Visite éminemment politique de l’épouse du président iranien à Beyrouth
©L’épouse du président iranien Ebrahim Raïssi Jamileh-Sadat Alamolhoda à son arrivée à Beyrouth.
L’épouse du président iranien Ebrahim Raïssi, Mme Jamileh-Sadat Alamolhoda, est arrivée vendredi matin à l’aéroport Rafic Hariri où elle a été accueillie par le… ministre sortant de la Culture(!), Mohammed Wissam Mortada, l’ambassadeur de la République islamique iranienne Moujtaba Amani, et des délégations féminines du Hezbollah, du mouvement Amal et du Jihad islamique, précise l’Agence nationale d’Information (ANI, officielle).

Peu après son arrivée, Mme Alamolhoda a déposé une gerbe de fleurs au cimetière des «martyrs de la résistance islamique» (le Hezbollah), indique l’ANI. Elle a participé par la suite à la «rencontre féminine en appui à la résistance palestinienne», rapporte également l’ANI.


En début d’après-midi, vendredi, l’épouse du président iranien participera à une conférence à plusieurs voix ayant pour thème «la larme de Marie (la Vierge Marie, NDLR) et le drame de Gaza», à l’invitation du ministre sortant de la Culture. La conférence aura lieu au siège de la Bibliothèque nationale, qui relève directement du ministre de la Culture.

La visite de Mme Alamolhoda revêt de ce fait un caractère éminemment politique et engagé, ce qui soulève plusieurs interrogations essentielles: en vertu de quel principe le ministère de la Culture parraine une visite politiquement engagée qui ne revêt aucun aspect culturel? M. Mortada aurait-il oublié qu’il est ministre de la Culture de la République libanaise et non pas du Hezbollah? Aurait-il en outre transformé la Bibliothèque nationale, censée bénéficié à l’ensemble des Libanais, en un centre de propagande partisane et sectaire, au service, de surcroît, d’une puissance régionale en conflit ouvert avec des pays amis du Liban? Des interrogations qui méritent réflexion, sur base d’une approche beaucoup plus globale, stratégique et nationale. Affaire à suivre…
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