©Crédit photo : Joel Saget- AFP
Dans la vie, Claude Lelouch parle comme ses personnages : d'amour, d'amitié et de hasard. L'octogénaire avait promis que son cinquantième film, en salles mercredi, serait le dernier, mais il n'a pas pu s'empêcher de changer d'avis.
"L'amour, c'est plus beau que la vie" est un film aussi "lelouchien" que son titre: avec ses dialogues improvisés, sa narration impressionniste, guidée par le hasard, ses flashbacks entremêlés, il ne fera certainement pas l'unanimité.
Il raconte l'improbable coup de coeur entre Gérard (Gérard Darmon), incorrigible fumeur qui se sait condamné par la maladie et Sandrine (Sandrine Bonnaire), souteneuse pour une agence d'escort girls, envoyée en service commandé par les amis du premier, pour lui faire connaître une dernière fois l'amour.
L'auteur d'œuvres cultes comme "Un homme et une femme" (1966), ou "L'aventure c'est l'aventure" (1972), mais aussi de films éreintés par la critique, boudés par le public, voire parfois les deux, l'avait annoncé comme son ultime long-métrage, mais les adieux pourraient s’éterniser : Lelouch, 84 ans, veut désormais en faire le premier volet d'une trilogie d'au revoir.
"J'ai envie avec cette trilogie d'aller au bout de mes observations" sur la vie, explique-t-il à l'AFP, dans les lourds fauteuils de cuir de son antre, un restaurant-bar salle de projection à un jet de pierre de l'Arc de Triomphe. "Au départ, je voulais faire un seul film, mais il aurait duré six heures et personne n'aurait été le voir!".
"Tout ce qui a donné un sens à ma vie, je veux dire l'amour, l'amitié, l'argent, est dans ce film. La vie et la mort me fascinent", poursuit-il. "Mon scénariste a une imagination colossale: c'est la vie".
- "Spontanéité" -
On croise dans le film aussi bien Robert Hossein pour sa dernière apparition avant son décès que Béatrice Dalle dans la peau du Diable, Kev Adams que Lino Ventura ("La Bonne année", un Lelouch de 1973, convoqué en images d'archives), dans des scènes parfois sans lien évident entre elles, mais souvent hantées par la question de la mort.
L'acteur Ary Abittan -- qui a depuis été mis en examen pour viol -- interprète l'un des rôles principaux, celui d'un des amis de Gérard, aux côtés de Philippe Lelouche.
Dans le film, imaginé à l'origine comme un tour du monde avant que la pandémie s'en mêle, et qui se passe finalement quasi uniquement à Montmartre, Gérard fait "un dernier plein d'amour" auprès de Sandrine. "Ce film est un mélange de genres comme tous mes films. J'adore mélanger les genres, car la vie est comme ça, les bonnes nouvelles et les mauvaises nouvelles alternent en permanence", confie Lelouch.
Comme souvent chez lui, les dialogues ont été largement improvisés, soufflés à l'oreille pendant le tournage.
"Ce que j'aime chez les acteurs, c'est quand ils cessent de jouer, c'est qu'en un seul coup, ils oublient qu'ils sont là pour faire semblant et redeviennent des êtres humains", explique celui qui en six décennies a fait tourner aussi bien Jean-Louis Trintignant que Belmondo, Jacques Villeret que Johnny Hallyday.
"J'adore la spontanéité, j'aimerais qu'on dise de moi que j'étais le metteur en scène de la spontanéité, de ce qui est à mi-chemin entre le mensonge et la vérité", ajoute-t-il.
À l'heure du bilan, Claude Lelouch est fier d'avoir fondé deux familles, ses sept enfants, mais aussi ses cinquante films: "mes cinquante enfants qui partagent tous le même ADN".
"J'ai toujours été un homme très critiqué parce que j'ai beaucoup agacé", reconnaît le réalisateur, qui se décrit comme "un cinéaste amateur qui veut le rester, qui fait ses films par amour".
