L'Iran aura-t-il accès à ses 6 milliards de dollars ?
Selon des médias américains, Américains et Qataris auraient conclu un accord visant à empêcher l'Iran d'utiliser les 6 milliards de dollars destinés à l'aide humanitaire. Ces fonds iraniens, précédemment bloqués par Washington, ont récemment été remis à disposition et transférés sur des comptes au Qatar au moment de la libération d'otages irano-américains début septembre.

Des responsables américains et qataris se seraient entendus pour empêcher l'Iran d'accéder à 6 milliards de dollars destinés à de l'aide humanitaire, des fonds iraniens bloqués par Washington, et récemment remis à disposition et transférés sur des comptes au Qatar, rapportent jeudi des médias américains.

"Nous avons un strict contrôle des fonds, et nous nous réservons le droit de les geler", a simplement répondu le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, interrogé par des médias lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv jeudi.

"Ce que je peux vous dire, c'est que chaque centime de cet argent se trouve toujours dans une banque au Qatar. Pas un seul centime n'a été dépensé", a de son côté assuré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Le Washington Post précise que c'est le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, qui a informé les démocrates de la Chambre des représentants de cette entente entre Etats-Unis et Qatar.

Il leur aurait déclaré que l'argent "n'ira(it) nulle part de sitôt", ajoute le quotidien, citant cette fois le site Punchbowl.

Interrogé par des agences de presses, le département américain du Trésor n'a pas commenté.


Début septembre, Washington avait, dans le cadre d'un accord conclu en août avec l'Iran sur un échange de prisonniers, débloqué 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud. La somme avait été transférée vers des comptes détenus au Qatar.

Mais des voix américaines de l'opposition ont affirmé que cela avait permis au Hamas, allié de Téhéran, de financer son attaque.

L'Iran s'est placé en première ligne du soutien à l'offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication.

La Maison Blanche avait affirmé samedi que "pas un centime" n'avait été dépensé, soulignant que cet argent ne pourrait de toute façon être employé que pour des dépenses humanitaires.

Les opposants républicains de Joe Biden jugent sa politique trop complaisante vis-à-vis de l'Iran. Un sénateur républicain, Rick Scott, a estimé qu'en autorisant ce transfert d'argent, Joe Biden avait "financé" l'attaque du Hamas.

Khalil Wakim, avec AFP
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