Beyrouth : Créons-nous nous-même nos propres mythes ? Ou alors tentons-nous toujours de leur donner raison ? D’aussi loin que je me souvienne, tout le monde s’accorde à dire que le Liban est comme le phénix, cet oiseau légendaire symbole de mort et de résurrection. Oui, et j’en suis témoin, le Liban n’est jamais vraiment mort. À chaque fois qu’on croyait voir arriver la fin, un soubresaut de vie faisait repartir la machine. Et nous faisions la une des journées autant pour notre mise à mort que pour « ce formidable miracle libanais ».
Je vous prie quand même d’excuser le titre de ma rubrique de cette semaine. Je vous prie de comprendre combien ce mot me rend agressive. Phénix ? Combien de phénix ? Une vie c’est une vie, jamais assez pour tout faire. Jamais assez pour tout vivre. Tout juste assez pour être témoin de mille morts et mille résurrections. C’est être né au Liban qui veut cela. Le Liban, tout petit pays enclavé, ouvert quand même sur la mer, mais une petite mer, condamné semble-t-il à mourir et renaitre dans un cycle ininterrompu. Et nous, natifs de ce bout de terre, condamnés aussi à être à la fois témoins, acteurs et victimes de ce processus infernal ininterrompu. Le phénix n’existe pas. C’est un oiseau légendaire, oiseau de feu, qui se consume et renait sans cesse. Et c’est avec beaucoup de fierté que souvent les Libanais comparent leur petit pays à cette légende venue d’ailleurs que nous nous sommes grandement appropriée. Mais combien de phénix ? Oui combien ? Et surtout jusqu’à quand ? Est-ce qu’à force de le répéter, de s’en enorgueillir, de s’en flatter, avons-nous sans vraiment le vouloir condamné notre pays à ne jamais vivre en paix ? Avons-nous sans vraiment le vouloir créé ce mythe, certes flamboyant, mais auréolé de feu, de cendre, de tragédies et de morts ? Avons-nous enfin, inconsciemment sans doute, contribué à cette autodestruction systématique, programmée et semble-t-il inéluctable ? D’après la légende, sentant sa fin venir, le phénix se construit un nid, y met le feu et se consume pour renaître en oisillon prêt à entamer sa nouvelle vie jusqu’à la répétition du rituel. Mais khalass ça suffit et tous les Libanais n’en peuvent plus. Les mythes sont aussi faits pour être déconstruits et nous devrions, pour une fois, décider de ne plus renaitre phénix, de détruire ce cliché qui nous détruit et de convenir qu’il est temps d’arrêter de mourir pour renaître. Et mythe pour mythe, avec le peu de forces qu’il nous reste, il serait grandement temps d’entamer les douze travaux d’Hercule pour faire de notre pays un pays éternel.
Je vous prie quand même d’excuser le titre de ma rubrique de cette semaine. Je vous prie de comprendre combien ce mot me rend agressive. Phénix ? Combien de phénix ? Une vie c’est une vie, jamais assez pour tout faire. Jamais assez pour tout vivre. Tout juste assez pour être témoin de mille morts et mille résurrections. C’est être né au Liban qui veut cela. Le Liban, tout petit pays enclavé, ouvert quand même sur la mer, mais une petite mer, condamné semble-t-il à mourir et renaitre dans un cycle ininterrompu. Et nous, natifs de ce bout de terre, condamnés aussi à être à la fois témoins, acteurs et victimes de ce processus infernal ininterrompu. Le phénix n’existe pas. C’est un oiseau légendaire, oiseau de feu, qui se consume et renait sans cesse. Et c’est avec beaucoup de fierté que souvent les Libanais comparent leur petit pays à cette légende venue d’ailleurs que nous nous sommes grandement appropriée. Mais combien de phénix ? Oui combien ? Et surtout jusqu’à quand ? Est-ce qu’à force de le répéter, de s’en enorgueillir, de s’en flatter, avons-nous sans vraiment le vouloir condamné notre pays à ne jamais vivre en paix ? Avons-nous sans vraiment le vouloir créé ce mythe, certes flamboyant, mais auréolé de feu, de cendre, de tragédies et de morts ? Avons-nous enfin, inconsciemment sans doute, contribué à cette autodestruction systématique, programmée et semble-t-il inéluctable ? D’après la légende, sentant sa fin venir, le phénix se construit un nid, y met le feu et se consume pour renaître en oisillon prêt à entamer sa nouvelle vie jusqu’à la répétition du rituel. Mais khalass ça suffit et tous les Libanais n’en peuvent plus. Les mythes sont aussi faits pour être déconstruits et nous devrions, pour une fois, décider de ne plus renaitre phénix, de détruire ce cliché qui nous détruit et de convenir qu’il est temps d’arrêter de mourir pour renaître. Et mythe pour mythe, avec le peu de forces qu’il nous reste, il serait grandement temps d’entamer les douze travaux d’Hercule pour faire de notre pays un pays éternel.
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