©(Intuitive Machines, AFP)
La sonde spatiale Nova-C s’est posée avec succès sur la Lune. Ce nouvel alunissage marque non seulement le retour américain sur l’astre, mais aussi le premier réalisé par une entreprise privée.
C’est un grand pas pour l’industrie spatiale: une sonde de l’entreprise américaine Intuitive Machines s’est posée sur la Lune jeudi, marquant le premier alunissage d’un appareil américain depuis plus de 50 ans, et une première pour une société privée.
«Nous pouvons confirmer sans aucun doute que notre équipement est sur la surface de la Lune, et que nous transmettons» un signal, a déclaré Tim Crain, responsable chez Intuitive Machines, durant le direct vidéo de l’entreprise.
Cette dernière a ensuite confirmé sur X que l’alunisseur avait bien atterri «debout» et commencé à «envoyer des données».
Cette image de la NASA montre la salle de contrôle d’Intuitive Machines observant l’atterrisseur lunaire Odysseus d’Intuitive Machines se poser sur la Lune, à Torrance, en Californie, le 22 février 2024. (Photo NASA, AFP)L’alunissage a eu lieu à 17H23 heure de Houston, au Texas, où se trouve la salle de contrôle de l’entreprise (23h23 GMT).
L’alunisseur Nova-C, qui transporte notamment des instruments scientifiques de la NASA, mesure un peu plus de quatre mètres de haut. Il avait décollé la semaine dernière de Floride.
La descente était l’étape la plus redoutée de la mission, nommée IM-1. Des lasers qui devaient normalement permettre à l’appareil de se guider n’ont pas fonctionné, mais une solution de secours a pu être utilisée: un instrument de la NASA à bord qui devait, à l’origine, être seulement testé durant la mission.
Une dizaine de minutes avant l’atterrissage, une importante poussée du moteur a servi à freiner Nova-C, qui évoluait auparavant à pas moins de 1.800 mètres par seconde. Durant la descente finale, la sonde était complètement autonome.
Des images sont maintenant attendues, y compris celles d’un petit engin équipé de caméras, développé par l’université d’aéronautique Embry-Riddle, qui devait être éjecté de l’alunisseur au dernier moment pour capturer de l’extérieur l’alunissage.
Un appareil américain n’avait pas atterri sur la Lune depuis la fin du mythique programme Apollo, en 1972.
«Pour la première fois en plus d’un demi-siècle, les États-Unis sont de retour sur la Lune», s’est félicité dans une vidéo le patron de la NASA, Bill Nelson. Et «pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une entreprise privée, une entreprise américaine, a décollé et mené le voyage jusque là-haut».
L’Inde et le Japon ont récemment réussi à alunir grâce à leurs agences spatiales nationales, devenant les quatrième et cinquième pays à le faire, après l’Union soviétique, les États-Unis et la Chine.
Mais plusieurs entreprises – israélienne, japonaise et américaine – avaient jusqu’ici échoué à reproduire la même prouesse.
L’endroit qui était visé par Intuitive Machines se trouve à environ 300 kilomètres du pôle sud de la Lune, un cratère nommé Malapert A. Le pôle sud lunaire intéresse car il s’y trouve de l’eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.
La NASA souhaite y envoyer ses astronautes à partir de 2026 avec ses missions Artémis, et c’est notamment pour les préparer qu’elle cherche à étudier de plus près cette région encore peu explorée.
«Quel type de poussière ou de terre s’y trouve? À quel point fait-il froid ou chaud? Quelles sont les radiations? Ce sont des choses que vous voulez savoir avant d’envoyer de premiers explorateurs humains», a expliqué Joel Kearns, responsable à la NASA.
Pour cette phase d’exploration, la NASA utilise son tout nouveau programme, nommé CLPS. Au lieu de développer elle-même des vaisseaux pour la Lune, l’agence spatiale américaine a chargé des sociétés privées d’y emporter son matériel scientifique.
Sur cette photo prise avec l’aimable autorisation d’Intuitive Machines, on peut voir la première vue de la Terre prise lors de la mission IM-1, le 16 février 2024. (Photo Intuitive Machines, AFP)
Intuitive Machines est l’une des entreprises sélectionnées et le montant de son contrat avec la NASA pour cette première mission s’élève à 118 millions de dollars. L’objectif est de réduire les coûts pour l’agence publique, de pouvoir faire le voyage plus fréquemment, mais aussi de développer une économie lunaire. Et ce, malgré les risques d’échec.
Une première mission du programme, menée par l’entreprise américaine Astrobotic, n’avait pas réussi à atteindre la Lune le mois dernier.
L’alunisseur d’Intuitive Machines, dont l’exemplaire utilisé pour cette mission est baptisé Odysseus, contient aussi six cargaisons privées. Parmi elles: des sculptures de l’artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune.
La NASA compte pour sa part six instruments scientifiques à bord.
L’un d’eux doit, par exemple, étudier le plasma lunaire (couche de gaz chargé en électricité), et mesurer les ondes radio en provenance du Soleil et d’autres planètes.
Odysseus, qui est alimenté en énergie grâce à ses panneaux solaires, devrait désormais fonctionner durant sept jours environ, avant que la nuit ne s’installe sur le pôle sud lunaire.
