La conférence « Résolution 1701 et Stratégie de Défense Nationale », organisée par la Faculté des Sciences Politiques et des Relations Internationales, s'est déroulée aujourd'hui à l'Université La Sagesse à Furn el-Chebbak.
Les différents panels de cette journée étaient consacrés à l’examen approfondi et à la sensibilisation aux dispositions de la Résolution 1701 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ainsi que son lien avec la stratégie de défense nationale, et la présence de groupes armés sur le territoire libanais.
Cette journée de travail autour de la 1701 a réuni divers intervenants, notamment la Coordinatrice Spéciale des Nations Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, le Chef de la Mission et Commandant de la Finul, le Général Major Aroldo Lázaro Sáenz, l'ancien Président Michel Sleiman, les anciens Ministres des Affaires Étrangères Nassif Hitti et Tarek Mitri, l'ancien Ministre de la Justice Ibrahim Najjar, ainsi que plusieurs députés et responsables politiques.
Lors du premier panel, présidé par l'ancien Ministre des Affaires Étrangères Nassif Hitti, l’accent a été mis sur la force coercitive de la Résolution 1701 du CSNU et ses répercussions sur la paix et la sécurité régionales, ainsi que sur les défis liés à sa mise en œuvre.
« Y aura-t-il une feuille de route pour mettre en œuvre progressivement puis complètement la résolution 1701? Allons-nous nous retrouver dans une guerre s'étendant de la bande de Gaza à la Cisjordanie ? » s'interrogea Hitti. Il a également souligné la nécessité d’un rôle accru du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et a proposé de parvenir à un certain accord indirect entre les deux parties en conflit, avec le Conseil de Sécurité agissant comme médiateur, si la mise en œuvre de la résolution 1701 s’avère difficile.
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Il a ensuite confié à Ici Beyrouth que « la résolution 1701 de l'ONU nécessite des amendements, mais que le processus de sa mise en œuvre doit être progressif. En effet, les résultats ne peuvent pas être obtenus instantanément, mais plutôt par le biais d'une approche pragmatique et graduelle. »
La Coordinatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a, quant à elle, souligné les effets positifs de la résolution 1701 sur la paix, la sécurité et la stabilité régionales dans le sud du Liban. « Parfois, pendant les crises, des opportunités se présentent », a-t-elle indiqué, exhortant ainsi les partis politiques libanais à saisir ces opportunités pour diriger un État plus uni.
En ce qui concerne le Chef de la Mission et Commandant de la Finul, le Général Major Aroldo Lázaro Sáenz, ce dernier a dressé la liste les défis liés à la mise en œuvre de la résolution 1701 et précisé le rôle de la Finul. Il a souligné que depuis le début des événements dans le sud du Liban et le long de la Ligne Bleue, la Finul a dû relever de nombreux défis tout en s'efforçant de remplir ses missions relatives à la mise en œuvre de la résolution.
« Depuis le 8 octobre 2023, des échanges de tirs quotidiens ont eu lieu le long des frontières entraînant des pertes civiles et des dommages considérables aux infrastructures, » a ajouté Lázaro.
Dans ce cadre, Raghida Dergham, fondatrice et présidente exécutive du Beirut Institute, a évoqué le contexte entourant l'adoption de la résolution 1701, soulignant que cette dernière relève d'une catégorie intermédiaire entre les Chapitres 6 et 7. En effet, Dergham a étayé son argument en soutenant que les dispositions émises sous le Chapitre 7 sont généralement mises en œuvre par la force, tandis que celles relevant du Chapitre 6 nécessiteraient un consensus pour être appliquées.
Le député du bloc Kataëb, Salim Sayegh, a souligné que la Résolution 1701 a été appliquée de manière presque exemplaire à une époque où le Hezbollah faisait passer illégalement des armes et des munitions depuis l'Iran via la Syrie.
Pour sa part, l'ancien ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, a déclaré qu'une stratégie de défense nationale ne relève pas des compétences du gouvernement intérimaire et dépend d’un consensus politique.
L'ancien ministre des Affaires étrangères, Tarek Mitri, intervenant clé de cette conférence, a déclaré à Ici Beyrouth que « toutes les parties concernées entravent la mise en œuvre de la résolution 1701 du CSNU » et a déploré le fait que l'armée libanaise n'ait pas encore été déployée à la frontière sud.
Enfin, l'ancien président Michel Sleiman a rappelé que la Résolution 1701 avait mis fin à la guerre de juillet 2006 au Liban. « Bien que l'Accord de Taëf ait prévu le désarmement de toutes les milices au Liban, le Hezbollah a conservé ses armes et a envahi Beyrouth le 7 mai, » a souligné Sleiman. De plus, il a réitéré que le Hezbollah était la seule formation à ne pas avoir respecté la Déclaration de Baabda, qui prônait la neutralité du Liban et la mise en œuvre des accords d’armistice de 1949 pendant son mandat présidentiel.
Il a ensuite affirmé que le mouvement chiite avait refusé toute forme d'accord visant à élaborer une stratégie de défense en refusant de collaborer avec l'armée libanaise et en ignorant l'initiative arabe pour la paix. « La Déclaration de Baabda était la voie à suivre pour mettre en œuvre la Résolution 1701, et le Hezbollah a refusé de s'y conformer. C'est pourquoi il s’opposera à l’application de la Résolution 1701 de l'ONU », a-t-il conclu.
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