L’Université Saint-Joseph (USJ) et l’Université américaine de Beyrouth (AUB) ont renouvelé le protocole d’accord qu’elles avaient signé en 2018, en vertu duquel les deux grandes universités s’étaient engagées à coordonner leurs efforts dans le domaine académique et financier, au service de leur mission nationale commune de formation des élites du pays, face à des circonstances adverses et à la prolifération de diplômes bon marché.
Plus de 20% des étudiants des deux universités sont bousiers et le budget des aides universitaires est passé, entre 2015 et 2023, de 50 à 110 millions de dollars, a précisé à ce sujet le président de l’AUB, Fadlo Khoury, dans un communiqué du service de publication de l’USJ.
La cérémonie de renouvellement de l’accord s’est tenue au Campus de l’innovation et du sport de l’USJ, en présence du ministre sortant de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Abbas Halabi, et de délégations des communautés universitaires respectives.
À cette occasion, le père Salim Daccache, recteur de l’USJ, s’est félicité du fait que les deux universités ont réussi, depuis la conclusion de l’accord, à «protéger leur programme conjoint de recherche scientifique». Il a dit tenir à relancer l'Association des universités libanaises. À ce sujet, il a proposé la formation d’un comité de pilotage, comprenant trois personnes de chaque université, «afin de réfléchir aux projets qui peuvent être mis en œuvre et d’accompagner leur mise en œuvre».
«L’un des points les plus importants, a-t-il dit, est de contribuer ensemble à la construction du nouveau Liban que les générations futures veulent, un Liban libéré de la corruption et des corrupteurs, un Liban jaloux de sa souveraineté et de sa liberté d’opinion, d’expression et de créativité, un Liban de l’amour et du vivre-ensemble, et un Liban de justice sociale pour tous les groupes sociaux.»
Nombre record de bourses
Pour sa part, le président de l’Université américaine a remercié le père Daccache «pour la coordination, la fraternité et la loyauté» dont l’USJ a su faire preuve dans ses rapports avec l’AUB. «Nous avons tous deux compris le poids de la responsabilité qui nous incombait, dans ces circonstances qui, depuis 2015, deviennent de plus en plus difficiles», a-t-il affirmé.
S’agissant de leur rôle commun, il a déclaré : «Ce que nous avons pu faire dans le passé, c’est jouer un rôle important dans la protection de l’éducation, de l’enseignement supérieur et du secteur de la santé au Liban. Nos étudiants et chercheurs ont reçu un nombre record de bourses de recherche et d’éducation au cours des quatre dernières années, et aujourd’hui, plus de 20% de nos étudiants bénéficient d’une éducation gratuite. Nous avons également renforcé notre soutien financier total à l’éducation, qui est passé d’un peu plus de 50 millions de dollars en 2015 à plus de 110 millions de dollars en 2023.»
Et de poursuivre: «Ce qui nous attend est encore plus important. Il nous faut maintenir un certain mode de civilisation et d’éducation.» «Il ne fait aucun doute, a-t-il précisé, que cette responsabilité s'est accrue au cours des quatre dernières années avec l'effondrement de l'économie et de l'État, et la désintégration de tout ce que l'État représentait pour le citoyen».
«Aujourd’hui, l’existence et l’identité de la patrie sont en danger, ainsi que la sécurité et l’avenir des Libanais. Il revient à nos deux universités d’enseigner la citoyenneté, la responsabilité, l’espoir et le sacrifice pour un avenir meilleur pour tous. Dans le cadre de cette éducation, nous consacrons l’amour de la patrie, le dévouement à son peuple et à son avenir, à sa profonde vocation arabe et à son avenir radieux dans l’espoir des générations», a-t-il ajouté.
Hommage de Halabi
Pour sa part, le ministre Abbas Halabi s’est félicité de la coopération entre deux institutions de premier plan qui ont marqué l’histoire du Liban et ont contribué à «renforcer l’idée de l’État».
M. Halabi a rendu hommage «aux deux présidents amis qui, loin de la concurrence et des différences entre deux approches différentes de l'éducation en termes de méthodes et de langue», ont su miser sur leurs objectifs profonds.
Et de conclure: «Il s'agit là d'un enjeu fondamental et l'une de nos priorités, puisque nous avons reçu des dossiers entachés de nombreuses irrégularités, notamment le manque d'engagement envers les normes académiques et la qualité. Nous avons travaillé à réévaluer la situation des universités afin de maintenir l'excellence et le leadership dans ce secteur.»
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