Un responsable de l'ONU qualifie la guerre à Gaza de «trahison de l'humanité»
©(MOHAMMED ABED/AFP)
À la veille des six mois de la guerre à Gaza, le patron du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a qualifié celle-ci de «trahison de l'humanité», alors que les négociations pour un arrêt des hostilités reprennent ce weekend au Caire.
Le patron du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Martin Griffiths, a demandé samedi que «des comptes soient rendus pour cette trahison de l'humanité» représentée, selon lui, par la guerre depuis six mois entre Israël et le Hamas à Gaza.«Pour les habitants de Gaza, les six derniers mois de guerre n'ont apporté que mort, dévastation et désormais la perspective imminente d'une famine honteuse, créée par l'homme», écrit-il dans un communiqué écrit de New York, à la veille des six mois de guerre exactement.Alors que la guerre entre dimanche dans son 7ᵉ mois, il a dénoncé le fait que malgré «l'indignation mondiale», «si peu a été fait pour y mettre fin, laissant la place à une si grande impunité».

Le gouvernement Netanyahou subit de fortes pressions internationales pour laisser entrer davantage d'aide à Gaza, surtout après la mort, lundi, des sept humanitaires de World Center Kitchen (WCK) – un Palestinien et six étrangers –, tués dans le territoire palestinien par une frappe de drone israélien contre leur véhicule.

L'armée israélienne a reconnu que des «erreurs graves» étaient à l'origine de la frappe, affirmant avoir cru, à tort, viser des «agents du Hamas». WCK a réclamé «une enquête indépendante».



Contrôlées strictement par Israël, les aides venant principalement d'Égypte entrent au compte-gouttes via le passage de Kerem Shalom, entre le territoire israélien et le sud de Gaza.

Vendredi, Israël a annoncé prévoir l'ouverture «temporaire» d'autres points de passage pour acheminer l'aide, ainsi qu'une «augmentation de l'aide par Kerem Shalom».

Des mesures jugées «insuffisantes» par l'ONU.
Négociations au Caire

Les négociateurs américain, israélien et du Hamas sont attendus au Caire ce week-end pour une énième tentative de parvenir à une trêve associée à une libération d'otages dans la bande de Gaza meurtrie par une guerre dévastatrice qui entre dimanche dans son 7ᵉ mois. Selon des médias américains, le chef de la CIA, Bill Burns, se rend au Caire pour rencontrer le chef du Mossad israélien, David Barnea, ainsi que des responsables égyptiens et qataris. La Maison Blanche a confirmé des pourparlers ce week-end. Selon des médias égyptiens, le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, participera en personne aux négociations.

Le président américain, Joe Biden, qui perd patience face à la conduite de la guerre par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a appelé ce dernier «à conclure un accord concernant les otages» israéliens enlevés pendant l'attaque du Hamas.

Il a par ailleurs demandé au Qatar et à l'Égypte, les médiateurs avec les États-Unis, «d'obtenir du Hamas qu'il s'engage à accepter un accord», a dit un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.


Selon lui, «il y aurait aujourd'hui un cessez-le-feu à Gaza si le Hamas avait accepté de libérer la catégorie vulnérable des otages – les malades, les blessés, les personnes âgées et les jeunes femmes».

Le Hamas a cependant affirmé samedi qu'il «ne renoncera pas à ses exigences» pour une trêve, sans mentionner dans le détail les libérations d'otages.

Dans un communiqué annonçant le départ d'une délégation du mouvement, dimanche, pour Le Caire, il a cité ses «exigences», à savoir «un cessez-le-feu complet, un retrait des forces d'occupation de Gaza, un retour des déplacés, une liberté de mouvement et d'aide (à la population) et un sérieux accord d'échange d'otages» et de prisonniers palestiniens.
Le corps d'un otage récupéré

Après une première et dernière trêve d'une semaine, fin novembre, qui a permis la libération d'une centaine d'otages en échange de Palestiniens incarcérés par Israël, plusieurs séries de négociations indirectes entre les protagonistes, via les médiateurs internationaux, ont eu lieu. Sans résultat.

Plus de 250 personnes ont été enlevées pendant l'attaque et emmenées à Gaza où 129 sont toujours détenues, parmi lesquelles plus de 30 sont mortes, selon l'armée.

Samedi, l'armée a annoncé avoir récupéré, dans la nuit, à Khan Younès (sud), le corps de l'otage Elad Katzir, enlevé au kibboutz Nir Oz. Il a, selon elle, «été tué en captivité par l'organisation terroriste Jihad islamique» qui a participé à l'attaque du 7 octobre.

Pour sa sœur, Carmit Palty Katzir, le libérer en vie «aurait pu être possible si un accord sur les otages avait été réalisé à temps. Nos dirigeants sont lâches et mus par des considérations politiques».

L'armée israélienne a également fait état dans la journée de «terroristes tués» lors d'opérations à Khan Younès, et affirmé avoir «éliminé mercredi, dans le sud de Gaza, un haut responsable terroriste du Hamas, Akram Abed al-Rahmane Salamé».

Avec AFP

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