Trump recadré en direct par le juge à son procès
©(Photo KENA BETANCUR / AFP)
L'ancien président américain Donald Trump assistait à l'un de ses procès au tribunal de Manhattan, en l'occurrence pour fraude sur la valeur de ses actifs immobiliers, mardi 3 octobre. Tandis qu'il y tentait de transformer l'occasion en tribune dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle de 2024, celui-ci s'est fait réprimandé en direct par le juge Arthur Engoron

Donald Trump s'est de nouveau présenté mardi au tribunal de Manhattan où il est jugé pour fraude sur la valeur de ses actifs immobiliers, un procès qu'il cherche à transformer en tribune, jusqu'à se voir sèchement réprimandé par son juge.

Le juge Arthur Engoron a déploré une publication "dégradante" de l'ancien président républicain qui s'en était pris un peu plus tôt sur son réseau Truth social à sa greffière, parlant d'elle comme de la "fiancée de (Chuck) Schumer", élu new-yorkais et chef de file des démocrates au Sénat.

"Les attaques personnelles contre des membres de mon équipe sont inacceptables", a tonné le magistrat, sans nommer Donald Trump, qui était assis en face de lui. La publication a été supprimée et le juge a donné l'ordre à toutes les parties de ne plus recommencer sous peine de sanctions.

Depuis l'ouverture de son procès, à chacune de ses arrivées dans la salle d'audience, ou lors des pauses, Donald Trump ne manque pas une occasion de dénoncer devant les caméras des journalistes "un simulacre" de justice, "un procès truqué" ou "frauduleux" et une "ingérence électorale" pour l'empêcher de revenir à la Maison Blanche en 2024.
L'empire Trump dans la balance

S'il ne risque pas d'aller en prison dans ce procès civil, il joue gros dans cette affaire, qui menace de lui faire perdre le contrôle de son empire économique, en plus de pénalités financières pouvant atteindre 250 millions de dollars.


Donald Trump, Eric Trump et un autre de ses fils, Donald Trump Jr, sont visés, avec d'autres dirigeants de la Trump Organization, par une plainte au civil de Letitia James, qui les accuse d'avoir gonflé leurs actifs de manière colossale pour obtenir des prêts plus favorables auprès des banques et de meilleures conditions d'assurance.

L'affaire porte sur de nombreuses autres propriétés immobilières de la Trump Organization, comme la Trump Tower ou l'immeuble du 40 Wall Street à New York, ainsi que des golfs.

Avant même le début du procès, le juge Engoron a estimé la semaine dernière dans une décision accablante pour Donald Trump que des "fraudes répétées" étaient établies, et que le parquet général avait démontré des surévaluations d'actifs entre "812 millions et 2,2 milliards de dollars par an" de 2014 à 2021.

En conséquence, le magistrat a ordonné le retrait des licences commerciales dans l'Etat de New York à Donald Trump et à ses fils dirigeants de la Trump Organization, ainsi que la confiscation des sociétés visées par la plainte, pour qu'elles soient confiées à des liquidateurs.

Malo Pinatel, with AFP
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