L'Italie pleure Gigi Riva, légende du foot et «monument national»
©PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
L’Italie pleure l’un des plus grands joueurs de football de son histoire, Gigi Riva, mort lundi à l’âge de 79 ans.

Luigi (connu de tous sous le surnom de Gigi) Riva avait été victime d’un malaise cardiaque dimanche à son domicile et était hospitalisé depuis à Cagliari, la ville où il a fait quasiment toute sa carrière de joueur entre 1963 et 1977.

«C’est un véritable monument national qui nous a quittés. Gigi Riva incarnait le mythe de l’homme libre et du joueur de football extraordinaire», rapporte dans un communiqué le président de la Fédération italienne de football, Gabriele Gravina.

«Il manquera beaucoup à notre calcio», estime le patron de la Ligue italienne, Lorenzo Casini.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a salué, de son côté, «un grand sportif qui a marqué l’histoire du calcio et de notre équipe nationale».

Alors qu’ils disputaient la finale de la Supercoupe d’Italie ce lundi à Riyad, en Arabie saoudite, les joueurs de l’Inter Milan et de Naples ont observé une minute de silence avant le coup d’envoi de la seconde période.

Les clubs du championnat d’Italie, à commencer par Cagliari, son club de toujours, ont rendu hommage au meilleur buteur de l’histoire de la sélection italienne, «un mythe italien», selon l’AS Rome.

Obsèques mercredi

Sur tous les terrains de football du pays, une minute de silence sera observée avant chaque match à partir de mardi et jusqu’à dimanche, précise la FIGC.

Ses obsèques devraient avoir lieu mercredi à Cagliari où tous les drapeaux sardes sur les bâtiments publics ont été mis en berne.

Celui qui était surnommé «Rombo di Tuono» (coup de tonnerre), en raison de sa puissance de frappe exceptionnelle, a marqué l’histoire du football italien.


Avec 35 buts en 42 sélections, il est le meilleur buteur de l’histoire de la Nazionale et a remporté avec elle le titre de champion d’Europe en 1968.

Mais c’est lors de la Coupe du monde 1970 au Mexique qu’il a écrit les plus belles pages de sa carrière et du football mondial.

L’attaquant fut en effet aux côtés de Gianni Rivera l’un des acteurs clés de la demi-finale remportée 4 à 3 par l’Italie face à l’Allemagne, considérée comme l’un des plus grands matchs de l’histoire de la compétition.

Riva marqua l’un des cinq buts inscrits lors d’une incroyable prolongation qui envoya l’Italie en finale, où elle s’inclina face au Brésil de Pelé (4-1).

164 buts en 315 matches

Né dans le nord de l’Italie, en Lombardie, le 7 novembre 1944, sur les bords du lac Majeur, c’est en Sardaigne que Riva s’est fait un nom en inscrivant 164 buts en 315 matchs toutes compétitions confondues et en soulevant, à trois reprises, le trophée de meilleur buteur de Série A (1967, 1969, 1970).

Alors qu’il aurait pu rejoindre des équipes de Série A plus huppées, Riva est toujours resté fidèle à Cagliari, à qui il a offert en 1970 son seul titre de champion d’Italie, l’un des plus retentissants et inattendus de l’histoire, avant de se briser une jambe la saison suivante.

Après sa carrière de joueur, Riva embrassa brièvement celle d’entraîneur, puis tout aussi brièvement celle de président de club, toujours à Cagliari.

Il retrouva ensuite, à partir de 1990, son autre équipe de cœur, la Nazionale, cette fois avec le titre de directeur général, lors de cinq éditions du Championnat d’Europe et autant de Coupes du monde, dont celle victorieuse en Allemagne en 2006, avant de prendre sa retraite un an plus tard.

S’il n’avait pas la renommée mondiale du Brésilien Mario Zagallo et de l’Allemand Franz Beckenbauer, disparus au début du mois, Riva était, selon le président de la Fifa Gianni Infantino, «un champion atemporel (...) l’histoire du football est un puzzle qui a perdu l’une de ses plus belles pièces».

Pierre Daccache, avec AFP
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