©Le nonce apostolique prononçant son discours devant le président Michel Aoun (Photo Dalati et Nohra)
Le chef de l’Etat a reçu jeudi le corps diplomatique à Baabda
Le président de la République Michel Aoun a affirmé que le Liban « ne souhaite aucune ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays, « en particulier les pays arabes frères qui l'ont toujours soutenu », appelant par la même occasion « certains pays » à adopter ce même principe et « s’abstenir d’utiliser la scène Libanaise pour régler les différends et les conflits régionaux en soutenant certaines parties ou regroupements au détriment d'autres ».
Dans son discours traditionnel devant le corps diplomatique, le chef de l’Etat a remercié la communauté internationale pour l’aide fournie au Liban, surtout après l'explosion dévastatrice dans le port de Beyrouth. « Des conférences ont été organisées à cet effet à l'initiative du président français Emmanuel Macron en coordination avec les Nations Unies », a dit M. Aoun, ajoutant que « toutes sortes d’aides ont afflué et se poursuivent encore, nous permettant de faire face aux conséquences de la catastrophe qui s'est abattue sur notre capitale ».
Il a cependant critiqué les pays qui ont « outrepassé le devoir de coordination avec les institutions de l'État libanais pour traiter directement avec des associations et des groupements » qui, selon le chef de l’Etat, « utilisent ces soutiens matériel et humanitaire à des fins politiques, employant des slogans ambigus, alors que le Liban est aux portes des élections législatives ». « La prudence doit rester de mise et il est important de privilégier les institutions étatiques et les organisations humanitaires internationales qui ont prouvé leur impartialité », a encore dit le président de la République.
M. Aoun a exprimé sa détermination « à continuer d'œuvrer malgré tous les obstacles pour aboutir aux réformes promises, notamment l'adoption d’un plan de redressement financier et économique que le gouvernement libanais approuvera dans les semaines à venir lors du prochain conseil des ministres ». Il a dans ce cadre dénoncé « le gel de ces réunions de façon injustifiable », dans une critique à peine voilée au « Hezbollah » et au mouvement « Amal » qui bloquent depuis des mois les réunions du conseil des ministres et ont récemment annoncé qu’ils voulaient bien y participer de nouveau.
Il a en outre souhaité « le démarrage de la relance économique, en conjonction avec la vérification juricomptable » dans la Banque du Liban et d'autres secteurs, afin de déterminer les raisons de la déchéance financière subie par le Liban, « et la responsabilisation des auteurs de la corruption pratiquée depuis trois décennies à travers le gaspillage et les politiques économiques et monétaires erronées sous le contrôle d’une faction bien connue qui utilise les ressources du pays pour servir ses propres intérêts et pratiquer une politique de mainmise sous protection interne et externe ».
Concernant les prochaines élections législatives, il a souhaité que les Libanais soient « à la hauteur de cette responsabilité qui amènera au parlement des personnes capables de concrétiser leurs espoirs et leurs aspirations pour un avenir meilleur ».
Le chef de l’Etat a rappelé avoir lancé un appel à un dialogue national sur la décentralisation administrative et financière élargie, la stratégie de défense et un plan de relance financière et économique, regrettant que « certains responsables politiques n'ont pas répondu à cet appel ».
M. Aoun a par ailleurs renouvelé « la volonté du Liban de négocier la délimitation de ses frontières maritimes méridionales de manière à préserver ses droits dans la zone économique exclusive, conformément aux dispositions des lois et traités internationaux pertinents ».
Concernant les déplacés syriens au Liban, il a dit « observer avec inquiétude les positions internationales qui empêchent » leur retour chez eux « malgré l'arrêt des combats dans de vastes zones de la Syrie », soulignant que cette situation « soulève beaucoup d’interrogations quant aux raisons de cette attitude ».
Spiteri
Pour sa part, le doyen du corps diplomatique, le nonce apostolique Monseigneur Joseph Spiteri, a souligné que « les graves épreuves de ces deux dernières années ont été catastrophiques », notamment au niveau de la pandémie du Covid-19, de « la tragique explosion du port de Beyrouth, qui est le résultat d’une négligence criminelle », et des « victimes innocentes de l’effondrement économique» plongées sous le seuil de pauvreté « à cause de la mauvaise gestion, de l’absence de demande de comptes, voire de la corruption des dirigeants ».
Mgr. Spiteri a souhaité au Premier ministre Najib Mikati « de reprendre avec succès l’indispensable activité du gouvernement », appelant « tous les ministres et dirigeants politiques à placer les besoins des citoyens au premier rang de leurs préoccupations et faire tout leur possible pour aboutir à des décisions concertées permettant à tous les habitants du Liban de retrouver leur dignité ».
Il a souligné « la nécessité d’organiser des élections libres, équitables et transparentes », ajoutant : « Il serait certainement bénéfique que les partis politiques qui participent aux prochaines élections signent un accord de respect mutuel et, au lieu de mener des campagnes de dénigrement, protègent la dignité de chaque candidat, parti et confession ».
Rendant hommage aux « milliers de jeunes et de moins jeunes qui se sont rassemblés autour du drapeau libanais lors des manifestations de masse de ces deux dernières années, qui ne représentaient ni confessions ni partis politiques, mais étaient animés uniquement par l’amour du Liban », il a relevé en cela « le contraste avec tous ceux qui tentent de fomenter la résurgence de rivalités intercommunautaires qui mettent en péril la fraternité ! »
Le nonce apostolique a renouvelé « notre solidarité indéfectible envers le Liban et le peuple libanais », appelant tous les responsables à « surmonter les intérêts sectaires, promouvoir une culture de transparence et de responsabilité et travailler ensemble pour le salut du Liban ».
