Plainte contre le président iranien du Comité paralympique
©(Photo de Emmanuel DUNAND/AFP)
Deux associations ont déposé une plainte à Paris contre Ghafoor Kargari, président iranien du Comité national paralympique 2024, qui est actuellement en visite en France. Les accusations portées contre lui incluent des allégations de torture et des soupçons de crimes contre l'humanité.

Deux associations ont porté plainte lundi à Paris contre Ghafoor Kargari, président iranien du Comité national paralympique 2024 actuellement en visite en France, qu'elles accusent de torture et soupçonnent de crimes contre l'humanité.

M. Kargari, membre de l'armée idéologique de la République islamique, est actuellement en région parisienne dans le cadre du séminaire des chefs de mission des comités paralympiques, a confirmé le Comité d'organisation (Cojo) à l'AFP.

La délivrance d'un visa par les pouvoirs publics français, puis la venue de M. Kargari, sont "une faute politique et éthique", s'est indigné Me Emmanuel Daoud, avocat du collectif français Femme Azadi et de l'ONG suédoise House of Liberty.

Les deux associations présentent Ghafoor Kargari, né en 1962, comme un "ancien commandant et membre éminent de la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique" (CGRI), l'armée idéologique de la République islamique.


"Le CGRI et le groupe Al-Qods ont été à la pointe de la répression violente des mouvements pacifiques de lutte pour la démocratie, les droits civiques et l'égalité entre les femmes et les hommes en Iran", accuse la plainte, consultée par l'AFP et déposée auprès du parquet national antiterroriste.

Le dernier mouvement de contestation en Iran a été déclenché par la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune femme décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs, qui lui reprochait de ne pas avoir respecté l'obligation du voile.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées au cours des manifestations de l'automne 2022, tandis que des milliers de personnes étaient arrêtées, accusées par les autorités de participer à des "émeutes" fomentées par les pays occidentaux.

La venue de M. Kargari en France est "un affront et une insulte pour toutes les victimes de la répression iranienne, à commencer par les femmes", a estimé Me Daoud auprès de l'AFP.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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