Les médias libanais n’inspirent pas confiance à une grande majorité de leur audience, qui estime qu’aucun d’entre eux n'est «fiable». Celle-ci estime que la majorité des informations sont «salées et poivrées», selon la ligne éditoriale du média, ce qui les déforment. C’est l’un des principaux constats auxquels est parvenue la fondation Samir Kassir dans un rapport sur le discours de haine dans les médias en temps de crise.
Intitulée Perception et usage du discours de haine dans les médias libanais, l’étude, dont les résultats ont été rendus public mardi, a pour principal objectif de «limiter la diffusion du discours de haine».
L’étude, menée et rédigée par Nidal Ayoub, journaliste, a englobé des groupes de discussions dont les membres ont été choisis, en collaboration avec Information International (al-dawliya lil maaloumat), une société de recherches et de statistiques, fondée en 1995 à Beyrouth. L’échantillon a englobé des hommes et des femmes, toutes communautés et groupes d’âges confondus. Ils viennent de Beyrouth (Tarik el-Jdidé, Aïn el-Remmané et Chiyah), du Chouf, du Metn, de la Békaa et du Akkar.
Les personnes rencontrées ont fortement critiqué les médias traditionnels, principalement la télévision, qui, selon elles, «ont des partis pris politiques» et «manquent de crédibilité». Parmi les personnes interviewées, nombreuses sont celles qui se sont montrées sceptiques à l’égard des bulletins télévisés et des talkshows. Elles ont ainsi estimé que ces programmes sont «les porte-paroles des partis politiques».
Selon leurs affinités politiques, les personnes incluses dans l’étude ont confié suivre la LBCI, la MTV, Al-Jadeed ou Al-Manar, tout en restant critiques à l’égard des «partis-pris» de ces chaînes.
«Certaines personnes, bien qu’elles soient opposées au Hezbollah, insistent à regarder Al-Manar parce qu’elles sont convaincues qu’une grande majorité des décisions dans le pays sont prises par le Hezbollah et que ce dernier peut imposer son diktat mieux que n’importe quel autre parti», lit-on dans le rapport.
Les personnes interviewées ont souligné que les talkshows «ne les captivent pas», mais qu’elles les suivent parce que «l’invité du programme y apporte une valeur ajoutée».
L’ensemble des personnes englobées dans l’étude ont, par ailleurs, affirmé que «compte-tenu des doutes qu’elles éprouvent concernant l’exactitude des informations présentées dans les bulletins télévisés, elles recueillent les informations de diverses sources, notamment Internet». De plus, elles comparent les informations des différentes chaînes pour avoir plusieurs perspectives, ce qui leur permet de tirer «leurs conclusions personnelles à la recherche de la vérité».
Pour ces personnes, les informations relayées par différents groupes WhatsApp sont «fiables», en plus de celles publiées sur les pages d’informations locales sur Facebook.
Les réseaux sociaux restent, pour les personnes interviewées, la principale source d’informations, principalement parce que l’accès y est facile à travers les différentes applications disponibles sur les téléphones mobiles.
Interprétation des messages de haine
Selon le rapport, toutes les personnes interviewées «réagissent de la même manière aux messages de haine». «L’interprétation de ces messages, qui diffère souvent, souligne une forte familiarité avec les événements du Liban», souligne la fondation Samir Kassir dans le rapport. Et de constater qu’«en soi, les messages de haine ne parviennent souvent pas à susciter de fortes émotions ou à provoquer des réactions importantes parmi les participants, sauf lorsqu’il s’agit des divisions entre sunnites et chiites».
Les messages de haine, d’une manière générale, ont été davantage critiqués pour «la façon dont ils sont présentés et pour leur (manque de) crédibilité plutôt que pour leur contenu». Indépendamment de leur âge et de leur appartenance communautaire, les participants à l’étude «peuvent facilement identifier les messages de haine», d’après le rapport. Certains les rejettent, alors que d’autres les perçoivent comme étant «une forme d’expression légitime de la peur» ou de l’inquiétude «à l’égard des autres».
De plus, certains des individus inclus dans l’étude reconnaissent l’importance de poster des commentaires sur les réseaux sociaux pour combattre les opinions conventionnelles ou présenter les faits avec exactitude. Toutefois, ils confient «faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit d’interagir ou de répondre à des messages haineux». De fait, nombre d’entre eux sont convaincus qu’«une action individuelle reste futile devant les campagnes de haine bien organisées» et pourrait même leur attirer des ennuis. Ce qui génère chez eux un sentiment d’impuissance.
Les interviewés dénoncent les divisions politiques, partisanes et sectaires profondément enracinées dans la société libanaise, ainsi que les «structures organisées» qui visent à «détruire les opposants, en propageant un discours de haine et en menant des campagnes de haine». Cela constitue, à leur avis, «un important obstacle à une intervention efficace».
