du collectif est de soutenir, autant que possible, nos compatriotes libanais qui en auraient besoin sans distinction de religion, d'origine, de préférence politique ou de localisation géographique.
Déjà 550 m3 de produits de première nécessité ont été distribués au Liban pour venir en aide aux victimes de l’explosion et de la crise économique qui ravage notre pays. Déjà 9 et bientôt…15 containers.
Les dons arrivent de toute la France, à l’instar des particuliers, les entreprises et ONG se mobilisent. Des partenariats forts nous permettent de mener à bien cette action: l’AISP (ex-casques bleus), Famar Lyon, Byblos Group et tant d’autres. La fondation CMA CGM et l’équipe de CEVA Logistics contribuent par leur générosité et leur bienveillance à rendre nos actions envisageables.
Au bout de la chaîne, Arcenciel! Une équipe formidable, une structure reconnue de tous, un impact international. Et notre correspondante locale, qui œuvre bénévolement avec l’équipe d’Arcenciel pour répartir aussi efficacement que possible les dons arrivés de France.
En ce début d’année, j’ai une pensée émue pour Francine, gentille Lyonnaise de 85 printemps qui, malgré ses problèmes de santé, m’appela un soir de novembre pour me demander: «Vous me direz ce que je peux envoyer? Vous pensez que du chocolat ferait plaisir? Qu’est-ce qu’ils préfèrent, du lait ou du noir?»
Chère Francine de Noël, je vous souhaite une douce et sereine année. Je sais que vous partagez ces vœux avec moi et les adressez du fond du cœur aux Libanais, aux Français et à vous tous qui pensez au peuple du Liban.
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