Les cours du pétrole ont connu une hausse spectaculaire lundi, entraînant un recul des bourses mondiales et une chute du shekel, la monnaie israélienne. Cette réaction est directement liée au conflit entre le Hamas et Israël, provoquant une onde de choc sur les marchés qui redoutent une escalade de la situation au Moyen-Orient.
Le conflit entre le Hamas et Israël, qui sévit depuis samedi, a provoqué une secousse sur les marchés lors de l'ouverture lundi, alimentant les craintes d'une escalade au Moyen-Orient. Les cours du pétrole ont connu une flambée, avec le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre augmentant de 3,29% pour atteindre 87,36 dollars, et celui du West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre augmentant de 3,42% pour atteindre 85,62 dollars. Ces deux principales références mondiales du pétrole ont même grimpé de plus de 5%, atteignant jusqu'à 89 dollars le baril de Brent, avant de connaître une nouvelle baisse.
Cette envolée survient à un moment où les prix du pétrole sont déjà élevés en raison des préoccupations concernant une baisse de production de la Russie et de l'Arabie saoudite. Il est à noter que l'Arabie saoudite a réduit sa production d'un million de barils par jour depuis juillet, une politique qui devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, une stratégie également soutenue par l'Opep.
Vendredi, les cours du pétrole avaient déjà enregistré une légère hausse à la clôture à New York.
Il est toutefois prématuré de céder à l'inquiétude, même si le marché de l’or noir craint des perturbations potentielles dans l'approvisionnement en provenance d'Iran.En effet, des attaques contre les infrastructures iraniennes ou la fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transitent 17 millions de barils de pétrole par jour, pourraient entraîner une flambée des prix. Les tensions au Moyen-Orient ont déjà provoqué une hausse significative des prix du pétrole, qui gravitent autour de 100 dollars le baril.
Économie de guerre
Selon l'économiste Fouad Zmokhol, la région est désormais plongée dans une économie de guerre, ce qui signifie que la course à l'armement reprendra. Les taux de change, les systèmes monétaires et bancaires, ainsi que les cours du pétrole et des métaux, seront affectés, sans oublier les pressions sur les marchés boursiers.
Il précise: "L'augmentation des prix du pétrole que nous observons est prévisible, surtout dans le contexte d'un conflit au Moyen-Orient, une région importante pour la production pétrolière, à moins que l'Opep n'en décide autrement, indique-t-il.
Il affirme qu’avec ce conflit la région passe “d’une économie de croissance et de paix (avec les accords de paix de certains pays arabes avec Israël) à une économie de guerre. Actuellement, toutes les négociations, les accords de libre-échange et les investissements sont réinitialisés à zéro.
Concernant les taux des métaux tels que l'or et l'argent, qui se situent actuellement à leur plus bas niveau, M. Zmokhol préconise leur remontée à court terme.
Chute du shekel
Par ailleurs, afin de stabiliser sa monnaie, la Banque d'Israël a acheté pour 30 milliards de dollars de shekels, prévenant ainsi la dégradation de sa valeur à la suite d'une chute de 2% face au dollar, atteignant 3,94 shekels pour un dollar, et de 2,12% face à l'euro, atteignant 4,16 shekels.
Cette instabilité porfite au dollar, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis 2016 par rapport au shekel. Le Dollar Index, qui mesure la valeur du dollar par rapport à un panier de devises, a augmenté de 0,41%.
Les bourses mondiales perturbées
Lundi, la plupart des Bourses mondiales ont enregistré des reculs. À Wall Street, l'indice S&P 500 a chuté de 0,16%, le Nasdaq de 0,55%, tandis que le Dow Jones est resté stable (+0,02%). En Europe, la Bourse de Paris a reculé de 0,23%, Francfort de 0,45%, et Milan de 0,22%. En revanche, la Bourse de Londres a progressé de 0,34%. En Israël, le principal indice boursier, le TA-35 de la Bourse de Tel-Aviv, a augmenté de 1,08% après avoir subi une perte de 6,47% dimanche.
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