Les Libanais vivent, depuis quelque temps, au rythme des rumeurs de pénurie de divers produits. La guerre entre le Hamas et Israël ainsi que les inquiétudes quant à l'implication du Liban ravivent les craintes de manque de farine, d'essence, de pain, de médicaments et de nourriture. Cependant, les importateurs et les syndicats tentent de calmer les esprits en assurant qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer.
Il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour le moment, aucune pénurie n'est à craindre dans un avenir proche, malgré les conflits entre le Hamas et Israël ainsi que les tensions persistantes dans le sud du Liban. Les importateurs et les syndicats assurent que les stocks sont suffisants pour répondre aux besoins essentiels, et qu'ils sont prêts à trouver des solutions rapides si la situation venait à évoluer.
Selon Antoine Seif, président du Syndicat des propriétaires des boulangeries du Mont-Liban, le Liban bénéficie actuellement de quantités de blé suffisantes pour environ deux mois. Il assure à Ici Beyrouth que des navires chargés de cette céréale débarquent régulièrement, ce qui élimine toute inquiétude à ce sujet, à moins qu'un blocus naval ne soit imposé au pays. Néanmoins, Seif considère que la prévention reste de mise, soulignant la nécessité de construire des silos dans diverses régions de Beyrouth, ainsi qu'au nord et au sud du Liban, afin de garantir des réserves pour au moins 5 à 6 mois. Il rappelle, à cet égard, que le secteur privé est prêt à participer activement à ce projet de construction en établissant un partenariat public-privé (PPP), en cas d'incapacité de l'État libanais.
Il est important de noter dans ce contexte que le Liban et la Banque mondiale ont signé en mai 2022 un accord d'urgence d'une valeur totale de 150 millions de dollars visant à préserver la sécurité alimentaire au Liban en soutenant l'importation de blé.
Même son de cloche en ce qui concerne les produits alimentaires. Le président du Syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, a affirmé, lui aussi, à Ici Beyrouth qu'«à l'heure actuelle, aucun problème ne touche l'approvisionnement en produits alimentaires, que ce soit en termes d'arrivée des marchandises ou en termes de stocks disponibles au Liban». «Les marchandises de toutes sortes sont disponibles en quantités suffisantes pour les deux à trois prochains mois», précise-t-il. Il estime que pour l’instant, aucune mesure n'est nécessaire et indique que «malgré l'instabilité et la pression qui prévalent sur la scène libanaise, les arrivées de marchandises se déroulent normalement au port de Beyrouth et à l’aéroport international de Beyrouth».
Il a par ailleurs souligné que les prix des aliments ne sont pas affectés par les événements de Gaza et demeurent stables.
Vers une augmentation du prix des carburants
Le scénario est différent pour les carburants. Le président de l'Association des sociétés importatrices de pétrole, Maroun Chammas, a exprimé les craintes des armateurs quant à la poursuite des envois de navires pétroliers au Liban. Il a révélé que certains ont averti qu'ils pourraient cesser de desservir le Liban, tandis que d'autres ont imposé une police d'assurance couvrant les risques de guerre et une augmentation des coûts de transport. «Cela entraînera inévitablement une augmentation d'environ 40 dollars par tonne, un chiffre significatif», a-t-il expliqué à Ici Beyrouth. Pratiquement, cela signifiera une augmentation de 60 centimes pour 20 litres d'essence et de 70 centimes pour le diesel. Chammas a précisé que le coût de l'assurance pourrait varier en fonction de l'évolution du conflit, ce qui aurait un impact sur les prix. Il a également souligné l'importance de maintenir un approvisionnement continu, mais n'a pas voulu se prononcer sur les stocks disponibles au Liban. Il a simplement indiqué qu'«avant la crise de 2019, le Liban avait des réserves pour quarante jours, mais aujourd'hui, avec les restrictions de paiement, les stocks sont réduits à tout au plus quinze jours, à condition que l'approvisionnement se poursuive et que les citoyens ne se précipitent pas dans les stations-service pour stocker de l'essence et du mazout».
Lundi, le secrétaire du Syndicat des propriétaires de stations-service au Liban, Hassan Jaafar, s’est montré rassurant, affirmant que «nulle crise d’essence ne se profile à l’horizon», que l’essence est disponible et que les stocks sont suffisants pour vingt jours.
Pour ce qui est des médicaments, le président du syndicat des importateurs de médicaments, Joseph Ghorayeb, se veut également rassurant. «Il existe des stocks de médicaments, y compris ceux des maladies chroniques, pouvant suffire pour une période de deux à quatre mois, en fonction des molécules», a-t-il affirmé à Ici Beyrouth, avant d’ajouter que des contacts sont en cours avec les fournisseurs «afin d’augmenter la fréquence des livraisons» pour prendre des mesures préventives supplémentaires.
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