Gravement blessée lors de l’explosion du 4 août 2020, Liliane Cheaito est frappée d'interdiction de voir son enfant et de voyager pour poursuivre son traitement à l’étranger.
Liliane Cheaito est une nouvelle victime du système patriarcal. Gravement blessée dans la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, cette jeune femme aujourd’hui âgée de 27 ans, est interdite de voyage pour poursuivre son traitement, son mari lui ayant confisqué le passeport. Il s’est retourné pour ce faire vers le tribunal jaafarite, invoquant l’incapacité mentale de son épouse.
La vie de Liliane Cheaito a basculé en ce 4 août. Diplômée en droit et nouvellement mariée, elle vivait en Afrique. L’été 2020, elle était rentrée au Liban pour donner naissance à son enfant. Le jour de l’explosion, elle se trouvait dans les souks de Beyrouth. Elle cherchait un cadeau à son mari lorsque la déflagration a eu lieu.
La jeune femme a été plongée dans le coma, puis est restée dans un état végétatif pendant près de cinq mois, avant de se réveiller en janvier 2021 pour découvrir qu’elle avait perdu la garde de son enfant. "Ce n’est que 25 jours plus tard que son mari s’est rendu à son chevet, pour deux heures de temps", confie à Ici Beyrouth Hayat Mirshad, directrice exécutive de Fe-Male, une ONG qui œuvre en faveur des droits de la femme et qui suit le dossier de près. "Vu l’état de santé de sa femme, il lui a ôté la garde de son nourrisson alors âgé de près de deux mois et l’a confié à sa propre famille. Depuis, Liliane Cheaito n’a plus revu son fils, aujourd’hui âgé d’un an et sept mois", poursuit-elle.
Mme Mirshad rappelle dans ce cadre qu’à la suite de la pression exercée dans les médias et sur les réseaux sociaux il y a un an, le tribunal jaafarite a maintenu sa décision relative à la garde de l’enfant, mais autorisé la mère et sa famille à le voir. "Or à ce jour, cette décision n’a pas été exécutée, déplore-t-elle. Elle a vu son enfant à deux reprises dans le cadre de vidéoconférences. Or d’après plusieurs médecins, sa convalescence pourrait être accélérée si elle pouvait voir son enfant. Par ailleurs, lui interdire de voyager pourrait compromettre son rétablissement."
Réviser les lois communautaires
Depuis quelques jours, l’histoire de cette jeune femme a été largement répercutée sur les réseaux sociaux. "Son dossier est actuellement aux mains d’une ONG qui œuvre en faveur des droits de l’homme", affirme Hayat Mirshad, soulignant que si d’ici dix jours aucune solution n’ait été trouvée, Fe-Male pourrait recourir à l’escalade. "Nous n’accepterons pas que ce dossier reste sans issue", martèle-t-elle.
"Liliane Cheaito est placée sous tutelle à la demande de son mari qui a invoqué à cet effet l’incapacité mentale, explique-t-elle. Or ses parents sont toujours en vie et ils peuvent eux-mêmes prendre leur fille sous leur coupe. Cela fait plus de deux mois qu’ils réclament son passeport. En vain."
Pour l’activiste, le cas de Liliane Cheaito souligne la nécessité de réviser les lois pour qu’elles soient plus "justes". "Au niveau du statut social, cela sous-entend un code civil unifié qui ne fait pas de distinction entre les citoyens, comme c’est le cas actuellement avec les lois communautaires", insiste Mme Mirshad. Un combat que mène actuellement l’ONG Kafa , mais qui est semé d’embûches, vu l’ingérence des tribunaux religieux dans la vie des individus d’une part, et le profit que tirent les communautés du système d’autre part. "Malheureusement, les communautés sont au-dessus de toutes les lois", conclut Hayat Mirshad.
Liliane Cheaito est une nouvelle victime du système patriarcal. Gravement blessée dans la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, cette jeune femme aujourd’hui âgée de 27 ans, est interdite de voyage pour poursuivre son traitement, son mari lui ayant confisqué le passeport. Il s’est retourné pour ce faire vers le tribunal jaafarite, invoquant l’incapacité mentale de son épouse.
La vie de Liliane Cheaito a basculé en ce 4 août. Diplômée en droit et nouvellement mariée, elle vivait en Afrique. L’été 2020, elle était rentrée au Liban pour donner naissance à son enfant. Le jour de l’explosion, elle se trouvait dans les souks de Beyrouth. Elle cherchait un cadeau à son mari lorsque la déflagration a eu lieu.
La jeune femme a été plongée dans le coma, puis est restée dans un état végétatif pendant près de cinq mois, avant de se réveiller en janvier 2021 pour découvrir qu’elle avait perdu la garde de son enfant. "Ce n’est que 25 jours plus tard que son mari s’est rendu à son chevet, pour deux heures de temps", confie à Ici Beyrouth Hayat Mirshad, directrice exécutive de Fe-Male, une ONG qui œuvre en faveur des droits de la femme et qui suit le dossier de près. "Vu l’état de santé de sa femme, il lui a ôté la garde de son nourrisson alors âgé de près de deux mois et l’a confié à sa propre famille. Depuis, Liliane Cheaito n’a plus revu son fils, aujourd’hui âgé d’un an et sept mois", poursuit-elle.
Mme Mirshad rappelle dans ce cadre qu’à la suite de la pression exercée dans les médias et sur les réseaux sociaux il y a un an, le tribunal jaafarite a maintenu sa décision relative à la garde de l’enfant, mais autorisé la mère et sa famille à le voir. "Or à ce jour, cette décision n’a pas été exécutée, déplore-t-elle. Elle a vu son enfant à deux reprises dans le cadre de vidéoconférences. Or d’après plusieurs médecins, sa convalescence pourrait être accélérée si elle pouvait voir son enfant. Par ailleurs, lui interdire de voyager pourrait compromettre son rétablissement."
Réviser les lois communautaires
Depuis quelques jours, l’histoire de cette jeune femme a été largement répercutée sur les réseaux sociaux. "Son dossier est actuellement aux mains d’une ONG qui œuvre en faveur des droits de l’homme", affirme Hayat Mirshad, soulignant que si d’ici dix jours aucune solution n’ait été trouvée, Fe-Male pourrait recourir à l’escalade. "Nous n’accepterons pas que ce dossier reste sans issue", martèle-t-elle.
"Liliane Cheaito est placée sous tutelle à la demande de son mari qui a invoqué à cet effet l’incapacité mentale, explique-t-elle. Or ses parents sont toujours en vie et ils peuvent eux-mêmes prendre leur fille sous leur coupe. Cela fait plus de deux mois qu’ils réclament son passeport. En vain."
Pour l’activiste, le cas de Liliane Cheaito souligne la nécessité de réviser les lois pour qu’elles soient plus "justes". "Au niveau du statut social, cela sous-entend un code civil unifié qui ne fait pas de distinction entre les citoyens, comme c’est le cas actuellement avec les lois communautaires", insiste Mme Mirshad. Un combat que mène actuellement l’ONG Kafa , mais qui est semé d’embûches, vu l’ingérence des tribunaux religieux dans la vie des individus d’une part, et le profit que tirent les communautés du système d’autre part. "Malheureusement, les communautés sont au-dessus de toutes les lois", conclut Hayat Mirshad.
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