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L'Iran soutient le Hamas dans le conflit avec Israël, affichant son appui tout en niant toute implication directe. Les autorités iraniennes démentent toute participation active, même si elles encouragent la résistance palestinienne, ce qui pourrait affecter les relations régionales et le processus de normalisation entre Israël et certains pays arabes.
L'Iran se place en première ligne du soutien à l'offensive massive lancée par le Hamas contre Israël, son ennemi juré, tout en rejetant les accusations sur sa responsabilité directe dans le déclenchement de la guerre.
Cet appui est explicitement illustré par deux immenses banderoles déployées dans le centre de Téhéran: "La grande libération a commencé", proclame l'une d'elles, tandis que l'autre montre le damier noir et blanc du keffieh palestinien recouvrir graduellement le drapeau blanc et bleu israélien.
Ces bannières ont été installées quelques heures seulement après le déclenchement samedi de l'attaque "déluge d'Al-Aqsa" qui a totalement pris par surprise les Israéliens.
L'Iran a alors été l'un des premiers pays à saluer cette "fière opération" lancée par le Hamas, un mouvement que Téhéran défend ouvertement depuis de nombreuses années, même si leurs relations ont connu des hauts et des bas.
"L'Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne", a déclaré dimanche le président Ebrahim Raïssi. "Le régime sioniste et ses partisans (...) doivent être tenus pour responsables dans cette affaire".
Comme tous les dirigeants iraniens, M. Raïssi ne prononce jamais le nom d'Israël, dont Téhéran ne reconnait pas l'existence. Ce "régime usurpateur" est "un cancer" qui "sera sûrement éradiqué par le peuple palestinien", a affirmé la semaine dernière l'ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité du pays.
L'Iran a entretenu de bonnes relations avec Israël jusqu'à la révolution islamique de 1979, à partir de laquelle la cause palestinienne s'est imposée comme l'un des piliers de la diplomatie de Téhéran.
Malgré leur soutien publiquement affiché, les autorités ont démenti lundi avoir joué un rôle actif dans l'offensive du Hamas.
"L'Iran n'intervient pas dans les prises de décisions d'autres nations, y compris la Palestine", a affirmé le porte-parole de la diplomatie Nasser Kanani, jugeant que "les accusations liées au rôle de l'Iran" étaient "fondées sur des motifs politiques".
Peu auparavant, la mission permanente de l'Iran à l'ONU avait réfuté des informations du Wall Street Journal indiquant que des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique, l'armée idéologique de la République islamique, avaient préparé avec le Hamas les incursions aériennes, terrestres et maritimes sur le territoire israélien.
Lors de sa visite au Liban début septembre, le chef de la diplomatie iranienne Hosseïn Amir-Abdollahian avait rencontré des responsables du Hezbollah libanais, du Hamas et du Jihad islamique palestinien en réaffirmant que l'Iran soutenait "fortement la résistance".
Les Etats-Unis sont restés jusqu'à présent prudents en estimant qu'il était "trop tôt" pour dire si l'Iran était "directement impliqué", tout en jugeant qu'il n'y avait "pas de doute" sur le fait que le Hamas était "financé, équipé et armé" entre autres par Téhéran.
Pour le politologue iranien Ahmad Zeidabadi, les autorités "s'attendent à ce que le Hamas change lui-même la donne". "Il ne semble pas que les Iraniens soient prêts à entrer dans une telle guerre" mais "ils pourraient être intéressés, à un moment, à ce que leurs groupes alignés comme le Hezbollah réduisent la pression sur Gaza en ouvrant un nouveau front" au nord.
Pour cet expert du conflit israélo-palestinien, les enjeux sont élevés pour l'Iran, dont la stratégie serait renforcée si le Hamas réussissait à faire plier Israël. "Mais si le Hamas s’affaiblit et que toutes ses infrastructures politiques, économiques et militaires sont détruites, ce sera une débâcle pour la République islamique", estime-t-il.
L'avenir du processus de rapprochement engagé depuis deux ans entre Israël et des pays arabes, auquel s'opposent vivement l'Iran, les groupes palestiniens et le Hezbollah, est en jeu.
Le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken a estimé dimanche qu'"une partie de leur motivation" à entrer en guerre a probablement "été de perturber les efforts visant à rapprocher l'Arabie saoudite et Israël".
Un proche conseiller de l'ayatollah Khameneï, Ali Akbar Velayati, a récemment averti les pays "qui pensent pouvoir résoudre leurs problèmes en normalisant leurs relations avec les sionistes" qu'il "allaient gravement mettre en danger la sécurité de la région".
Pour l'expert Ahmad Zeidabadi, cette question est l'un des enjeux de la guerre: "Si le Hamas est complètement vaincu, la voie à la normalisation s'ouvrira car il n'existe pas d'autre alternative pratique pour les pays arabes face à Israël. S'il gagne, tout accord sera compromis pour un certain temps". "Dans ce cas, toutes les pressions se concentreront sur le programme nucléaire de l'Iran".
