- 04
- Mars
- 2024
«J'ai deux amours»: magie musicale au festival Al-Bustan
modifié le 08 Avr. 2024 à 05:13 Lecture : 4 minute(s) A A A
Le concert «J'ai deux amours», présenté dans le cadre de la 30e édition du festival Al-Bustan, a transporté l'auditoire libanais dans un univers musical envoûtant. Devant une salle comble, des musiciens de renom ont livré une prestation magistrale. Ce moment suspendu, empreint de grâce et de virtuosité, restera gravé dans les mémoires comme l'un des temps forts de cette édition anniversaire.
«La vie sans musique n’est qu’une erreur, une besogne éreintante, un exil», écrivait Nietzsche dans une lettre adressée à Peter Gast en 1888. Ces mots résonnent particulièrement vrai au Liban, pays où la culture et l’art ont toujours occupé une place primordiale. Hier encore, la résilience des Libanais a été louée au sein du concert «J'ai deux amours», dans le cadre de la 30e édition du festival Al-Bustan.
Sergio Villegas Galvain - BarytonC’est en effet un magistral acte de résilience de la part de Laura Lahoud et de son équipe. Malgré les nombreux défis rencontrés, ils sont parvenus non seulement à préserver ce prestigieux festival de musique classique, reconnu à l’échelle mondiale, mais également à proposer une programmation d’une qualité exceptionnelle.
Hier soir, face à un public conquis, les musiciens Félicien Brut à l’accordéon, Joë Christophe à la clarinette, Edouard Macarez à la contrebasse et le baryton Sergio Villegas Galvain ont interprété avec brio un répertoire varié allant de Barbara à Brel, en passant par Chopin. Les mélodies de ces monstres sacrés de la chanson française ont transporté le public dans une sublime parenthèse musicale.
Félicien Brut - AccordéonC’est Félicien Brut, accordéoniste émérite au talent fou, qui a animé la soirée avec humour et vivacité. Rompu à la scène libanaise pour y avoir performé l’an dernier, il a charmé le public dès les premières notes et a rendu hommage à l’incroyable capacité de résilience des Libanais en choisissant de jouer Tout va très bien Madame la Marquise, une chanson qu’il a jugée très pertinente pour le Liban. S’en est suivi un plateau prestigieux, célébrant le temps d’une nuit la crème de la chanson française et ses immenses compositeurs: Joséphine Baker, Yves Montand, Serge Gainsbourg, Gilbert Bécaud, Claude Nougaro, ou encore les intemporels Barbara, Charles Trenet, Frédéric Chopin… autant de monuments de la culture francophone sublimés par le talent des musiciens, dans une communion vibrante avec le public.
Édouard Macarez- ContrebasseL’Hymne à l’amour et La Vie en rose d’Édith Piaf ont été magistralement fusionnés et interprétés en un savant mixage, suscitant l’ovation du public conquis. Le baryton Sergio Villegas Galvain a, lui aussi, mis son timbre envoûtant au service des mélodies françaises avant d’interpréter avec ferveur Por una cabeza, classique argentin immortalisé par Carlos Gardel dans les années 30.
Plus d’une heure et demie durant, le fil rouge de ce voyage musical était la mélancolie poétique inhérente à la chanson française, que le pétillant Félicien Brut s’amusait à contrebalancer par ses commentaires pleins d’humour et d’autodérision. Le public, suspendu à ses lèvres, riait de bon cœur entre deux frissons lyriques.
Joë Christophe- ClarinetteEnfin, c’est sur les notes de La Bohème de Charles Aznavour que les musiciens sont sortis de scène, sous les applaudissements des spectateurs conquis. Hier encore, le temps d’une soirée, grâce à la magie de la musique et au talent des artistes, nous avions tous vingt ans à nouveau.
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