Les Emirats arabes unis n'ont pas tardé à riposter à l'attaque aux drones perpétrée lundi par les rebelles houthis du Yémen. La coalition arabe de soutien au gouvernement yéménite, dirigée par l'Arabie saoudite, a effectué des raids intenses sur les positions houthies. Les raids ont ciblé également la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles, qui sont armés et soutenus par l'Iran.
Les raids de la coalition ont fait au moins 14 morts selon des sources médicales.
Les Houthis ont affirmé lundi sur leur chaîne Al-Massira avoir "ciblé des installations et site émiratis importants et sensibles" à l'aide de missiles balistiques et de drones.
A Abou Dhabi, trois camions-citernes ont explosé "près des réservoirs de stockage" de la compagnie pétrolière d'Abou Dhabi, entraînant la mort d'un Pakistanais et de deux Indiens, a indiqué l'agence officielle émiratie WAM, en faisant état de six blessés.
L'attaque des rebelles a ouvert un nouveau front dans la guerre au Yémen et réduit encore un peu les espoirs d'un règlement du conflit, qui a déplacé des millions de personnes dans ce qui était déjà le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.
Les Etats-Unis ont promis de "faire rendre des comptes" aux insurgés, tandis que le Royaume-Uni, la France et l'Union européenne ont également condamné ces attaques.
"Ces attaques menacent la sécurité des Emirats arabes unis et la stabilité régionale", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Après avoir "condamné" la veille l'attaque des rebelles Houthis contre les Emirats, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "déplore les récentes frappes aériennes à Sanaa (...) qui ont fait de nombreuses victimes civiles", a déclaré mardi son porte-parole, ajoutant qu'il "rappelle [à toutes les parties] leurs obligations (...) à protéger les civils".
L'attaque rebelle contre Abou Dhabi fait suite à une recrudescence des combats au Yémen, où la Brigade des Géants, formée par les Emirats arabes unis, a opéré des avancées, chassant les rebelles de la province de Chabwa.
Ce revers a porté un coup à la campagne de plusieurs mois menée par les Houthis pour prendre le contrôle de Marib, capitale de la province voisine et dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen.
Plus tôt ce mois-ci, les Houthis avaient saisi en mer Rouge un bateau battant pavillon des Emirats arabes unis, assurant qu'il transportait du matériel militaire, une affirmation contestée par la coalition et Abou Dhabi. Les 11 membres d'équipage, dont sept sont Indiens, sont toujours retenus en otage.
La coalition intervient au Yémen depuis 2015 pour appuyer les forces gouvernementales contre les rebelles, qui ont pris le contrôle de Sanaa en 2014 puis de vastes pans du territoire de ce pays pauvre et ravagé par la guerre.
En sept ans, le conflit a tué 377000 personnes selon l'ONU, la grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme la faim, les maladies et la rareté de l'eau potable.
AFP
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