L'Iran libère sous caution deux journalistes enfermées en 2022
©(Sahand TAKI, AFP)
Les autorités iraniennes ont libéré sous caution les deux journalistes iraniennes ayant révélé le meurtre de Mahsa Amini par la police des moeurs, dimanche 14 janvier. Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi, arrêtées en 2022, ont toutefois interdiction de quitter le territoire.

Deux journalistes iraniennes, emprisonnées pour avoir contribué à rendre publique la mort en détention de Mahsa Amini en 2022, ont été libérées dimanche sous caution, ont annoncé les médias locaux.

Niloufar Hamedi, 31 ans, et Elaheh Mohammadi, 36 ans, "ont été temporairement libérées sous caution de la prison d'Evine" à Téhéran, ont annoncé le quotidien réformateur Shargh sur son site et l'un des avocats.

Une photo et une vidéo des deux jeunes femmes posant, souriantes et se tenant la main, à proximité de la prison ont été postées sur les réseaux sociaux.

Mme Mohammadi, reporter de Ham Mihan, a été condamnée en 2023 à une peine de six ans de prison pour collaboration avec les Etats-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d'un an pour propagande contre la République islamique.

Mme Hamedi, photographe du journal Shargh, a écopé de son côté d'une peine de sept ans de prison pour coopération avec les Etats-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique.

Les deux journalistes étaient incarcérées à Téhéran depuis leur arrestation en septembre 2022, quelques jours après la mort de Mahsa Amini.

Leur caution s'est élevée à 100 milliards de rials (environ 170.000 euros) chacune.

90 journalistes inquiétés

Les deux femmes sont interdites de sortie du territoire et devraient rester hors de prison jusqu'à leur procès en appel, dont la date n'est pas connue, a précisé l'agence locale Fars.

Elles avaient été arrêtées pour avoir couvert le décès, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans interpellée à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant notamment aux femmes le port du voile en public.

Niloufar Hamedi s'était rendue à l'hôpital où Mahsa Amini avait été pendant trois jours dans le coma avant de décéder, tandis qu'Elaheh Mohammadi était allée dans la ville natale de la jeune femme, à Saqqez (ouest), pour couvrir ses funérailles.

Plusieurs centaines de personnes, dont des membres de forces de l'ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées, au cours des manifestations qui se sont tenues en octobre et novembre avant de refluer. Sept hommes ont été exécutés pour leur implication dans ce mouvement.

Plus de 90 journalistes iraniens ont été inquiétés par les autorités lors des manifestations, selon des médias locaux.

Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été soutenues par des organisations de défense de la liberté de la presse, dont Reporters sans Frontières, qui avait qualifié de "scandaleuse" la condamnation de ces deux femmes "punies pour l'exercice de leur métier".

Avec AFP
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