«D’où souffle le vent», la littérature d’immigration à l’USJ

Mardi 27 février, le recteur de l’Université Saint-Joseph (USJ), le RP Salim Daccache, la titulaire de la chaire Amérique latine à l’USJ, Georgine Chaer Mallat, et le directeur de la Bibliothèque orientale, M. Joseph Rustom, ont inauguré l’exposition D’où souffle le vent, portant sur la littérature d’immigration libanaise et levantine des 19e et 20e siècles d’Amérique latine. L’exposition se poursuit jusqu’au 15 mars.

D’où souffle le vent
La Bibliothèque orientale, fondée par les pères jésuites Louis Cheikho et Henri Lamenss, a accueilli un public de bibliophiles, heureux de découvrir les trésors du passé. Étaient présents l’ambassadrice de l’Argentine, les ambassadeurs du Brésil et de l’Espagne, les représentants du Mexique, de la Colombie et du Chili, l’ambassadeur de Malte, le président de la Ligue maronite ainsi que les recteurs et doyens de plusieurs universités. Parmi les auteurs exposés, citons Fawzi Maalouf auteur du célèbre ouvrage Sur un tapis de vent, traduit en portugais en 1928; Toufic Duoun dont le livre Souvenir de l’immigration constitue un témoignage majeur sur l’histoire de l’immigration; Youssef Hitti dont l’ouvrage L’Effort patriotique, paru en 1919, témoigne des aspirations des Libanais.es dans les pays de l’immigration; Chafic Maalouf, auteur de l’épopée Abkar; les écrivains Zaki et Élias Consol (le titre de l’exposition D’où souffle le vent est inspiré du titre de l’un des romans d’Elias Consol); Olga Chams, connue sous le pseudonyme de Meira Delmar; Mansour Challita, qui a traduit les œuvres de Khalil Gibran en portugais et en espagnol; Georges Saidah, auteur de l'Histoire des écrivains levantins en Amérique latine, sans oublier le Dr Georges Sawaya, médecin, écrivain et poète; Chucri Khoury et bien d’autres. Au nombre des journaux et périodiques exposés, mentionnons le journal Al-Khawater («les réflexions») de Youssef Saleh Hélou, le grand-père de Carlos Slim; Le Sphinx de Chucri Khoury, qui a paru pendant près de quarante ans au Brésil; Al-Islah («la réforme») du Dr Sawaya, paru en Argentine, et Al-Isba al-andalusia («la ligue andalouse») publiée de 1935 à 1953, au Brésil, par un groupe d’écrivains journalistes.


Daccache: «La Bibliothèque orientale est aujourd’hui ressuscitée»
Dans son mot de bienvenue, le recteur de l’USJ, le professeur Salim Daccache, a relaté la naissance et la concrétisation du projet de la chaire Amérique latine et comment ils ont pu recueillir des ouvrages rédigés par les Libanais disséminés dans toute l’Amérique latine. «La Bibliothèque orientale, bien préservée, est aujourd’hui ressuscitée. Une communication s’est établie entre les livres de nos ancêtres et nous.» Le père Daccache a rappelé l’histoire de la Bibliothèque orientale qui a été fondée à Ghazir en 1862-1963. Lorsque les pères jésuites ont décidé de se rendre à Beyrouth en 1975, ils ont d’abord rangé leurs livres dans leurs valises, avec l’idée d’instaurer la Bibliothèque orientale dans la capitale. «Cette bibliothèque a vécu des heures sombres pendant la guerre dite civile ou celle des autres sur notre territoire. Le jour où on a décidé de la restaurer et d’instaurer la photothèque, qui comporte des photos des 19e et 20e siècles, d’autres collections de photos ont rejoint les vestiges du passé. Aujourd’hui, c’est une institution dans l’institution.» Le professeur Daccache a insisté sur l’importance des livres en papier, a fortiori lorsqu'ils sont anciens et dotés d’une dimension historique et affective. On aime les toucher, sentir leur odeur et reconstruire la saga de nos compatriotes, en parcourant leurs lignes. Pour le père Daccache, «le livre, c’est le dépositaire de la pensée, du savoir, de l’érudition mais aussi de la souffrance».
Mallat: «La littérature des enfants d’ici et des parents d’ailleurs»
«Nous l’appelons la littérature de l’immigration. Nous pouvons aussi bien l’appeler l’immigration en littérature ou la littérature des enfants d’ici et des parents d’ailleurs», a souligné dans son mot Georgine Chaer Mallat. Les intellectuels émigrés se sont engagés à adopter l’écriture pour renforcer les liens entre la diaspora libanaise et ses compatriotes. À la question de savoir pourquoi il est important aujourd’hui d’identifier ce patrimoine, Mme Mallat a mis en évidence l’intérêt de sensibiliser les nouvelles générations à l’apport de leurs familles installées en Amérique latine. «C’est bien dans ce cadre que le père recteur de l’USJ, le professeur Salim Daccache, a voulu que la chaire Amérique latine expose en avant-première les ouvrages des émigrés libanais et moyen-orientaux, en Argentine, au Brésil au Chili, en Colombie, au Mexique, en Uruguay et au Venezuela.» La titulaire de la chaire Amérique latine a ajouté que les actions de coopération mutuelle entre la chaire Amérique latine et les différentes associations et fondations renforceront l’envergure de ce patrimoine dans la mémoire des vivants. Elle a par ailleurs souligné l’apport de la Lebanese American University (LAU), avec le centre du patrimoine libanais, dirigé par le poète Henri Zogheib, et le centre de recherches sur l’émigration de L’Université Notre-Dame( NDU), ainsi que le centre des études et cultures de l’Amérique latine de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), initié par le Dr Roberto Katlab.
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