Maria Chami, avec AFP
L'Iran se place en première ligne du soutien à l'offensive massive lancée par le Hamas contre Israël, son ennemi juré, tout en rejetant les accusations sur sa responsabilité directe dans le déclenchement de la guerre.
Cet appui est explicitement illustré par deux immenses banderoles déployées dans le centre de Téhéran: "La grande libération a commencé", proclame l'une d'elles, tandis que l'autre montre le damier noir et blanc du keffieh palestinien recouvrir graduellement le drapeau blanc et bleu israélien.
Ces bannières ont été installées quelques heures seulement après le déclenchement samedi de l'attaque "déluge d'Al-Aqsa" qui a totalement pris par surprise les Israéliens.
L'Iran a alors été l'un des premiers pays à saluer cette "fière opération" lancée par le Hamas, un mouvement que Téhéran défend ouvertement depuis de nombreuses années, même si leurs relations ont connu des hauts et des bas.
"L'Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne", a déclaré dimanche le président Ebrahim Raïssi. "Le régime sioniste et ses partisans (...) doivent être tenus pour responsables dans cette affaire".
Comme tous les dirigeants iraniens, M. Raïssi ne prononce jamais le nom d'Israël, dont Téhéran ne reconnait pas l'existence. Ce "régime usurpateur" est "un cancer" qui "sera sûrement éradiqué par le peuple palestinien", a affirmé la semaine dernière l'ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité du pays.
L'Iran a entretenu de bonnes relations avec Israël jusqu'à la révolution islamique de 1979, à partir de laquelle la cause palestinienne s'est imposée comme l'un des piliers de la diplomatie de Téhéran.
Malgré leur soutien publiquement affiché, les autorités ont démenti lundi avoir joué un rôle actif dans l'offensive du Hamas.
"L'Iran n'intervient pas dans les prises de décisions d'autres nations, y compris la Palestine", a affirmé le porte-parole de la diplomatie Nasser Kanani, jugeant que "les accusations liées au rôle de l'Iran" étaient "fondées sur des motifs politiques".
Peu auparavant, la mission permanente de l'Iran à l'ONU avait réfuté des informations du Wall Street Journal indiquant que des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique, l'armée idéologique de la République islamique, avaient préparé avec le Hamas les incursions aériennes, terrestres et maritimes sur le territoire israélien.
Lors de sa visite au Liban début septembre, le chef de la diplomatie iranienne Hosseïn Amir-Abdollahian avait rencontré des responsables du Hezbollah libanais, du Hamas et du Jihad islamique palestinien en réaffirmant que l'Iran soutenait "fortement la résistance".
Les Etats-Unis sont restés jusqu'à présent prudents en estimant qu'il était "trop tôt" pour dire si l'Iran était "directement impliqué", tout en jugeant qu'il n'y avait "pas de doute" sur le fait que le Hamas était "financé, équipé et armé" entre autres par Téhéran.
Pour le politologue iranien Ahmad Zeidabadi, les autorités "s'attendent à ce que le Hamas change lui-même la donne". "Il ne semble pas que les Iraniens soient prêts à entrer dans une telle guerre" mais "ils pourraient être intéressés, à un moment, à ce que leurs groupes alignés comme le Hezbollah réduisent la pression sur Gaza en ouvrant un nouveau front" au nord.
Pour cet expert du conflit israélo-palestinien, les enjeux sont élevés pour l'Iran, dont la stratégie serait renforcée si le Hamas réussissait à faire plier Israël. "Mais si le Hamas s’affaiblit et que toutes ses infrastructures politiques, économiques et militaires sont détruites, ce sera une débâcle pour la République islamique", estime-t-il.
L'avenir du processus de rapprochement engagé depuis deux ans entre Israël et des pays arabes, auquel s'opposent vivement l'Iran, les groupes palestiniens et le Hezbollah, est en jeu.
Le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken a estimé dimanche qu'"une partie de leur motivation" à entrer en guerre a probablement "été de perturber les efforts visant à rapprocher l'Arabie saoudite et Israël".
Un proche conseiller de l'ayatollah Khameneï, Ali Akbar Velayati, a récemment averti les pays "qui pensent pouvoir résoudre leurs problèmes en normalisant leurs relations avec les sionistes" qu'il "allaient gravement mettre en danger la sécurité de la région".
Pour l'expert Ahmad Zeidabadi, cette question est l'un des enjeux de la guerre: "Si le Hamas est complètement vaincu, la voie à la normalisation s'ouvrira car il n'existe pas d'autre alternative pratique pour les pays arabes face à Israël. S'il gagne, tout accord sera compromis pour un certain temps". "Dans ce cas, toutes les pressions se concentreront sur le programme nucléaire de l'Iran".
Maria Chami, avec AFP
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