Gaza aux portes de «l'enfer», désaccord entre Washington et Tel Aviv
©(Photo de MAHMUD HAMS/AFP)
Au 67ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les frappes israéliennes se poursuivent dans le sud de l'enclave où Tel Aviv a commencé à inonder les tunnels du groupe islamiste. 

Les soldats israéliens, soutenus par des frappes de l'aviation et la marine, ont affronté mardi les combattants palestiniens dans les rues de la bande de Gaza assiégée, où les habitants tentent d'échapper aux bombes dans des conditions humanitaires chaque jour plus difficiles.

Dans le sud du territoire soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et à un siège total depuis deux mois, de nouvelles frappes meurtrières ont visé Khan Younès et Rafah. Des frappes sur deux maisons de Rafah ont fait 24 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Selon le Wall Street Journal, Israël aurait également commencé à injecter de l'eau de mer dans les tunnels du Hamas.
"Enfer sur terre"

L'intensification des combats a transformé la bande de Gaza en "enfer sur terre" pour la population, selon Philippe Lazzarini, le patron de l'Unrwa, l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU. "Les gens sont partout, vivent dans la rue, manquent de tout."

Sur X, il a aussi dit avoir vu des images montrant une école de l'Unrwa exploser dans le nord de Gaza. C'est "monstrueux".
Assaut contre un hôpital selon le Hamas

Le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Ashraf al-Qidreh, a accusé les forces israéliennes d'avoir "lancé un assaut contre l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya (nord) après l'avoir assiégé et bombardé pendant plusieurs jours". La maternité a été touchée, tuant deux mères et blessant plusieurs personnes, selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
"Désaccord" avec Washington

Le fait marquant du jour reste le désaccord entre Tel Aviv et Washington sur l'après-guerre. Le président américain, Joe Biden, a affirmé mardi que contrairement à Washington, le gouvernement israélien ne voulait "pas d'une solution à deux États", un État israélien et un autre palestinien vivant côte à côte.


"C'est le gouvernement le plus conservateur de l'histoire d'Israël", a dit M. Biden, en appelant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, à "changer" son gouvernement.

Ce dernier a fait état mardi d'un "désaccord" avec Washington sur la "période après-Hamas" et promis de "ne pas répéter l'erreur d'Oslo", en référence aux accords entre Israël et l'OLP conclus en 1993 sur l'autonomie palestinienne ayant permis l'établissement de l'Autorité palestinienne.

"Gaza ne sera ni un Hamastan ni un Fatahstan", a encore dit M. Netanyahou, en référence au Hamas et au mouvement Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Vote pour un cessez-le-feu à l'ONU

Prenant le relais du Conseil de sécurité paralysé, l'Assemblée générale de l'ONU a réclamé mardi à une écrasante majorité "un cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, un texte non contraignant voulant mettre la pression sur Israël et son allié américain.

La résolution a été adoptée par 153 voix pour, 10 contre (dont Israël et les États-Unis), et 23 abstentions sur 193 États membres, tandis qu'un amendement américain voulant ajouter une condamnation des "attaques terroristes abominables du Hamas" du 7 octobre a été rejeté.
Six Palestiniens tués en Cisjordanie

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, les forces israéliennes ont tué six Palestiniens à Jénine, selon l'Autorité palestinienne.

L'armée israélienne a dit avoir mené une attaque de drone ayant tué "un certain nombre de terroristes". Elle affirme aussi avoir démantelé une fabrique d'explosifs.
Corps de deux otages récupérés

L'armée a annoncé avoir, lors d'une opération dans la bande de Gaza, "découvert et ramené en Israël les corps des otages Eden Zakaria et (du soldat) Ziv Dado".
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