Lire aussi : Hariri : le suspense jusqu’au bout
Le président de la République Michel Aoun a affirmé que le Liban « ne souhaite aucune ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays, « en particulier les pays arabes frères qui l'ont toujours soutenu », appelant par la même occasion « certains pays » à adopter ce même principe et « s’abstenir d’utiliser la scène Libanaise pour régler les différends et les conflits régionaux en soutenant certaines parties ou regroupements au détriment d'autres ».
Dans son discours traditionnel devant le corps diplomatique, le chef de l’Etat a remercié la communauté internationale pour l’aide fournie au Liban, surtout après l'explosion dévastatrice dans le port de Beyrouth. « Des conférences ont été organisées à cet effet à l'initiative du président français Emmanuel Macron en coordination avec les Nations Unies », a dit M. Aoun, ajoutant que « toutes sortes d’aides ont afflué et se poursuivent encore, nous permettant de faire face aux conséquences de la catastrophe qui s'est abattue sur notre capitale ».
Il a cependant critiqué les pays qui ont « outrepassé le devoir de coordination avec les institutions de l'État libanais pour traiter directement avec des associations et des groupements » qui, selon le chef de l’Etat, « utilisent ces soutiens matériel et humanitaire à des fins politiques, employant des slogans ambigus, alors que le Liban est aux portes des élections législatives ». « La prudence doit rester de mise et il est important de privilégier les institutions étatiques et les organisations humanitaires internationales qui ont prouvé leur impartialité », a encore dit le président de la République.
M. Aoun a exprimé sa détermination « à continuer d'œuvrer malgré tous les obstacles pour aboutir aux réformes promises, notamment l'adoption d’un plan de redressement financier et économique que le gouvernement libanais approuvera dans les semaines à venir lors du prochain conseil des ministres ». Il a dans ce cadre dénoncé « le gel de ces réunions de façon injustifiable », dans une critique à peine voilée au « Hezbollah » et au mouvement « Amal » qui bloquent depuis des mois les réunions du conseil des ministres et ont récemment annoncé qu’ils voulaient bien y participer de nouveau.
Il a en outre souhaité « le démarrage de la relance économique, en conjonction avec la vérification juricomptable » dans la Banque du Liban et d'autres secteurs, afin de déterminer les raisons de la déchéance financière subie par le Liban, « et la responsabilisation des auteurs de la corruption pratiquée depuis trois décennies à travers le gaspillage et les politiques économiques et monétaires erronées sous le contrôle d’une faction bien connue qui utilise les ressources du pays pour servir ses propres intérêts et pratiquer une politique de mainmise sous protection interne et externe ».
Concernant les prochaines élections législatives, il a souhaité que les Libanais soient « à la hauteur de cette responsabilité qui amènera au parlement des personnes capables de concrétiser leurs espoirs et leurs aspirations pour un avenir meilleur ».
Le chef de l’Etat a rappelé avoir lancé un appel à un dialogue national sur la décentralisation administrative et financière élargie, la stratégie de défense et un plan de relance financière et économique, regrettant que « certains responsables politiques n'ont pas répondu à cet appel ».
M. Aoun a par ailleurs renouvelé « la volonté du Liban de négocier la délimitation de ses frontières maritimes méridionales de manière à préserver ses droits dans la zone économique exclusive, conformément aux dispositions des lois et traités internationaux pertinents ».
Concernant les déplacés syriens au Liban, il a dit « observer avec inquiétude les positions internationales qui empêchent » leur retour chez eux « malgré l'arrêt des combats dans de vastes zones de la Syrie », soulignant que cette situation « soulève beaucoup d’interrogations quant aux raisons de cette attitude ».
Spiteri
Pour sa part, le doyen du corps diplomatique, le nonce apostolique Monseigneur Joseph Spiteri, a souligné que « les graves épreuves de ces deux dernières années ont été catastrophiques », notamment au niveau de la pandémie du Covid-19, de « la tragique explosion du port de Beyrouth, qui est le résultat d’une négligence criminelle », et des « victimes innocentes de l’effondrement économique» plongées sous le seuil de pauvreté « à cause de la mauvaise gestion, de l’absence de demande de comptes, voire de la corruption des dirigeants ».
Mgr. Spiteri a souhaité au Premier ministre Najib Mikati « de reprendre avec succès l’indispensable activité du gouvernement », appelant « tous les ministres et dirigeants politiques à placer les besoins des citoyens au premier rang de leurs préoccupations et faire tout leur possible pour aboutir à des décisions concertées permettant à tous les habitants du Liban de retrouver leur dignité ».
Il a souligné « la nécessité d’organiser des élections libres, équitables et transparentes », ajoutant : « Il serait certainement bénéfique que les partis politiques qui participent aux prochaines élections signent un accord de respect mutuel et, au lieu de mener des campagnes de dénigrement, protègent la dignité de chaque candidat, parti et confession ».
Rendant hommage aux « milliers de jeunes et de moins jeunes qui se sont rassemblés autour du drapeau libanais lors des manifestations de masse de ces deux dernières années, qui ne représentaient ni confessions ni partis politiques, mais étaient animés uniquement par l’amour du Liban », il a relevé en cela « le contraste avec tous ceux qui tentent de fomenter la résurgence de rivalités intercommunautaires qui mettent en péril la fraternité ! »
Le nonce apostolique a renouvelé « notre solidarité indéfectible envers le Liban et le peuple libanais », appelant tous les responsables à « surmonter les intérêts sectaires, promouvoir une culture de transparence et de responsabilité et travailler ensemble pour le salut du Liban ».
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