Boukhari: Le Liban dispose de belles opportunités d’investissements
L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a reçu jeudi une délégation du Conseil d'affaires libano-saoudien menée par son président, Raouf Abou Zaki. Au menu des discussions: les relations commerciales et économiques entre Beyrouth et Riyad.

M. Boukhari a tout d’abord remercié le Liban pour son vote en faveur du royaume, lors des élections d’Expo 2030, «malgré toutes les tentations présentées par les pays concurrents», espérant que le pavillon libanais sera l'un des pavillons les plus distingués de l'Expo. Riyad avait été sélectionné mardi, grâce à 119 votes en sa faveur, pour accueillir l'Exposition universelle de 2030.

Concernant le Liban, l'ambassadeur a souligné que si le pays du Cèdre souhaite être un partenaire du plan saoudien, Vision 2030, il devra se conformer aux critères, aux conditions préalables et aux accords juridiques (afin de protéger les investissements) qui y sont rattachés.

Lancé en 2016 par le prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane, Vision 2030 a pour ambition de mettre progressivement l'Arabie saoudite sur la voie d'un développement économique plus ouvert et plus libéral.

M. Boukhari a, dans ce contexte, révélé que le directeur général du ministère de l'Économie et du Commerce, Mohammad Abou Haidar, lui a remis les projets de 22 accords avec leur statut juridique. Il a souligné que cette démarche a été effectuée, certes, en dehors du cadre du Conseil libano-saoudien, «mais que le royaume a jugé, en raison du blocage persistant (au Liban), qu’il ne fallait pas perdre du temps». «Il a revu les accords établis et modifié certains prérequis exigés dans la perspective d’un déblocage de la présidentielle», a-t-il ajouté.

M. Boukhari a aussi assuré que «des fonds afflueraient vers le Liban parce que les hommes d'affaires et les investisseurs recherchent des opportunités d'investissement à haut rendement, et que le Liban dispose de telles opportunités, en particulier dans des secteurs vitaux tels que l'immobilier, le tourisme, l'agriculture et l'énergie». Il a, en revanche, fait état de «deux obstacles principaux liés à la stabilité politique au Liban et à la protection des flux financiers», assurant que «les dirigeants saoudiens soutiennent l’économie et qu’ils souhaitent que le Liban soit un partenaire dans leur plan».


Concernant la crise bancaire, M. Boukhari a fait état d’«une décision saoudienne officielle de ne pas causer du tort au Liban, en raison des circonstances qu’il traverse». Il a mis l’accent, dans ce cadre, sur le fait qu' «aucun homme d'affaires saoudien n'a déposé de plainte internationale contre le Liban, malgré la présence de fonds privés détenus par des déposants saoudiens dans les banques libanaises».

Il convient de noter que les ministres libanais et saoudien de l’Économie sont convenus le 18 mai, lors d’une rencontre en marge du sommet de la Ligue arabe, à Djeddah, d’augmenter progressivement leurs échanges économiques et commerciaux. Ceux-ci représenteront une importante manne financière pour le Liban et permettront d’injecter des billets verts dans l’économie libanaise.

Cette reprise s’inscrit dans le cadre de la relance des relations libano-saoudiennes à la suite des récents développements régionaux positifs. Le rétablissement de relations économiques et commerciales normales entre les deux pays signifie l’ouverture progressive de l’importation et de l’exportation.

Rappelons dans ce cadre que les relations entre le Liban et l’Arabie saoudite s’étaient détériorées, fin 2021, après que le ministre libanais de l’Information de l’époque, George Cordahi, avait critiqué l’implication de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen. Le royaume avait alors décidé, en pleine crise politico-économique au pays du Cèdre, d’interdire toutes les importations du Liban. L’Arabie saoudite ne voyait plus d’intérêt à maintenir des relations avec le Liban étant donné la «domination du Hezbollah sur la scène politique» et «la réticence des dirigeants à effectuer les réformes requises».

Les flux commerciaux entre le Liban et l’Arabie ont également été affectés par la saisie de pilules de Captagon dissimulées dans des légumes libanais à destination du royaume.
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