©Photos Dalati et Nohra
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Les sujets à l’ordre du jour du Conseil des ministres, jeudi, et le débat les entourant ont montré à quel point la crise financière pèse sur le pays.
En deux mots, l’État n’a plus les moyens de financer des services aussi basiques que le nettoyage des caniveaux avant la saison des pluies. Le gouvernement s’évertue à trouver des solutions temporaires à une avalanche de crises dans le seul but d’éviter un effondrement total, en attendant que le Parlement se résigne à élire un nouveau président. Ou, pour être plus précis, en attendant que le tandem Amal-Hezbollah se résigne à «libérer» la présidentielle, otage de leur obstination à vouloir hisser leur candidat à la tête de l’État.
Le Premier ministre désigné, Najib Mikati, qui peine à gérer cette avalanche de crises énumérées à tour de rôle par les ministres, jeudi, a fait part de son ras-le-bol à l’ouverture de la réunion du gouvernement. Mais, curieusement, au lieu de s'attaquer aux parties politiques responsables de la paralysie de l’État parce qu’elles s’obstinent à vouloir imposer leur volonté dans le choix du futur président, M. Mikati s’en est pris à celles qui ont boycotté la réunion parlementaire de jeudi pour protester contre une atteinte à la Constitution (le Parlement ne peut pas légiférer en cas de vacance à la tête de l’État, car il devient un collège électoral et doit élire un président avant toute autre chose) et une banalisation du vide au niveau de la magistrature suprême.
À aucun moment dans son allocution, M. Mikati n’a évoqué le blocage qui empêche les institutions de fonctionner normalement. Il a en revanche dressé un véritable réquisitoire contre les boycotteurs et jugé «primordial que le Parlement se réunisse pour adopter l’ensemble des textes de lois en rapport avec le plan de redressement économique». Ce faisant, il confirme pourtant une banalisation de la vacance institutionnelle. «La Chambre ne tient pas de réunions et le gouvernement est la cible de critiques alors que la situation dans le pays a atteint un degré extrêmement difficile et dangereux», a-t-il lancé.
«Nos ressources s'épuisent et nous sommes entrés dans une étape particulièrement difficile. Durant mon entretien ce matin avec le président (de la Chambre) Nabih Berry, j’ai relevé qu’il n’est plus possible de poursuivre sur cette voie», a-t-il dit, mettant en garde contre les conséquences d’un maintien de l’économie du cash en l’absence d’une restructuration des banques.
La rentrée scolaire
Il faut préciser que le gouvernement fait face à deux difficultés liées au fait qu’il n’a plus les moyens de sa politique. D’une part, la Banque du Liban, sous la direction du premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, refuse de puiser dans ses réserves pour financer l’État, et le Parlement est dans l’incapacité de se réunir pour adopter les lois permettant au gouvernement de gérer les affaires publiques.
Durant sa réunion jeudi, le gouvernement a quand même approuvé une avance du Trésor au ministère de l’Éducation pour éviter que l’année scolaire dans le secteur ne soit compromise.
L’avance accordée couvre seulement une partie de la somme réclamée par le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, à savoir 150 millions de dollars, pour faire face aux dépenses de l’année scolaire 2023-2024 dans le secteur public.
Elle s’élève à 500 milliards de livres libanaises, soit près de 50 millions de dollars, qui couvriraient les dépenses du premier trimestre.
M. Halabi a souligné qu’il a aussi réclamé en Conseil des ministres qu’une partie des salaires des enseignants du public leur soit versée en dollars, afin de les encourager à assumer leur mission.
Avant le début de la réunion, le ministre sortant des Finances, Youssef el-Khalil, avait été interrogé sur le point de savoir comment la somme réclamée par le ministère de l’Éducation allait être assurée. Il avait répondu de manière évasive: «Grâce à notre travail et aux dons».
Dans le même temps, son collègue des Télécoms, Johnny Corm, soulignait que le ministère de la Santé a besoin chaque mois de 35 millions de dollars pour financer des dépenses urgentes, dont l’achat de médicaments pour les maladies chroniques. Interrogé au sujet des fonds qui doivent également être alloués à titre mensuel aux Télécoms, il a soupiré: «Dieu nous aidera».
Le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, a pour sa part annoncé qu’il manque de fonds pour nettoyer les routes et les caniveaux avant la saison des pluies et que le Conseil des ministres doit plancher sur ce dossier lors de la prochaine réunion. Il a abordé la crise de l’électricité due à l’absence de fonds pour payer la compagnie qui régit la centrale de Zahrani, mais s’est voulu rassurant en expliquant que des plans d’urgence ont été prévus pour les ports et l’aéroport.
Sur un autre plan, le ministre sortant de l’Information, Ziad Makari, qui a annoncé les résolutions officielles, a indiqué que le gouvernement a donné son feu vert à la désignation d’élèves officiers auprès des services de sécurité. Il a aussi approuvé un addendum aux accords signés entre le Liban et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) concernant la transmission des données personnelles des déplacés syriens au Liban».
