Ghada Chbeir et Missaghju au théâtre de la tour Eiffel

 
Le 27 février, Ghada Chbeir et Missaghju donneront un concert au théâtre de la tour Eiffel à ParisIl portera sur leur album Spirit qu’ils chantent en duo. Les voix militantes et poignantes corses s’élèveront avec la voix séraphique de la diva libanaise Ghada Chbeir, pour chanter l’exil, l’amour et l’attachement à l’identité culturelle, dans un élan passionné et fervent comme une prière.
Spirit, histoire d’une rencontre
Missaghju (message en langue corse), est un groupe composé d’ami.e.s, qui avaient débuté dans l’animation, avant de s’unir autour d’un engagement et d’évoluer vers la mélodie et la musique polyphonique. «Trente-quatre années de collaboration et on en est aujourd’hui à huit albums, souligne le fondateur du groupe Alain Gherardi à Ici Beyrouth. Notre dernier album Spirit, objet du concert du théâtre de la tour Eiffel, marque notre collaboration avec la diva libanaise Ghada Chbeir, que j’ai connue par hasard, par l’intermédiaire d’une production. Nous avons échangé longuement avant de faire un essai très concluant, que j’aime qualifier de magique. Cela sonnait comme une évidence, entre les chœurs méditerranéens corses et sa voix qui est qualifiée par la presse de Voix d’or.» La lauréate du World Music Award 2007 a envoyé ses propres compositions musicales et de vieux chants syriaques, qu’elle maîtrise parfaitement et Alain Gherardi a ajouté ses compositions musicales qui s’inscrivent dans la lignée du chant traditionnel corse. «Ghada a enregistré à Beyrouth a capella. Elle m’a envoyé sa voix et je l’ai habillée avec nos chœurs et nos cœurs. Nous avons suivi la respiration et les mouvements de sa voix, comme si nous étions réellement dans un concert.» De son côté, Ghada Chbeir déclare à Ici Beyrouth que sa musique s’apparente à la tradition andalouse orientale. «J’ai choisi moi-même les poèmes chantés dont les paroles datent du douzième siècle. Donc c’est un mariage harmonieux entre les chants corses, les Mouachahats et la chanson libanaise.» Une grande communion se tisse entre Missaghju et Ghada Chbeir, la transversalité culturelle sera le ciment de leur collaboration. En mai 2022, en tant que directeur de théâtre, Alain Gherardi invite Ghada Chbeir à donner des concerts en Corse et les deux artistes se produisent ensemble à Biguglia. «Nous avons occidentalisé l’Orient et Ghada Chbeir, par sa voix, a orientalisé l’Occident», souligne Alain Gherardi. «Les Libanais comme les Arabes, réussissent ce quart de ton, dont on dirait qu’ils détiennent le mystère; ils divisent le ton et la musique encore plus finement que les Occidentaux, comme nous les Corses», dévoile Gherardi à Ici Beyrouth. Dans Spirit, tantôt Chbeir chante sur les chansons de Missaghju, tantôt le groupe corse interprète les compositions de la diva.


Un message commun
Missaghju, c’est le message d’une petite nation en méditerranée, qui ne veut pas disparaître. Elle a été génoise puis française pendant 250 ans! C’est un peuple avec une très forte identité comme les Libanais. Les membres de Missaghju militent pour la défendre. Par quels moyens? Le chant, l’écriture et la musique. Ils, elles, défendent leur culture, leur peuple, leur langue. «Nous partageons cette cause avec le peuple libanais qui a souffert intensément comme les Corses et les deux peuples se sont montrés résistants, résilients et se sont toujours relevés. C’est du militantisme culturel que nous faisons et pas simplement de la musique, assure Alain Gherardi. Notre langue corse est menacée d’extinction. En famille, nous la parlons toujours, mais les jeunes la perdent de plus en plus. Tout comme la langue française qui n’a pas de beaux jours devant elle, avec l’usage qu’on en a fait et qui s’achemine vers l’évolution inéluctable, malheureusement.»
Les titres chantés
Les arrangements réalisés par Gherardi s’inspirent de la musique classique. Ghada Chbeir et Missaghju chanteront ensemble tous les titres de l’album présenté au théâtre de la tour Eiffel, à part une chanson en solo pour Ghada et une autre pour Missaghju. Parmi les onze titres de l’album, citons: Turmenti, (Tourments) paroles et musique d’Alain Gherardi, en hommage aux victimes du Bataclan, dont le message est exacerbé par l’intervention de la chanteuse arabe avec Missaghju; Li Fouadon (Pour une âme), composition musicale de Ghada Chbeir; L’Esiliatu (L’Exilé), écrite et composée par Alain Gherardi; Jara L Houbbou (L’amour advint), composition musicale de Ghada Chbeir.
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