Pour lutter contre le discours de haine, il est recommandé de «mener des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens, des journalistes et des directeurs de médias qui mettent l’accent sur les conséquences tragiques d’un tel discours» et qui insistent sur la nécessité de «mener des reportages basés sur les faits», de «renforcer l’esprit critique» de la population et de créer des plateformes qui luttent contre la manipulation de l’information.
Intitulée Perception et usage du discours de haine dans les médias libanais, l’étude, dont les résultats ont été rendus public mardi, a pour principal objectif de «limiter la diffusion du discours de haine».
L’étude, menée et rédigée par Nidal Ayoub, journaliste, a englobé des groupes de discussions dont les membres ont été choisis, en collaboration avec Information International (al-dawliya lil maaloumat), une société de recherches et de statistiques, fondée en 1995 à Beyrouth. L’échantillon a englobé des hommes et des femmes, toutes communautés et groupes d’âges confondus. Ils viennent de Beyrouth (Tarik el-Jdidé, Aïn el-Remmané et Chiyah), du Chouf, du Metn, de la Békaa et du Akkar.
Les personnes rencontrées ont fortement critiqué les médias traditionnels, principalement la télévision, qui, selon elles, «ont des partis pris politiques» et «manquent de crédibilité». Parmi les personnes interviewées, nombreuses sont celles qui se sont montrées sceptiques à l’égard des bulletins télévisés et des talkshows. Elles ont ainsi estimé que ces programmes sont «les porte-paroles des partis politiques».
Selon leurs affinités politiques, les personnes incluses dans l’étude ont confié suivre la LBCI, la MTV, Al-Jadeed ou Al-Manar, tout en restant critiques à l’égard des «partis-pris» de ces chaînes.
«Certaines personnes, bien qu’elles soient opposées au Hezbollah, insistent à regarder Al-Manar parce qu’elles sont convaincues qu’une grande majorité des décisions dans le pays sont prises par le Hezbollah et que ce dernier peut imposer son diktat mieux que n’importe quel autre parti», lit-on dans le rapport.
Les personnes interviewées ont souligné que les talkshows «ne les captivent pas», mais qu’elles les suivent parce que «l’invité du programme y apporte une valeur ajoutée».
L’ensemble des personnes englobées dans l’étude ont, par ailleurs, affirmé que «compte-tenu des doutes qu’elles éprouvent concernant l’exactitude des informations présentées dans les bulletins télévisés, elles recueillent les informations de diverses sources, notamment Internet». De plus, elles comparent les informations des différentes chaînes pour avoir plusieurs perspectives, ce qui leur permet de tirer «leurs conclusions personnelles à la recherche de la vérité».
Pour ces personnes, les informations relayées par différents groupes WhatsApp sont «fiables», en plus de celles publiées sur les pages d’informations locales sur Facebook.
Les réseaux sociaux restent, pour les personnes interviewées, la principale source d’informations, principalement parce que l’accès y est facile à travers les différentes applications disponibles sur les téléphones mobiles.
Interprétation des messages de haine
Selon le rapport, toutes les personnes interviewées «réagissent de la même manière aux messages de haine». «L’interprétation de ces messages, qui diffère souvent, souligne une forte familiarité avec les événements du Liban», souligne la fondation Samir Kassir dans le rapport. Et de constater qu’«en soi, les messages de haine ne parviennent souvent pas à susciter de fortes émotions ou à provoquer des réactions importantes parmi les participants, sauf lorsqu’il s’agit des divisions entre sunnites et chiites».
Les messages de haine, d’une manière générale, ont été davantage critiqués pour «la façon dont ils sont présentés et pour leur (manque de) crédibilité plutôt que pour leur contenu». Indépendamment de leur âge et de leur appartenance communautaire, les participants à l’étude «peuvent facilement identifier les messages de haine», d’après le rapport. Certains les rejettent, alors que d’autres les perçoivent comme étant «une forme d’expression légitime de la peur» ou de l’inquiétude «à l’égard des autres».
De plus, certains des individus inclus dans l’étude reconnaissent l’importance de poster des commentaires sur les réseaux sociaux pour combattre les opinions conventionnelles ou présenter les faits avec exactitude. Toutefois, ils confient «faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit d’interagir ou de répondre à des messages haineux». De fait, nombre d’entre eux sont convaincus qu’«une action individuelle reste futile devant les campagnes de haine bien organisées» et pourrait même leur attirer des ennuis. Ce qui génère chez eux un sentiment d’impuissance.
Les interviewés dénoncent les divisions politiques, partisanes et sectaires profondément enracinées dans la société libanaise, ainsi que les «structures organisées» qui visent à «détruire les opposants, en propageant un discours de haine et en menant des campagnes de haine». Cela constitue, à leur avis, «un important obstacle à une intervention efficace».
Pour lutter contre le discours de haine, il est recommandé de «mener des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens, des journalistes et des directeurs de médias qui mettent l’accent sur les conséquences tragiques d’un tel discours» et qui insistent sur la nécessité de «mener des reportages basés sur les faits», de «renforcer l’esprit critique» de la population et de créer des plateformes qui luttent contre la manipulation de l’information.
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