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Les sujets à l’ordre du jour du Conseil des ministres, jeudi, et le débat les entourant ont montré à quel point la crise financière pèse sur le pays.
En deux mots, l’État n’a plus les moyens de financer des services aussi basiques que le nettoyage des caniveaux avant la saison des pluies. Le gouvernement s’évertue à trouver des solutions temporaires à une avalanche de crises dans le seul but d’éviter un effondrement total, en attendant que le Parlement se résigne à élire un nouveau président. Ou, pour être plus précis, en attendant que le tandem Amal-Hezbollah se résigne à «libérer» la présidentielle, otage de leur obstination à vouloir hisser leur candidat à la tête de l’État.
Le Premier ministre désigné, Najib Mikati, qui peine à gérer cette avalanche de crises énumérées à tour de rôle par les ministres, jeudi, a fait part de son ras-le-bol à l’ouverture de la réunion du gouvernement. Mais, curieusement, au lieu de s'attaquer aux parties politiques responsables de la paralysie de l’État parce qu’elles s’obstinent à vouloir imposer leur volonté dans le choix du futur président, M. Mikati s’en est pris à celles qui ont boycotté la réunion parlementaire de jeudi pour protester contre une atteinte à la Constitution (le Parlement ne peut pas légiférer en cas de vacance à la tête de l’État, car il devient un collège électoral et doit élire un président avant toute autre chose) et une banalisation du vide au niveau de la magistrature suprême.
À aucun moment dans son allocution, M. Mikati n’a évoqué le blocage qui empêche les institutions de fonctionner normalement. Il a en revanche dressé un véritable réquisitoire contre les boycotteurs et jugé «primordial que le Parlement se réunisse pour adopter l’ensemble des textes de lois en rapport avec le plan de redressement économique». Ce faisant, il confirme pourtant une banalisation de la vacance institutionnelle. «La Chambre ne tient pas de réunions et le gouvernement est la cible de critiques alors que la situation dans le pays a atteint un degré extrêmement difficile et dangereux», a-t-il lancé.
«Nos ressources s'épuisent et nous sommes entrés dans une étape particulièrement difficile. Durant mon entretien ce matin avec le président (de la Chambre) Nabih Berry, j’ai relevé qu’il n’est plus possible de poursuivre sur cette voie», a-t-il dit, mettant en garde contre les conséquences d’un maintien de l’économie du cash en l’absence d’une restructuration des banques.
La rentrée scolaire
Il faut préciser que le gouvernement fait face à deux difficultés liées au fait qu’il n’a plus les moyens de sa politique. D’une part, la Banque du Liban, sous la direction du premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, refuse de puiser dans ses réserves pour financer l’État, et le Parlement est dans l’incapacité de se réunir pour adopter les lois permettant au gouvernement de gérer les affaires publiques.
Durant sa réunion jeudi, le gouvernement a quand même approuvé une avance du Trésor au ministère de l’Éducation pour éviter que l’année scolaire dans le secteur ne soit compromise.
L’avance accordée couvre seulement une partie de la somme réclamée par le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, à savoir 150 millions de dollars, pour faire face aux dépenses de l’année scolaire 2023-2024 dans le secteur public.
Elle s’élève à 500 milliards de livres libanaises, soit près de 50 millions de dollars, qui couvriraient les dépenses du premier trimestre.
M. Halabi a souligné qu’il a aussi réclamé en Conseil des ministres qu’une partie des salaires des enseignants du public leur soit versée en dollars, afin de les encourager à assumer leur mission.
Avant le début de la réunion, le ministre sortant des Finances, Youssef el-Khalil, avait été interrogé sur le point de savoir comment la somme réclamée par le ministère de l’Éducation allait être assurée. Il avait répondu de manière évasive: «Grâce à notre travail et aux dons».
Dans le même temps, son collègue des Télécoms, Johnny Corm, soulignait que le ministère de la Santé a besoin chaque mois de 35 millions de dollars pour financer des dépenses urgentes, dont l’achat de médicaments pour les maladies chroniques. Interrogé au sujet des fonds qui doivent également être alloués à titre mensuel aux Télécoms, il a soupiré: «Dieu nous aidera».
Le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, a pour sa part annoncé qu’il manque de fonds pour nettoyer les routes et les caniveaux avant la saison des pluies et que le Conseil des ministres doit plancher sur ce dossier lors de la prochaine réunion. Il a abordé la crise de l’électricité due à l’absence de fonds pour payer la compagnie qui régit la centrale de Zahrani, mais s’est voulu rassurant en expliquant que des plans d’urgence ont été prévus pour les ports et l’aéroport.
Sur un autre plan, le ministre sortant de l’Information, Ziad Makari, qui a annoncé les résolutions officielles, a indiqué que le gouvernement a donné son feu vert à la désignation d’élèves officiers auprès des services de sécurité. Il a aussi approuvé un addendum aux accords signés entre le Liban et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) concernant la transmission des données personnelles des déplacés syriens au Liban».
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