À Gaza dévastée, toujours pas de cessez-le-feu
©Photo Daphné LEMELIN/AFP
Des milliers de civils palestiniens fuient le nord de la bande de Gaza en proie aux bombardements israéliens. Les négociations pour la libération d'otages par le Hamas sont en cours, mais Israël refuse tout cessez-le-feu sans leur libération. La situation humanitaire se détériore, avec des appels internationaux pour des pauses humanitaires et des couloirs d'aide.

Des milliers de civils palestiniens ont fui mercredi le nord de la bande de Gaza pilonnée par les bombardements d'Israël, qui affirme resserrer son "emprise" sur la ville de Gaza pour écraser les combattants du Hamas, rejetant de nouveau tout cessez-le-feu avant la libération des otages.

Une source proche du Hamas à Gaza a indiqué que des négociations menées par le Qatar portaient sur la libération de douze otages sur les 239 encore aux mains du Hamas, dont six Américains, en échange d'une trêve humanitaire de trois jours dans le territoire soumis à un blocus total d'Israël depuis l'attaque sanglante du 7 octobre sur son sol.

Cette trêve devait aussi permettre "d'acheminer davantage d'aide humanitaire" depuis l'Égypte, via le terminal de Rafah, selon la même source.

Mais le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a rejeté de nouveau tout cessez-le-feu, malgré les appels de l'ONU, d'ONG et de capitales étrangères à un arrêt des combats. "Il n'y aura pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Tout le reste est futile", a-t-il dit.

L'armée israélienne a indiqué que 50.000 civils ont fui mercredi par le "couloir d'évacuation" ouvert pendant quelques heures sur la route entre le nord et le sud de Gaza, contre 15.000 dénombrés mardi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).

Fuyant les bombardements et les combats acharnés au sol, des milliers de Palestiniens désespérés ont quitté leurs foyers les mains vides ou n'emportant que le strict nécessaire. Ils ont pris à pied ou en charrette la direction du sud du territoire où s'entassent déjà des centaines de milliers de déplacés. Selon l'ONU, 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d'habitants ont été déplacées par la guerre.

Au moins 1.400 personnes sont mortes en Israël depuis le début de la guerre, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les autorités israéliennes.

Les représailles d'Israël dans la bande de Gaza ont fait 10.569 morts, dont 4.324 enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza.

L'armée israélienne affirme resserrer son "emprise" sur la ville de Gaza où les combats au sol font rage et dans lesquels 33 militaires sont morts depuis le lancement de l'offensive terrestre le 27 octobre.

Les soldats israéliens se trouvent désormais "au cœur" de Gaza-Ville, a déclaré mardi soir le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

L'armée israélienne a diffusé mercredi des images montrant ses troupes au sol localisant puis faisant exploser ces souterrains qui s'entrecroisent sur plusieurs centaines de kilomètres selon les experts. Quelque 130 entrées de tunnels ont été découvertes depuis le début de l'opération terrestre, selon l'armée.


Selon le Croissant-Rouge palestinien, de nouvelles frappes touchent depuis mardi soir les environs de l'hôpital Al-Quds dans le nord de Gaza, bloquant toutes les routes vers l'hôpital et empêchant les équipes médicales de se rendre auprès des blessés.

De multiples appels ont été lancés en faveur d'un arrêt des combats pour acheminer de l'aide à la population du territoire de 362 km2 privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments à cause du siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre.

Treize ONG, dont Médecins sans frontières (MSF) et Amnesty International, ont appelé mercredi à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza, à la veille de la conférence internationale humanitaire organisée par le président français, Emmanuel Macron, à Paris.

Les chefs de diplomatie des pays du G7, réunis à Tokyo, ont, pour leur part, plaidé pour des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza.

La situation humanitaire s'aggrave de jour en jour dans la bande de Gaza, selon les ONG, alors que l'aide internationale arrive au compte-gouttes par Rafah.

Certains réfugiés ont également réussi à quitter Gaza pour l'Égypte. Mercredi, 43 ressortissants ukrainiens ont été évacués, ainsi que 36 citoyens moldaves.

Le gouvernement israélien a jugé mercredi "très prématuré" d'évoquer des "scénarios" pour l'avenir de la bande de Gaza qui doit être "démilitarisée" pour empêcher un retour du Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël.

Pour aboutir à "une paix et une sécurité durables" dans la région, les États-Unis pensent qu'il faut bannir "les déplacements forcés de Palestiniens de Gaza", empêcher ce territoire "d'être utilisé comme une plateforme pour le terrorisme" tout en évitant de le "réoccuper" à la fin du conflit, a indiqué de son côté le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, à Tokyo.

Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.

Avec AFP

 

 
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