Khan Younès en proie à d'intenses combats
©(Menahem KAHANA, AFP)
La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sanglante du second contre le premier au matin du 7 octobre, est entrée dimanche dans son 65ᵉ jour.

Selon Israël, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque, et environ 240 ont été enlevées et emmenées dans le petit territoire palestinien. Au total, 137 personnes sont toujours captives.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a juré d'«anéantir» le Hamas. Le ministère de la Santé à Gaza a ainsi fait état dimanche de 17.997 tués dans les bombardements israéliens, majoritairement des femmes et des jeunes de moins de 18 ans.

Voici les derniers développements:
«intenses batailles» à Gaza

L'armée israélienne livre dimanche d'intenses batailles avec le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et bombarde le petit territoire assiégé. Le mouvement islamiste affirme pour sa part que les otages qu'il retient ne sortiront pas «vivants» sans «négociation».

Dans la bande de Gaza, la population civile est acculée dans un périmètre de plus en plus exigu et le système de santé menace de «s'écrouler», selon l'OMS, alors que le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir.

L'aviation israélienne a mené des «raids très violents» près de Khan Younès (sud) et sur la route vers Rafah (sud) frontalière de l'Égypte, selon le Hamas. Au sol, des combats se déroulent à Khan Younès, Jabaliya (nord) et Gaza-ville (nord), selon les belligérants.

Les combattants palestiniens ont continué à tirer des roquettes en direction d'Israël. L'armée israélienne assure que la plupart sont interceptées par son système antimissile.
Détermination israélienne

L'armée israélienne ne montre aucune intention de ralentir. La guerre continuera «aussi longtemps qu'il le faudra pour s'assurer que le Hamas ne pourra jamais plus faire de mal à notre peuple», a ainsi affirmé le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy, faisant écho aux propos tenus la veille par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou.

Concernant la frontière avec le Liban, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzl Halevi, a déclaré dimanche que «la situation ici doit se terminer par un changement clair».

«Israël n'a jamais dit que la guerre était la première solution à tenter», a déclaré Halevi, avant d'ajouter toutefois qu'«une chose terrible s'est produite qui nous montre qu'il y a des situations où cet outil est juste, avec toute sa force».
Médiation et otages

Les efforts de médiation en vue d'une trêve «se poursuivent», a déclaré le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. Mais les bombardements israéliens incessants «réduisent les possibilités», a-t-il ajouté.

Le Hamas a prévenu qu'aucun des otages encore retenus dans la bande de Gaza n'en sortirait «vivant» sans négociation et sans qu'il y ait une «réponse aux exigences» du mouvement islamiste palestinien.

Lors d'une trêve d'une semaine fin novembre, 105 otages, dont 80 Israéliens, ont été libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens.


Résolution de l'OMS


Les 34 pays membres du Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté dimanche par consensus une résolution réclamant le «passage immédiat, durable et sans entrave de l'aide humanitaire» dans la bande de Gaza.

Le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti dimanche que le système de santé à Gaza est «à genoux».

Tout au sud du petit territoire côtier, la ville de Rafah est transformée en camp de fortune où des tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.

Ces derniers jours, l'OMS et d'autres ONG ont alerté sur la propagation de maladies dues à la surpopulation, combinée au manque de nourriture, d'eau, d'abris et d'assainissement adéquats.
Le chef de l'Unrwa accuse Israël

Le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a accusé Israël de préparer le terrain à l'expulsion massive des Palestiniens de Gaza vers l'Égypte.

«Si l'on continue dans cette voie (...) Gaza ne sera plus une terre pour les Palestiniens», a-t-il déclaré dans le LA Times.


Déshabillage des Palestiniens

Samedi, «les forces israéliennes ont arrêté des dizaines d'hommes et de garçons palestiniens, âgés de 15 ans et plus, dans une école de Beit Lahia (nord) où ils étaient réfugiés», a indiqué le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

«Les détenus ont été déshabillés, attachés et transférés vers un lieu inconnu (...) Certains ont été libérés et ont déclaré avoir été maltraités», a-t-il ajouté.

L'armée israélienne a invoqué des raisons de sécurité pour justifier ces actes, présentant ces Palestiniens comme des combattants du Hamas, ce que dément le mouvement.
Projet d'attaque iranien déjoué à Chypre

Israël et Chypre ont déjoué un projet iranien visant à attaquer des «cibles israéliennes et juives» sur l'île méditerranéenne, a déclaré dimanche le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

La police chypriote avait déclaré plus tôt à l'AFP avoir arrêté deux personnes pour des raisons de «sécurité nationale». «Nous enquêtons sur une affaire liée au terrorisme», a déclaré un porte-parole, sans plus de détails.
Une frégate française intercepte des drones houthis

Une frégate française patrouillant en mer Rouge a abattu dans la nuit deux drones provenant du nord du Yémen. Ce territoire est sous contrôle des rebelles Houthis qui menacent de perturber le trafic sur cette voie maritime stratégique dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas.

La frégate multimissions (FREMM) Languedoc, déployée en mer Rouge pour une mission nationale de sécurité maritime, a effectué des tirs de missiles antiaériens Aster 15 pour abattre ces drones qui se dirigeaient droit sur elle, a appris l'AFP auprès d'une source militaire ayant requis l'anonymat. Un tel tir de missiles sol-air en autodéfense constitue une première pour la Marine française.

Malo Pinatel, avec AFP
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