Lucie Aubourg / AFP
C’est un grand pas pour l’industrie spatiale: une sonde de l’entreprise américaine Intuitive Machines s’est posée sur la Lune jeudi, marquant le premier alunissage d’un appareil américain depuis plus de 50 ans, et une première pour une société privée.
«Nous pouvons confirmer sans aucun doute que notre équipement est sur la surface de la Lune, et que nous transmettons» un signal, a déclaré Tim Crain, responsable chez Intuitive Machines, durant le direct vidéo de l’entreprise.
Cette dernière a ensuite confirmé sur X que l’alunisseur avait bien atterri «debout» et commencé à «envoyer des données».
Cette image de la NASA montre la salle de contrôle d’Intuitive Machines observant l’atterrisseur lunaire Odysseus d’Intuitive Machines se poser sur la Lune, à Torrance, en Californie, le 22 février 2024. (Photo NASA, AFP)L’alunissage a eu lieu à 17H23 heure de Houston, au Texas, où se trouve la salle de contrôle de l’entreprise (23h23 GMT).
L’alunisseur Nova-C, qui transporte notamment des instruments scientifiques de la NASA, mesure un peu plus de quatre mètres de haut. Il avait décollé la semaine dernière de Floride.
La descente était l’étape la plus redoutée de la mission, nommée IM-1. Des lasers qui devaient normalement permettre à l’appareil de se guider n’ont pas fonctionné, mais une solution de secours a pu être utilisée: un instrument de la NASA à bord qui devait, à l’origine, être seulement testé durant la mission.
Une dizaine de minutes avant l’atterrissage, une importante poussée du moteur a servi à freiner Nova-C, qui évoluait auparavant à pas moins de 1.800 mètres par seconde. Durant la descente finale, la sonde était complètement autonome.
Des images sont maintenant attendues, y compris celles d’un petit engin équipé de caméras, développé par l’université d’aéronautique Embry-Riddle, qui devait être éjecté de l’alunisseur au dernier moment pour capturer de l’extérieur l’alunissage.
Retour américain
Un appareil américain n’avait pas atterri sur la Lune depuis la fin du mythique programme Apollo, en 1972.
«Pour la première fois en plus d’un demi-siècle, les États-Unis sont de retour sur la Lune», s’est félicité dans une vidéo le patron de la NASA, Bill Nelson. Et «pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une entreprise privée, une entreprise américaine, a décollé et mené le voyage jusque là-haut».
L’Inde et le Japon ont récemment réussi à alunir grâce à leurs agences spatiales nationales, devenant les quatrième et cinquième pays à le faire, après l’Union soviétique, les États-Unis et la Chine.
Mais plusieurs entreprises – israélienne, japonaise et américaine – avaient jusqu’ici échoué à reproduire la même prouesse.
Pôle sud lunaire
L’endroit qui était visé par Intuitive Machines se trouve à environ 300 kilomètres du pôle sud de la Lune, un cratère nommé Malapert A. Le pôle sud lunaire intéresse car il s’y trouve de l’eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.
La NASA souhaite y envoyer ses astronautes à partir de 2026 avec ses missions Artémis, et c’est notamment pour les préparer qu’elle cherche à étudier de plus près cette région encore peu explorée.
«Quel type de poussière ou de terre s’y trouve? À quel point fait-il froid ou chaud? Quelles sont les radiations? Ce sont des choses que vous voulez savoir avant d’envoyer de premiers explorateurs humains», a expliqué Joel Kearns, responsable à la NASA.
Pour cette phase d’exploration, la NASA utilise son tout nouveau programme, nommé CLPS. Au lieu de développer elle-même des vaisseaux pour la Lune, l’agence spatiale américaine a chargé des sociétés privées d’y emporter son matériel scientifique.
Sur cette photo prise avec l’aimable autorisation d’Intuitive Machines, on peut voir la première vue de la Terre prise lors de la mission IM-1, le 16 février 2024. (Photo Intuitive Machines, AFP)
Intuitive Machines est l’une des entreprises sélectionnées et le montant de son contrat avec la NASA pour cette première mission s’élève à 118 millions de dollars. L’objectif est de réduire les coûts pour l’agence publique, de pouvoir faire le voyage plus fréquemment, mais aussi de développer une économie lunaire. Et ce, malgré les risques d’échec.
Une première mission du programme, menée par l’entreprise américaine Astrobotic, n’avait pas réussi à atteindre la Lune le mois dernier.
Sept jours d'activité
L’alunisseur d’Intuitive Machines, dont l’exemplaire utilisé pour cette mission est baptisé Odysseus, contient aussi six cargaisons privées. Parmi elles: des sculptures de l’artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune.
La NASA compte pour sa part six instruments scientifiques à bord.
L’un d’eux doit, par exemple, étudier le plasma lunaire (couche de gaz chargé en électricité), et mesurer les ondes radio en provenance du Soleil et d’autres planètes.
Odysseus, qui est alimenté en énergie grâce à ses panneaux solaires, devrait désormais fonctionner durant sept jours environ, avant que la nuit ne s’installe sur le pôle sud lunaire.
Lucie Aubourg / AFP
Lire aussi
Commentaires