Malgré la guerre menaçante, la saison touristique 2024 se présente sous de bons auspices. Avec la succession de week-ends de fêtes (les Pâques catholique et orthodoxe, le Fitr et la fête du travail), la saison s’annonce prometteuse pour les professionnels du tourisme. Les indicateurs sont au beau fixe! Contre vents et marées, les Libanais continuent de rentrer au Liban qui, il faut dire, offre une ribambelle de paysages hauts en couleur au printemps, sans oublier les plages qui commencent à se réchauffer.
Le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, se montre très optimiste, affirmant à Ici Beyrouth que bien qu’il ne dispose pas de chiffres précis, il existe «des indicateurs très positifs tels que les réservations dans les maisons d’hôtes et à bord des compagnies aériennes». Il affirme que les arrivants sont des Libanais expatriés en grande majorité. Il estime néanmoins que «la diaspora libanaise, dix fois plus nombreuse que la population locale, est considérée comme une population touristique».
Il explique que la projection se base sur les données des fêtes de fin d'année et de la saison de ski. «Lors du pic de la guerre à Gaza, 300.000 passagers sont arrivés en décembre et 7.000 par jour pour la saison de ski», déclare-t-il. M. Nassar souligne que ce sont «des chiffres relativement positifs compte tenu des circonstances actuelles dans la région, bien qu'ils restent éloignés de l'objectif fixé». Il a rappelé que la Banque mondiale a estimé les recettes du tourisme pour l'année 2023 à environ 10.000 milliards de dollars.
Le président du syndicat des agences de voyage, Jean Abboud, confirme également que la saison des trois fêtes s’annonce «plutôt bien». «Le taux d’occupation dans les avions est de 85%, et il augmente à mesure que nous approchons des fêtes», affirme-t-il. Il souligne que la majorité des voyageurs sont des Libanais expatriés, avec une présence notable de Jordaniens, de Syriens et d'Égyptiens. «Depuis le 7 octobre, le taux de fréquentation des Européens est nul», ajoute-t-il.
Le président du syndicat des maisons d’hôtes, Ramzi Salman, assure, de son côté, à Ici Beyrouth que «l’activité a repris et peut être qualifiée de positive». Il est plutôt optimiste pour le printemps. Pour l’instant, les réservations, notamment pour les week-ends et les jours fériés, se situent entre 70% et 80%, avec des pointes atteignant 100%. Il confirme également que la clientèle est principalement composée de Libanais résidents ou expatriés, avec très peu d'étrangers.
Du côté des restaurants, ils prévoient également d'afficher complet en raison des arrivées prévues et des résidents libanais qui, à l'occasion des fêtes, fréquentent les restaurants, cafés et boîtes de nuit. Cependant, le syndicat estime qu'il est encore trop tôt pour fournir des chiffres précis.
En revanche, les hôtels subissent les conséquences de la conjoncture défavorable et de l'absence de touristes. En effet, les Libanais expatriés possèdent souvent des résidences au Liban et ne fréquentent pas les établissements hôteliers, ce qui se traduit par un taux d’occupation très bas.
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