La France a abandonné son initiative, mal partie, ouvrant la voie au Qatar pour un rôle qui ne ressemblera en rien à son rôle précédent joué à Doha, à l'exception de la création d'une opportunité pour l'élection d'un troisième candidat. Ce dernier est en réalité le premier candidat, dont le nom était initialement occulté, mais qui circulait le plus.
Avec l'échec de l'initiative française et de l'appel au dialogue lancé par le président du Parlement, Nabih Berry, le processus de la présidentielle est de nouveau sur la bonne voie et le duopole chiite (Amal-Hezbollah) a subi un revers qu'il n'avait pas anticipé.
Un analyste politique s'est demandé si le chef du législatif Nabih Berry a perdu son professionnalisme, du fait de sa récente performance, marquée par un manque de perspicacité et d'habileté, notamment en ce qui concerne son appel au dialogue. Celui-ci a été avorté de manière inattendue, une fois en raison de la résistance de l'opposition, et une autre fois à cause du chantage de Gebran Bassil qui, estimant qu’il ne saurait y avoir de dialogue sans lui, a multiplié les demandes et les exigences. Cela a conduit Berry à abandonner totalement l'idée de la conférence de dialogue.
Avec l'échec de la première et de la deuxième initiative française, et l’alignement de la France sur le choix du troisième candidat, toute l’approche de la France, qui avait misé sur la flexibilité iranienne à la dernière minute pour assurer le succès de cette initiative, a été totalement abandonnée. En déclarant ouvertement son soutien au troisième candidat, Le Drian a confirmé l'engagement total de Paris au sein du groupe des Cinq, tout comme son engagement absolu envers la feuille de route énoncée dans la déclaration de Doha, qui ne prête à aucune interprétation.
À la suite de ces deux événements, il n'est plus réaliste d'espérer le retour de Le Drian, car l’émissaire français est revenu avant même son retour, en exprimant sa position lors de ses rencontres au cours de sa dernière tournée – une position qu’il a explicitement réexprimée hier, infligeant ainsi un coup sévère à la conférence de dialogue de Berry et à ses idées, qui ne trompent même plus les plus crédules.
Après la position de Le Drian, l'option de l'initiative française en solitaire face au groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie Saoudite, Égypte, Qatar), n'est plus envisageable. La France est désormais contrainte de respecter la déclaration de Doha et d'annoncer la fin de son initiative en faveur de la feuille de route adoptée par le groupe des Cinq, auquel la France appartient désormais pleinement, en paroles et en actes.
La France a abandonné son initiative, mal partie, ouvrant ainsi la voie au Qatar pour un rôle qui ne ressemblera en rien à son rôle précédent joué à Doha, à l'exception de la création d'une opportunité pour l'élection d'un troisième candidat. Ce dernier est en réalité le premier candidat, dont le nom était initialement occulté, mais qui circulait le plus.
Quelles seront les options du Hezbollah? Restera-t-il attaché à son candidat Sleiman Frangié et pour combien de temps encore? La percée survenue après la rencontre entre le député Mohammad Raad et le général Joseph Aoun pourra-t-elle déboucher sur une nouvelle tentative de résoudre la question présidentielle? Il semble probable que le Qatar, engagé dans des négociations avec l'Iran, ne reviendra pas sur son initiative. De plus, si un président n’est pas élu d'ici la fin de l'année 2023, cela mènera au chaos.
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