©©Fabrice Coffrini/AFP
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, s'est dit lundi favorable à une enquête internationale sur l'explosion, il y a trois ans dans le port de Beyrouth, déplorant qu'«aucune responsabilité n'a été établie» jusqu'ici dans cette affaire, rapporte l’AFP dans une dépêche datée de Genève.
«Au Liban, trois ans après l'explosion de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et 7.000 blessés, dont plus de 1.000 enfants, aucune responsabilité n'a été établie», a relevé Volker Türk devant le Conseil des droits de l'Homme.
«Bien au contraire, de nombreuses inquiétudes ont émergé à propos des interférences dans l'enquête, dans un contexte de grave crise économique et sociale et de gouvernance faible. Il est donc peut-être temps d'envisager une mission d'établissement des faits internationale pour examiner les violations des droits humains liées à cette tragédie», a-t-il ajouté.
La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.
Une plainte a été déposée au nom des victimes américaines de l'explosion contre la compagnie américano-norvégienne de services géophysiques, TGS ASA. Elle était propriétaire de la société britannique Spectrum Geo, qui affrétait le M/V Rhosus, le navire qui transportait du nitrate d'ammonium qui a ensuite été déchargé à Beyrouth et a finalement explosé.
Les plaignants réclament 250 millions dollars de dommages et intérêts, ainsi qu'un procès avec des jurés.
Fin août, un juge texan a rejeté une requête déposée par TGS ASA pour que la plainte soit abandonnée.
La veille du troisième anniversaire de l'explosion, le 4 août 2923, 300 ONG dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ainsi que des familles de victimes, avaient réitéré leur appel à la constitution d'une commission d'enquête internationale.
Naggear: Une «évolution positive»
«Pour nous, c'est un pas très important, qui arrive après un long travail de lobbying», s'est réjoui Paul Naggear, commentant les propos de M. Türk. Sa fille de trois ans, Alexandra, avait été tuée dans l'explosion.
«C'est une évolution très positive qui a pour objectif d'être concrétisée idéalement en mars prochain avec une résolution», a-t-il déclaré à l'AFP.
«Cette commission, si tant est qu’elle vienne appuyer l'enquête locale, peut nous aider à avoir accès à des informations (...) que nous n'arrivons pas à obtenir», a réagi de son côté Mariana Fodoulian, qui a perdu sa sœur dans le drame.
Au Liban, un premier juge chargé de l'enquête en 2020 avait dû jeter l'éponge après avoir inculpé l'ex-Premier ministre Hassan Diab et trois anciens ministres.
Son successeur, Tarek Bitar, s'est à son tour attaqué à des responsables politiques mais le Parlement a refusé de lever l'immunité de députés inculpés, le ministère de l'Intérieur s'est opposé à l'interrogatoire d'officiers de haut rang et les forces de sécurité ont refusé d'exécuter des mandats d'arrêt.
Il a été contraint de suspendre son enquête pendant 13 mois, en raison de dizaines de poursuites à son encontre de la part de responsables politiques et d'autres intenses pressions.
En janvier dernier, il a repris son travail à la surprise générale. Il a alors été poursuivi pour insubordination par le procureur général après avoir inculpé plusieurs personnalités haut placées, une première dans l'histoire du Liban.
Le procureur a également ordonné la libération des 17 personnes détenues sans jugement depuis l'explosion.
Le département d'État américain avait estimé de son côté que «l'absence de progrès» dans l'enquête était «inacceptable», soulignant «la nécessité d'une réforme judiciaire».
Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a salué cette initiative en rappelant que "les FL avaient réclamé une enquête internationale dès la survenue de l’explosion du port".
Et d’ajouter: "Il est impossible d’accéder à la vérité au Liban tant que le camp de la Moumanaa (axe Hezbollah-Iran-Syrie) domine l’État et ses institutions, et camoufle les faits en sapant la justice".
M. Geagea a souhaité "la mise en pratique immédiate de la décision annoncée par M. Türk afin que la justice soit rétablie".
«Au Liban, trois ans après l'explosion de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et 7.000 blessés, dont plus de 1.000 enfants, aucune responsabilité n'a été établie», a relevé Volker Türk devant le Conseil des droits de l'Homme.
«Bien au contraire, de nombreuses inquiétudes ont émergé à propos des interférences dans l'enquête, dans un contexte de grave crise économique et sociale et de gouvernance faible. Il est donc peut-être temps d'envisager une mission d'établissement des faits internationale pour examiner les violations des droits humains liées à cette tragédie», a-t-il ajouté.
La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.
Une plainte a été déposée au nom des victimes américaines de l'explosion contre la compagnie américano-norvégienne de services géophysiques, TGS ASA. Elle était propriétaire de la société britannique Spectrum Geo, qui affrétait le M/V Rhosus, le navire qui transportait du nitrate d'ammonium qui a ensuite été déchargé à Beyrouth et a finalement explosé.
Les plaignants réclament 250 millions dollars de dommages et intérêts, ainsi qu'un procès avec des jurés.
Fin août, un juge texan a rejeté une requête déposée par TGS ASA pour que la plainte soit abandonnée.
La veille du troisième anniversaire de l'explosion, le 4 août 2923, 300 ONG dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ainsi que des familles de victimes, avaient réitéré leur appel à la constitution d'une commission d'enquête internationale.
Naggear: Une «évolution positive»
«Pour nous, c'est un pas très important, qui arrive après un long travail de lobbying», s'est réjoui Paul Naggear, commentant les propos de M. Türk. Sa fille de trois ans, Alexandra, avait été tuée dans l'explosion.
«C'est une évolution très positive qui a pour objectif d'être concrétisée idéalement en mars prochain avec une résolution», a-t-il déclaré à l'AFP.
«Cette commission, si tant est qu’elle vienne appuyer l'enquête locale, peut nous aider à avoir accès à des informations (...) que nous n'arrivons pas à obtenir», a réagi de son côté Mariana Fodoulian, qui a perdu sa sœur dans le drame.
Au Liban, un premier juge chargé de l'enquête en 2020 avait dû jeter l'éponge après avoir inculpé l'ex-Premier ministre Hassan Diab et trois anciens ministres.
Son successeur, Tarek Bitar, s'est à son tour attaqué à des responsables politiques mais le Parlement a refusé de lever l'immunité de députés inculpés, le ministère de l'Intérieur s'est opposé à l'interrogatoire d'officiers de haut rang et les forces de sécurité ont refusé d'exécuter des mandats d'arrêt.
Il a été contraint de suspendre son enquête pendant 13 mois, en raison de dizaines de poursuites à son encontre de la part de responsables politiques et d'autres intenses pressions.
En janvier dernier, il a repris son travail à la surprise générale. Il a alors été poursuivi pour insubordination par le procureur général après avoir inculpé plusieurs personnalités haut placées, une première dans l'histoire du Liban.
Le procureur a également ordonné la libération des 17 personnes détenues sans jugement depuis l'explosion.
Le département d'État américain avait estimé de son côté que «l'absence de progrès» dans l'enquête était «inacceptable», soulignant «la nécessité d'une réforme judiciaire».
Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a salué cette initiative en rappelant que "les FL avaient réclamé une enquête internationale dès la survenue de l’explosion du port".
Et d’ajouter: "Il est impossible d’accéder à la vérité au Liban tant que le camp de la Moumanaa (axe Hezbollah-Iran-Syrie) domine l’État et ses institutions, et camoufle les faits en sapant la justice".
M. Geagea a souhaité "la mise en pratique immédiate de la décision annoncée par M. Türk afin que la justice soit rétablie".
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