"J'ai appris de mes échecs, de mes souffrances. Et là, maintenant, je vais essayer de ne pas faire le film de trop".
© Agence France-Presse
Par François BECKER
"L'amour, c'est plus beau que la vie" est un film aussi "lelouchien" que son titre: avec ses dialogues improvisés, sa narration impressionniste, guidée par le hasard, ses flashbacks entremêlés, il ne fera certainement pas l'unanimité.
Il raconte l'improbable coup de coeur entre Gérard (Gérard Darmon), incorrigible fumeur qui se sait condamné par la maladie et Sandrine (Sandrine Bonnaire), souteneuse pour une agence d'escort girls, envoyée en service commandé par les amis du premier, pour lui faire connaître une dernière fois l'amour.
L'auteur d'œuvres cultes comme "Un homme et une femme" (1966), ou "L'aventure c'est l'aventure" (1972), mais aussi de films éreintés par la critique, boudés par le public, voire parfois les deux, l'avait annoncé comme son ultime long-métrage, mais les adieux pourraient s’éterniser : Lelouch, 84 ans, veut désormais en faire le premier volet d'une trilogie d'au revoir.
"J'ai envie avec cette trilogie d'aller au bout de mes observations" sur la vie, explique-t-il à l'AFP, dans les lourds fauteuils de cuir de son antre, un restaurant-bar salle de projection à un jet de pierre de l'Arc de Triomphe. "Au départ, je voulais faire un seul film, mais il aurait duré six heures et personne n'aurait été le voir!".
"Tout ce qui a donné un sens à ma vie, je veux dire l'amour, l'amitié, l'argent, est dans ce film. La vie et la mort me fascinent", poursuit-il. "Mon scénariste a une imagination colossale: c'est la vie".
- "Spontanéité" -
On croise dans le film aussi bien Robert Hossein pour sa dernière apparition avant son décès que Béatrice Dalle dans la peau du Diable, Kev Adams que Lino Ventura ("La Bonne année", un Lelouch de 1973, convoqué en images d'archives), dans des scènes parfois sans lien évident entre elles, mais souvent hantées par la question de la mort.
L'acteur Ary Abittan -- qui a depuis été mis en examen pour viol -- interprète l'un des rôles principaux, celui d'un des amis de Gérard, aux côtés de Philippe Lelouche.
Dans le film, imaginé à l'origine comme un tour du monde avant que la pandémie s'en mêle, et qui se passe finalement quasi uniquement à Montmartre, Gérard fait "un dernier plein d'amour" auprès de Sandrine. "Ce film est un mélange de genres comme tous mes films. J'adore mélanger les genres, car la vie est comme ça, les bonnes nouvelles et les mauvaises nouvelles alternent en permanence", confie Lelouch.
Comme souvent chez lui, les dialogues ont été largement improvisés, soufflés à l'oreille pendant le tournage.
"Ce que j'aime chez les acteurs, c'est quand ils cessent de jouer, c'est qu'en un seul coup, ils oublient qu'ils sont là pour faire semblant et redeviennent des êtres humains", explique celui qui en six décennies a fait tourner aussi bien Jean-Louis Trintignant que Belmondo, Jacques Villeret que Johnny Hallyday.
"J'adore la spontanéité, j'aimerais qu'on dise de moi que j'étais le metteur en scène de la spontanéité, de ce qui est à mi-chemin entre le mensonge et la vérité", ajoute-t-il.
À l'heure du bilan, Claude Lelouch est fier d'avoir fondé deux familles, ses sept enfants, mais aussi ses cinquante films: "mes cinquante enfants qui partagent tous le même ADN".
"J'ai toujours été un homme très critiqué parce que j'ai beaucoup agacé", reconnaît le réalisateur, qui se décrit comme "un cinéaste amateur qui veut le rester, qui fait ses films par amour".
"J'ai appris de mes échecs, de mes souffrances. Et là, maintenant, je vais essayer de ne pas faire le film de trop".
© Agence France-Presse
Par François BECKER
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